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Dernières Infos - Conflit

L'ONU réclame un "accès sans entrave" au Soudan pour éviter la famine

Des personnes fuient leur quartier au milieu des combats entre l'armée et les paramilitaires à Khartoum, le 19 avril 2023, après l'effondrement d'une trêve de 24 heures. Photo AFP

L'Onu a réclamé vendredi un "accès sans entrave" pour les humanitaires au Soudan, un pays menacé par la famine après près d'un an de guerre entre généraux rivaux.

"Pour atteindre ceux qui en ont besoin, les organisations humanitaires ont besoin d'un accès sûr, rapide, continu et sans entrave, notamment à travers les lignes de front", a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU. "Une mobilisation massive de ressources de la part de la communauté internationale est également essentielle", a-t-il insisté, alors que le plan humanitaire de l'ONU pour le Soudan en 2024, chiffré à 2,7 milliards de dollars, n'est financé qu'à moins de 5%.

Il y a suffisamment de stocks humanitaires à Port-Soudan mais l'accès à la population pose problème, a de son côté expliqué Jill Lawler, du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), de retour de la région de Khartoum.

Elle y a dirigé la première mission de l'ONU dans cette région depuis le début de la guerre entre l'armée et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), qui pourrait durer des années selon des experts.

"Nous avons besoin que les parties au conflit permettent un accès humanitaire rapide, durable et sans entrave" afin de permettre aux organisations de circuler à travers les lignes de front et de traverser les frontières des pays voisins, a-t-elle insisté.

Selon la responsable de l'Unicef au Soudan Mandeep O’Brien, 14 millions d'enfants ont désormais besoin d'aide humanitaire. Il ne reste qu'"une petite chance d'empêcher une perte massive de vies et d'avenirs chez les enfants", a-t-elle lancé sur X.

La directrice régionale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Hanan Balkhy, de retour du Soudan, s'est elle alarmée dans un communiqué de la situation sanitaire, notamment au Darfour.

"La plupart des établissements de santé ont été pillés, endommagés ou détruits. Au Darfour-Ouest, le système de santé est à l'arrêt", a-t-elle déploré. De l'autre côté du pays, à Port-Soudan, "les établissements de santé reçoivent 2 à 4 fois plus de patients que ce qu'ils sont habitués à traiter", a-t-elle ajouté, décrivant également la lutte contre les épidémies de choléra.

"C'est un moment de vérité. Toutes les parties doivent faire taire les armes, protéger les civils et garantir l'accès humanitaire", a insisté sur X Martin Griffiths, chef du bureau de Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), déplorant que les combats se poursuivent malgré l'appel du Conseil de sécurité à un cessez-le-feu pendant le ramadan.

Début mars, le Programme alimentaire mondial (PAM) a tiré déjà la sonnette d'alarme: la guerre "pourrait créer la plus grande crise de la faim au monde" dans un pays qui connaît déjà la plus importante crise de déplacement de population du globe.

A travers le Soudan, 18 millions de personnes sont en insécurité alimentaire aiguë --dont cinq millions ont atteint le dernier palier avant la famine-- et peuvent à peine être aidées par des humanitaires subissant entraves au déplacement et graves manques de financement, d'après le PAM.

Les combats ont fait des milliers de morts et plus de huit millions de déplacés, selon l'ONU.

"Il y a 20 ans, le Darfour a connu la plus importante crise de la faim au monde et le monde avait uni ses efforts pour répondre, mais aujourd'hui, les Soudanais sont oubliés", a récemment souligné la directrice du PAM Cindy McCain.



L'Onu a réclamé vendredi un "accès sans entrave" pour les humanitaires au Soudan, un pays menacé par la famine après près d'un an de guerre entre généraux rivaux.

"Pour atteindre ceux qui en ont besoin, les organisations humanitaires ont besoin d'un accès sûr, rapide, continu et sans entrave, notamment à travers les lignes de front", a...