Selon Bou Habib, « Israël ne se lancerait pas dans une offensive terrestre au Sud »

Le ministre sortant des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib a estimé, dans un entretien télévisé avec Télé-Liban, la chaîne officielle, « qu'Israël ne lancerait pas une offensive terrestre contre le Liban parce qu'il sait qu'un tel conflit ne serait pas une partie de plaisir ». Le chef de la diplomatie s'attend en revanche à ce que « la guerre d'usure qu'Israël mène par l'intermédiaire de ses drones se prolonge ».

Le conflit actuel au Liban-Sud a commencé le 8 octobre 2023, à la suite du déclenchement de la guerre à Gaza le 7 octobre, après l’opération du Déluge d’al Aqsa menée par le Hamas contre l’Etat hébreu.

M. Bou Habib avait déjà émis cette opinion lors d’un entretien avec la chaîne qatarie al-Jazeera le 1er mars, affirmant alors que le Liban « veut la paix » mais est « préparé à la guerre » et ajoutant que « les Israéliens doivent se retirer de nos territoires ». A ce propos, le ministre a réitéré, dans son entretien jeudi, son refus des « solutions en demi-teinte, qui excluent la question du retrait israélien des fermes de Chebaa et des collines de Kfarchouba ». Il s’est dit en faveur d’une « augmentation des effectifs de l’armée libanaise afin que celle-ci puisse se déployer efficacement au Sud ».

Le ministre libanais des AE a par ailleurs noté que « l’émissaire américain Amos Hochstein n’aime pas traiter avec le ministère des Affaires étrangères ». Il en a profité pour tirer à boulets rouges sur le Premier ministre sortant Nagib Mikati, à qui il reproche de « ne pas avoir pris position contre cette omission de Hochstein », et qu’il accuse même « de s’arroger les prérogatives de son ministère ». Plus spécifiquement, il souligne que le Premier ministre « rencontre délibérément les représentants des pays en privé lors de ses déplacements à l’étranger, en demandant systématiquement aux ambassadeurs du Liban dans les pays concernés de le laisser seul avec les personnalités internationales ».

M. Bou Habib estime que sa relation avec le président du Parlement Nabih Berry est plus fluide. « Nous avons la même position claire à propos de l’application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité, contrairement à Mikati qui craint une guerre », a-t-il dit. Il fait référence à la résolution votée en 2006 pour mettre fin au conflit d’un mois entre le Hezbollah et Israël, et qui avait décrété une cessation des violations des deux côtés, ainsi qu’un retrait des groupes armés du Hezbollah au nord du Litani.