« C’est du déjà vu… » , lance Saad, la quarantaine tassée. Pour ce fonctionnaire municipal à Alger, l’élection présidentielle qui a été avancée de décembre au 7 septembre ne changera rien. Derrière cette décision surprise de Abdelmadjid Tebboune, annoncée le 21 mars, se cachent pourtant des motifs encore flous, liés notamment à son avenir politique en tant que chef de l’État. « Les gens ne sont plus dupes de tous ces scénarios, mais n’y peuvent rien, hélas ! », assène celui qui dit ne plus suivre l’actualité politique depuis le mouvement de contestation du Hirak en 2019. Son voisin le relaie : « Les jeunes comme moi ne souhaitent plus qu’une chose : partir ! ».Événement politique majeur dans la vie du pays, la reprogrammation du scrutin présidentiel n’a pourtant suscité aucun débat sérieux. Certes, le verrouillage inquiétant du champ...