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Dernières Infos - Aide à Gaza

Amnesty dénonce la "faiblesse" de la communauté internationale

Amnesty dénonce la

La secrétaire générale d'Amnesty International, Agnès Callamard, donne une conférence de presse à Madrid le 13 décembre 2022, alors qu'Amnesty International a dévoilé son dossier sur les migrants tués à Melilla. Photo AFP/THOMAS COEX

Le projet de construire un port pour acheminer une aide humanitaire à la population de Gaza constitue "un signe d'impuissance et de faiblesse de la part de la communauté internationale", a dénoncé mercredi la cheffe d'Amnesty International (AI).

Plus de cinq mois après le début du conflit entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël, les quelque 2,4 millions de Palestiniens qui vivent dans la bande de Gaza sont confrontés à une crise humanitaire dramatique.  

Devant les difficultés énormes pour acheminer l'aide par voie terrestre, plusieurs pays, dont les États-Unis, ont recours à des opérations de largage aérien et à l'envoi d'aide par un couloir maritime à partir de Chypre. Mais l'ONU, ainsi que les ONG, affirment avec force que les envois par mer ou les parachutages ne peuvent se substituer à la voie terrestre.

"Le largage aérien, la construction d'un port, sont des signes d'impuissance et de faiblesse de la part de la communauté internationale", a déclaré la secrétaire générale d'AI, Agnès Callamard, lors d'une conférence de presse à Madrid. "La communauté internationale doit être prête à demander des comptes à Israël", a-t-elle affirmé à propos des problèmes pour acheminer l'aide par la route en utilisant les points de passage entre Irsaël et la bande de Gaza.

"Nous n'utilisons pas le bâton qui fera cesser ces violations", a poursuivi Mme Callamard, qui parlait en anglais. "Dans le même temps, nous continuons de transférer des armes" à Israël, a-t-elle ajouté. "C'est vraiment inacceptable".

La semaine dernière, le président américain Joe Biden a annoncé sa décision d'établir un port temporaire à Gaza pour accélérer les livraisons d'aide, le Pentagone ayant précisé que cela pourrait prendre jusqu'à 60 jours.

Mme Callamard a fait part de son "énorme préoccupation" à ce sujet, car "l'investissement proposé pour construire un port et transporter une aide humanitaire par la mer semble indiquer que la communauté internationale (..) s'attend à ce que la situation dure".

"Pourquoi faites-vous un investissement qui va prendre deux mois?" a-t-elle demandé. "C'est extrêmement préoccupant", a-t-elle dit, rappelant que "plus de 30.000 personnes sont mortes" depuis le début du conflit le 7 octobre, selon des chiffres fournis par le ministère de la Santé du Hamas.

"Nous devons faire beaucoup plus si nous voulons faire respecter les obligations internationales, dont la responsabilité d'empêcher le génocide", a encore déclaré Mme Callamard. "Nous devons vraiment chercher d'autres moyens et la construction d'un port qui va nécessiter deux ou trois mois n'est vraiment pas suffisante", a-t-elle conclu. 

Le conflit a été déclenché le 7 octobre par une attaque sans précédent menée par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël qui a fait au moins 1.160 morts, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de sources officielles israéliennes. En représailles, Israël a déclenché une opération militaire dans la bande de Gaza afin d'anéantir le mouvement islamiste, qu'il considère comme une organisation terroriste, de même que les États-Unis et l'Union européenne.

L'offensive israélienne a fait jusqu'à présent 31.272 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas, qui ne précise pas le nombre de ses combattants tués.



Le projet de construire un port pour acheminer une aide humanitaire à la population de Gaza constitue "un signe d'impuissance et de faiblesse de la part de la communauté internationale", a dénoncé mercredi la cheffe d'Amnesty International (AI).

Plus de cinq mois après le début du conflit entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël,...