Le journaliste d'Iran International TV agressé à Londres de retour à l'antenne

Le journaliste de la chaîne privée Iran International TV Pouria Zeraati a repris le travail une semaine après avoir été agressé à Londres, dans un contexte de menaces contre cette télévision basée dans la capitale britannique.

« Il s'agit de liberté d'expression et d'information », a-t-il expliqué dans une interview au Times publiée samedi, à propos de son retour à l'antenne, vendredi soir. « La vie doit continuer », a également dit le journaliste sur la télévision ITV News.

Pouria Zeraati, 36 ans, a été agressé au couteau le 29 mars, près de son domicile dans le quartier de Wimbledon, dans le sud-ouest de la capitale britannique. Il a été blessé à la jambe. « Au moment où j'ai vu le couteau dans la main (de l'agresseur) et jusqu'à ce qu'il me poignarde dans la jambe, (...) j'ai pensé qu'il allait me tuer », a-t-il expliqué à ITV News. L'attaque a duré, selon lui, une dizaine de secondes. Ses trois agresseurs ont ensuite pris la fuite en voiture. Le journaliste a quitté l'hôpital lundi.

Pouria Zeraati a affirmé au Times avoir été pris pour cible en raison de son travail pour Iran International TV, une chaîne en Farsi classée comme organisation terroriste par Téhéran. Il a confié au quotidien son inquiétude d'être à nouveau agressé, mais a affirmé ne « pas avoir peur ». « Peu importe qui est derrière tout cela, si le message est de m'avertir d'arrêter ce que je fais, cela ne marchera pas », a-t-il déclaré.

Le commandement antiterroriste de la police de Londres a été saisi après cette agression du fait des menaces qui pèsent sur cette chaîne. Le chargé d'affaires iranien à Londres, Mehdi Hosseini Matin, a déclaré « nier tout lien » avec l'agression. La police londonienne a annoncé mardi avoir identifié les trois suspects derrière l'agression mais ceux-ci ont réussi à fuir le Royaume-Uni en avion dans les heures qui ont suivi l'attaque.

Depuis plusieurs années, la police de Londres enquête sur des menaces émanant d'Iran et visant des journalistes britanniques travaillant pour des médias en langue persane. Elle a ainsi recommandé à Iran International TV de fermer ses bureaux londoniens pendant sept mois l'année dernière.

Le gouvernement iranien a classé la chaîne comme organisation terroriste après sa couverture des manifestations qui ont suivi la mort de Mahsa Amini en 2022 à la suite de son arrestation par la police des mœurs.