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Moyen-Orient

À Gaza, des Palestiniens se disent sceptiques

« La réponse de l’Iran à Israël ne nous concerne pas vraiment. Ce qui nous importe, c’est de rentrer chez nous. »

À Gaza, des Palestiniens se disent sceptiques

Des Palestiniens rassemblés devant une boulangerie qui a rouvert ses portes après plusieurs mois de pénurie pour acheter du pain, le 14 avril 2024. Mahmoud Issa/Reuters

Walid al-Kourdi craint que les tensions israélo-iraniennes ne « détournent l’attention » de la situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza, assiégée et pilonnée sans relâche par Israël depuis plus de six mois. « Nous sommes déplacés et nous ne nous soucions pas de ce genre de choses », affirme cet homme réfugié à Rafah, dans le sud du territoire palestinien, à propos de l’attaque aux drones et aux missiles menée dans la nuit de samedi à dimanche par l’Iran contre le territoire israélien. Comme Walid al-Kourdi, un million et demi de Palestiniens, pour la plupart des déplacés qui ont fui la guerre ailleurs dans le territoire, s’entassent dans la ville de Rafah où Israël maintient un projet d’offensive terrestre, malgré les inquiétudes internationales. Cette ville, frontalière avec l’Égypte, est présentée par Israël comme le dernier grand bastion du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007.

La République islamique d’Iran, qui ne reconnaît pas l’existence d’Israël, est un allié du Hamas, auteur le 7 octobre d’une attaque sans précédent sur le sol israélien qui a entraîné la mort de 1 170 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles israéliennes. Cette attaque a provoqué une offensive israélienne dévastatrice à Gaza, où près de 34 000 personnes, essentiellement des civils, ont péri, selon les autorités du Hamas.

« La réponse de l’Iran à Israël ne nous concerne pas vraiment. Ce qui nous importe, c’est de rentrer chez nous », ajoute Walid al-Kourdi, alors que le territoire palestinien est menacé de famine et les négociations indirectes entre Israël et le mouvement islamiste en vue d’une trêve semblent faire du surplace. Israël a affirmé rester dimanche en état d’alerte après l’attaque de la veille, la première jamais menée par la République islamique, en réponse à une frappe contre son consulat à Damas le 1er avril.

Walid al-Kourdi se dit sceptique, voyant dans les tensions israélo-iraniennes une possible « manœuvre ». « Nous attendrons les prochaines 48 heures pour voir si les sionistes (Israël) vont répondre à l’Iran ou s’ils se moquent de nous et veulent détourner l’attention de Rafah », ajoute-t-il.

« Pas logique »

Au milieu des étals de fortune dans les rues bondées de Rafah, Ahmad Abou Awdeh, un autre déplacé, « espère que l’Iran fera pression sur Israël pour qu’il arrête la guerre » dans la bande de Gaza. « Si la guerre s’arrête par l’intermédiaire de l’Iran, c’est ce que nous souhaitons. Sinon, qu’ils (les Israéliens) frappent non seulement l’Iran, mais aussi la Syrie, la Jordanie et tous les pays arabes », ajoute-t-il sur un ton désespéré, en reprochant implicitement aux pays arabes de ne pas œuvrer à l’arrêt de la guerre dans le territoire palestinien.

Non loin de là, Mohammad Sobhi affirme ne pas comprendre comment aucun des projectiles tirés par l’Iran « n’a atteint sa cible ». « Nous ne pouvons pas croire une telle chose », dit-il. « Un drone qui met sept heures pour arriver en Israël, ce n’est pas logique », selon lui, alors qu’Israël affirme avoir déjoué l’attaque iranienne en interceptant « 99 % des tirs » vers son territoire.

Source : AFP

Walid al-Kourdi craint que les tensions israélo-iraniennes ne « détournent l’attention » de la situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza, assiégée et pilonnée sans relâche par Israël depuis plus de six mois. « Nous sommes déplacés et nous ne nous soucions pas de ce genre de choses », affirme cet homme réfugié à Rafah, dans le sud du...

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