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Dernières Infos - Birmanie

L'ONU enquête sur des déplacements forcés de Rohingyas

Des réfugiés rohingyas se reposent à l'intérieur d'une tente dans le village de Kwala Langkat, à Langkat, dans le nord de Sumatra, le 23 mai 2024, un jour après l'arrivée par bateau de dizaines d'adultes et d'enfants réfugiés rohingyas. Photo ARIANDI/AFP

Les enquêteurs de l'ONU ont annoncé jeudi suivre de près les combats croissants dans l'Etat de Rakhine, (Ouest de la Birmanie) et les informations sur des déplacements forcés de milliers de Rohingyas, minorité musulmane persécutée.

Dans  un communiqué, le Mécanisme d'enquête indépendant des Nations unies pour le Myanmar (IIMM), créé en 2018 par le Conseil des droits de l'homme, dit surveiller ce qui se passe sur le terrain dans l'Etat de Rakhine (ex-Etat d'Arakan)pour "évaluer si des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre ont été commis".

Cet Etat est en proie à de nouveaux combats depuis l'attaque en novembre des forces de la junte par l'Armée d'Arakan (AA) qui avait mis fin à un cessez-le-feu en place depuis le coup d'Etat militaire de 2021. L'AA dit combattre pour davantage d'autonomie de la population d'ethnie rakhine dans cet Etat qui abrite également environ 600.000 Rohingyas. Des centaines de milliers de Rohingyas avaient fui l'Etat de Rakhine en 2017 devant les persécutions à grande échelle de l'armée birmane, objet d'une enquête des Nations unies pour génocide.

"Nous examinons de nombreux rapports faisant état de combats de forte intensité entre l"armée birmane et l'Armée d'Arakan, y compris des violences et destructions à Buthidaung", détaille l'IIMM. Ces violences "ont apparemment provoqué le déplacement de milliers (de personnes), principalement des civils rohingyas, et impactent également les communautés rakhine et hindoue".

L'AA a revendiqué la semaine dernière la prise de Buthidaung dans l'Etat de Rakhine. Sans fournir de détails, elle a indiqué avoir averti les citadins de partir et avoir "aidé les gens à se rendre dans des zones plus sûres".

Mais plusieurs organisations de défense des Rohingyas l'ont accusée mercredi d'avoir expulsé des habitants, incendié et pillé leurs maisons puis de les avoir dirigés vers des zones qu'elle contrôle. Dans leur communiqué, ces ONG ont appelé à la fin des "déplacements forcés et violations des droits humains" des Rohingyas. Elles ont accusé la junte d'avoir enrôlé pour combattre "plusieurs milliers" de Rohingyas utilisés comme "chair à canon".

Washington a redouté mardi de "nouvelles atrocités" en Birmanie notamment contre les Rohingyas dans l'Etat de Rakhine. Dimanche, le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, a mis en garde contre de nouvelles "atrocités" dans cet Etat. L'IIMM collecte des preuves sur de potentiels graves crimes internationaux "dans d'autres parties de la Birmanie alors que le conflit continue de s'aggraver dans tout le pays", et souligne avoir été mandatée pour enquêter sur ces crimes "quelle que soit l'affiliation de leurs auteurs".

Les membres de l'IIMM n'ont jamais été autorisés à se rendre en Birmanie mais travaillent avec des déclarations de témoins, des documents, des photographies, des vidéos, des preuves médico-légales et des images satellite. "Nous encourageons quiconque détient des informations concernant des crimes graves dans l'Etat de Rakhine et ailleurs dans le pays à nous contacter par le biais de nos canaux sécurisés et confidentiels", ajoute l'IMM.

La Birmanie est le théâtre d'un violent conflit civil, qui a fait plus de 3.000 morts et provoqué le déplacement de centaines de milliers d'habitants depuis le putsch du 1er février 2021 qui a renversé la dirigeante élue Aung San Suu Kyi. 


Les enquêteurs de l'ONU ont annoncé jeudi suivre de près les combats croissants dans l'Etat de Rakhine, (Ouest de la Birmanie) et les informations sur des déplacements forcés de milliers de Rohingyas, minorité musulmane persécutée.

Dans  un communiqué, le Mécanisme d'enquête indépendant des Nations unies pour le Myanmar (IIMM), créé...