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Contrôleurs aériens: nombreuses annulations de vols jeudi malgré un accord in extremis

Contrôleurs aériens: nombreuses annulations de vols jeudi malgré un accord in extremis

Le panneau d'information sur les départs du Terminal 2 de l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle, dans la banlieue nord-est de Paris, annonçant de multiples vols annulés sur fond de grève des contrôleurs aériens, le 16 septembre 2022. Photo AFP/JULIEN DE ROSA

Des dizaines de milliers de passagers seront privés d'avions jeudi en France malgré la levée d'un préavis de grève par le principal syndicat de contrôleurs aériens, le délai étant trop court pour reprogrammer les vols annulés par les compagnies. Trois vols sur quatre seront supprimés au départ ou à l'arrivée de Paris-Orly, le deuxième aéroport français ; 55% à Roissy-Charles-de-Gaulle, le premier ; 65% à Marseille-Provence et 45% sur toutes les autres plateformes de France métropolitaine.

Formalisées dans une notification de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) aux compagnies aériennes, ces demandes d'annulations visent à mettre en adéquation les effectifs disponibles et le trafic. Ces réductions de programmes seront identiques ou seulement légèrement inférieures aux requêtes initiales communiquées mardi soir par la DGAC, avant l'annonce mercredi d'un accord de sortie de crise avec le syndicat majoritaire, le SNCTA.

« Un accord a été trouvé, le SNCTA lève son préavis », a expliqué l'organisation syndicale dans un court message sur son site internet, à l'issue d'une conciliation de « dernière minute » dans la nuit de mardi à mercredi avec la DGAC.

Le SNCTA, qui a rassemblé 60% des voix des contrôleurs aériens aux dernières élections professionnelles, protestait contre les mesures d'accompagnement, notamment salariales, d'une refonte du contrôle aérien français, et promettait une « mobilisation record » pour jeudi, malgré l'engagement à ne pas faire grève pour des raisons salariales dans le cadre d'une « trêve olympique » annoncée en septembre dernier.

Le ministre délégué chargé des Transports Patrice Vergriete a salué un accord « gagnant-gagnant » sur l'accompagnement social de cette réforme, « qui vise à rendre plus productif, plus performante en termes de sécurité et de limitation de retards, le contrôle aérien en France ».

Le ministre « très optimiste » 

« L'usager va y trouver plus de sécurité, moins de retards », a ajouté M. Vergriete dans un entretien téléphonique avec l'AFP, sans être en mesure dans l'immédiat de donner des détails sur les concessions obtenues par les contrôleurs, alors que le SNCTA réclamait notamment 25% d'augmentation des rémunérations étalées sur cinq ans.

« Il y a eu des mesures statutaires qui ont été données, mais pas la totalité de ce que souhaitaient les syndicats », a indiqué le ministre, en soulignant qu'il s'agirait d'une opération blanche pour le contribuable, le budget de la DGAC étant abondé par les redevances acquittées par les compagnies aériennes.

L'accord avec le SNCTA constitue « un pas en avant important dans la réforme du contrôle aérien en France, qui était souhaité par les compagnies aériennes » dans un contexte de croissance du trafic, a ajouté le ministre, qui a aussi affirmé que le SNCTA avait renoncé à un deuxième préavis, pendant le week-end à rallonge de l'Ascension les 9, 10 et 11 mai.

Outre le SNCTA, les contrôleurs aériens comptent deux syndicats représentatifs, l'Unsa Icna et l'Usac-CGT. « On entame les discussions avec les autres syndicats », mais « on est très optimistes sur le fait de pouvoir boucler l'accord » avec eux, a assuré M. Vergriete.

De son côté, le SNCTA a expliqué mercredi à ses adhérents que « compte tenu du délai extrêmement court lié à cette conciliation de dernière minute, chaque contrôleur peut annuler sa déclaration préalable, malgré l'échéance de +18h00 l'avant-veille+ dépassée ».

Depuis une loi promulguée fin décembre, les contrôleurs grévistes doivent se déclarer individuellement, au plus tard deux jours avant la date du mouvement social.

De source proche du dossier, le maintien de demandes d'annulations de vol importantes jeudi traduit la difficulté de modifier à la dernière minute un dispositif de crise dans un secteur aérien extrêmement complexe.

Sans atteindre les niveaux estivaux, le trafic aérien en France s'avère actuellement soutenu, alors que deux des trois grands regroupements d'académies scolaires sont encore en vacances, augurant de dizaines de milliers de passagers affectés par les perturbations de jeudi.

Selon le gestionnaire des aéroports parisiens, le Groupe ADP, Roissy a accueilli lundi 203.000 passagers et Orly 111.000. Or, ces deux plateformes concentrent environ la moitié de la fréquentation totale des aéroports français.

Mercredi matin, le PDG d'ADP, Augustin de Romanet, a prévenu que « pour les compagnies aériennes, pour les aéroports, ce sont plusieurs dizaines de millions d'euros qui sont en jeu, chaque jour ».

Des dizaines de milliers de passagers seront privés d'avions jeudi en France malgré la levée d'un préavis de grève par le principal syndicat de contrôleurs aériens, le délai étant trop court pour reprogrammer les vols annulés par les compagnies. Trois vols sur quatre seront supprimés au départ ou à l'arrivée de Paris-Orly, le deuxième aéroport français ; 55%...