Riad Yamak. Photo ANI
La saga du conseil municipal à deux têtes de Tripoli, au Liban-Nord, touche-t-elle à sa fin ou s'agit-in seulement d'un nouvel épisode ? Après plusieurs années de différend entre Riad Yamak et Ahmad Kamareddine, qui s'accusent mutuellement de corruption, le premier a officiellement repris la tête de la municipalité de la ville, à la place de son rival, rapporte notre correspondant dans le Nord, Michel Hallak.
Cette prise de fonctions, officialisée par une passation de pouvoir au siège de la municipalité, fait suite à l'approbation apportée le 29 janvier par le ministère de la Justice à une décision du Conseil d’État, deux mois plus tôt, prévoyant de réinstaurer M. Yamak dans ses fonctions. Cette instance avait tranché après une plainte déposée par ce dernier contre Ahmad Kamareddine auprès du ministère de l'Intérieur.
M. Yamak, élu en 2019, avait été démis de ses fonctions le 1e août 2022, à la suite d'un vote de défiance du conseil municipal, après avoir été accusé de détournement de fonds publics. Il avait été remplacé le 19 octobre de la même année par Ahmad Kamareddine, qui avait été président du Conseil municipal de Tripoli entre 2016 et 2019 et qui avait également été démis de ses fonctions par un vote de défiance en 2019. Mais une première décision du Conseil d’État avait réhabilité M. Yamak peu après l'élection de son concurrent. M. Kamareddine avait depuis refusé de quitter son poste.
Le dernier scrutin municipal à Tripoli a eu lieu en 2016 et de nouvelles élections ont été reportées à plusieurs reprises. L'année dernière, le vote avait été reporté de facto après la prorogation jusqu'au 31 mai 2024 des mandats des conseils municipaux, dans une loi adoptée par le Parlement. La raison de ce report était notamment liée au financement du scrutin, alors que l’État libanais est en faillite et se trouve soumis à des tiraillements politiques.