Des "domaines critiques" identifiés par le comité indépendant

Le comité indépendant chargé d'évaluer la neutralité de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) dans la tourmente a identifié dans son rapport intermédiaire des "domaines critiques" dont il faut s'occuper, a indiqué une porte-parole de l'ONU mercredi.

L'Agence est au centre d'une controverse depuis qu'Israël a accusé 12 de 30.000 employés d'implication dans l'attaque du 7 octobre menée par le groupe islamiste palestinien Hamas qui a entraîné la mort de 1.160 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP.

L'ONU s'est immédiatement séparée des employés accusés et une enquête interne a été lancée. Le secrétaire général Antonio Guterres a en parallèle confié à un groupe indépendant présidé par l'ancienne ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna une mission d'évaluation de l'Unrwa et de sa "neutralité".

Ce groupe a remis cette semaine son rapport intermédiaire à Antonio Guterres.

Il estime qu'"un nombre important de mécanismes et de procédures pour assurer le respect du principe humanitaire de neutralité" sont déjà en place à l'Unrwa, a indiqué mercredi Florencia Soto Nino, une des porte-parole d'Antonio Guterres.

"Le groupe a également identifié des domaines critiques qui doivent encore être traités", a-t-elle ajouté, sans autre précision.

Il n'est pas prévu que ce rapport intermédiaire du groupe, qui inclut des experts de trois centres de recherche (Institut Raoul Wallenberg en Suède, Institut Chr. Michelsen en Norvège, et l'Institut danois pour les droits humains) soit rendu public.

Le rapport final est attendu pour le 20 avril.

Pour la réalisation de cette évaluation, Catherine Colonna s'est notamment rendue à Jérusalem pour s'entretenir avec des responsables du ministère des Affaires étrangères et de l'armée, et en Cisjordanie pour rencontrer des représentants de l'Autorité palestinienne. Elle s'est également entretenue avec du personnel de l'Agence.

Après les accusations israéliennes, une quinzaine de pays --dont les Etats-Unis, principal donateur-- avaient annoncé suspendre leur financement à l'Unrwa, agence jugée irremplaçable par l'ONU alors que la famine plane sur Gaza, où l'offensive israélienne a fait près de 32.000 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir dans ce territoire palestinien.

Quelques pays ont depuis annoncé reprendre leur financement, notamment le Canada, l'Australie et la Suède.