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Biden qualifie de « salopard cinglé » Poutine, qui ironise sur des propos « grossiers »


Le président américain Joe Biden à Washington, le 16 février 2024. REUTERS/Leah Millis/File Photo

Deux ans après l'invasion russe de l'Ukraine, Joe Biden a qualifié de « salopard cinglé » Vladimir Poutine qui a ironisé sur des propos jugés « grossiers » mais logiques.

Ces trois dernières années, le président démocrate américain a successivement traité son homologue russe de « tueur », de « criminel de guerre » puis de « boucher » et enfin de « tyran ».

« La menace existentielle, c'est le changement climatique. Il y a bien ce salopard cinglé qu'est Poutine, et d'autres, et il faut toujours s'inquiéter d'une guerre nucléaire mais la menace existentielle pour l'humanité, c'est le changement climatique », a lancé M. Biden, candidat à 81 ans à un second mandat, pendant une rencontre à San Francisco, en Californie, avec des donateurs soutenant le Parti démocrate.

Il s'exprimait dans un bref discours mercredi auquel assistait un petit groupe de journalistes.

En anglais, Joe Biden a dit « crazy SOB », ces trois dernières lettres étant un raccourci pour « son of a bitch », une insulte traduisible en français par « salopard », « connard », voire « fils de pute ».

C'est « grossier oui », a dit M. Poutine à un journaliste de la télévision russe qui l'interrogeait sur le sujet. Mais, a-t-il ajouté avec ironie, M. Biden n'allait « pas me dire, +Volodia (diminutif en russe de Vladimir, NDLR), bravo, merci, tu m'as beaucoup aidé+ ».

Jeudi matin, le Kremlin avait estimé, via son porte-parole, que ces propos étaient « une immense honte pour (...) les Etats-Unis. Si le président d'un tel pays utilise un tel lexique, c'est forcément honteux », avait déclaré Dmitri Peskov, dans une vidéo diffusée jeudi par un journaliste de la télévision publique russe.

« Des déclarations aussi malpolies ne sont pas en mesure de blesser le dirigeant d'un autre Etat, a fortiori le président Poutine », a-t-il également déclaré.

« Il est clair que M. Biden, au profit d'intérêts politiques nationaux, affiche un comportement dans le style d'un cow-boy hollywoodien. Il voudrait que ce soit le cas. Je ne pense pas que ce soit possible », a ajouté M. Peskov.

Juron facile 

Le président américain a pour sa part la réputation d'avoir le juron facile en privé.

En mars 2021, avant même l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février 2022, il avait répondu par l'affirmative à la question d'un journaliste lui demandant si Vladimir Poutine était « un tueur ».

Des propos non regrettés, avait ensuite dit un porte-parole de la Maison Blanche. « C'est celui qui le dit qui l'est ! », avait ironisé M. Poutine, selon des propos retransmis à la télévision russe.

En mars 2022, Joe Biden avait dit de Vladimir Poutine qu'il était un « criminel de guerre », puis un « boucher », à chaque fois à l'occasion d'échanges brefs et spontanés avec la presse. Il avait également lâché : « Pour l'amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir ».

« Un chef d'Etat doit rester réfléchi », avait alors réagi le porte-parole du Kremlin.

Enfin, en octobre 2023, le président américain avait comparé le mouvement islamiste palestinien à Poutine, qualifié de « tyran », soulignant que « tous les deux veulent anéantir complètement une démocratie voisine ». Des propos « inacceptables » pour le Kremlin.

Au cours de sa rencontre avec des donateurs mercredi, Joe Biden s'en est par ailleurs pris à son prédécesseur Donald Trump, qui sera selon toute probabilité son adversaire en novembre, et à sa réaction à la mort en prison d'Alexeï Navalny.

Le républicain a assimilé ses problèmes avec la justice américaine à des persécutions politiques et a comparé son sort à celui de l'opposant russe.

« Si j'avais dit une chose pareille devant vous il y a 10 ou 15 ans, vous auriez tous pensé qu'il fallait m'interner de force », a dit Joe Biden.

Il a promis d'annoncer vendredi des sanctions « majeures » contre la Russie en réponse à la mort d'Alexeï Navalny.

Le président américain avait lancé la même insulte de « son of a bitch » à un journaliste de Fox News, la chaîne préférée des conservateurs, en janvier 2022, tandis qu'il pensait que son micro était éteint.

L'AFP avait alors traduit l'expression par « espèce de connard ».

Deux ans après l'invasion russe de l'Ukraine, Joe Biden a qualifié de « salopard cinglé » Vladimir Poutine qui a ironisé sur des propos jugés « grossiers » mais logiques.Ces trois dernières années, le président démocrate américain a successivement traité son homologue russe de « tueur », de « criminel de guerre » puis de « boucher » et enfin de « tyran...