Après son arrestation à l'aéroport de Beyrouth, un narcotrafiquant français libéré sous contrôle judiciaire

Les autorités libanaises ont libéré, sous contrôle judiciaire, un narcotrafiquant français trois jours après son arrestation à l'aéroport de Beyrouth, a indiqué mercredi une source judiciaire à l'AFP.

Abdel Karim Touil, 38 ans, fait l'objet d'un mandat d'arrêt émis par la France, via une notice rouge Interpol.

Il "a été libéré mercredi (...) et la France en a été informée", a indiqué la source judiciaire libanaise, selon laquelle le Français avait été arrêté dimanche à l'aéroport de Beyrouth.

"Les autorités l'ont placé sous surveillance judiciaire, lui ont retiré son passeport et interdit de voyage jusqu’à ce qu'une demande d'extradition soit formulée par la France", a-t-elle ajouté. 

Avant de le libérer, les autorités libanaises ont remis un titre de séjour à M. Touil qui était entré dans le pays, selon le magazine français L'Obs, avec un passeport algérien. 

La source libanaise a précisé qu'un maintien en détention aurait "constitué une entrave à sa liberté", vu qu'une demande d'extradition peut parfois prendre "des mois". 

L'homme, d'origine tunisienne, est l'un des objectifs prioritaires de l'Office antistupéfiants (Ofast), d'après L'Obs. 

Abdel Karim Touil avait déjà été interpellé à Dubaï il y a plusieurs semaines, avant d'être libéré par les Emirats arabes unis.

"Il a quitté légalement les Emirats avec son passeport, suite à une remise en liberté", a indiqué à l'AFP son avocat, Me Philippe Ohayon. Sa libération au Liban "sous contrôle judiciaire n'est donc pas illogique", a-t-il ajouté.

L'AFP avait appris de plusieurs sources début janvier sa remise en liberté à Dubaï, ainsi que celle d'un autre narcotrafiquant français, Abdelkader Bouguettaia, après leur interpellation dans cette ville dans la foulée de la visite sur place du ministre de l'Intérieur français, Gérald Darmanin, fin octobre.

M. Touil, surnommé "le professeur", a été condamné par contumace en octobre 2023 pour sa participation à l'importation d'une cargaison de 720 kilos de cocaïne.

La drogue, dissimulée dans une cargaison de bois venant du Brésil, était arrivée par erreur dans une société d'un village du sud-ouest de la France.