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L'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra va être libéré de prison

L'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra va être libéré de prison

L'ancien Premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra salue ses partisans après avoir atterri à l'aéroport Don Mueang de Bangkok, le 22 août 2023. Photo AFP/LILLIAN SUWANRUMPHA

L'ancien Premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra va bénéficier dans les prochains jours d'une remise en liberté conditionnelle, en raison de son âge et de ses problèmes de santé, six mois après son retour d'exil, a indiqué mardi le ministre de la Justice.

Le milliardaire âgé de 74 ans, détenu dans un hôpital, "est dans le groupe des prisonniers (libérés) en condition critique ou âgés de plus de 70 ans", a déclaré aux journalistes Tawee Sodsong. "Environ 930 prisonniers, dont lui, verront la suspension de leur condamnation (...) Il sera libéré de manière automatique après six mois" d'emprisonnement, a-t-il indiqué.

Les détails ne sont pas encore connus, mais il pourrait avoir à porter un bracelet électronique, ou à limiter ses voyages, selon un expert interrogé par l'AFP. Des médias thaïlandais ont assuré que sa libération pourrait intervenir dès samedi, ou les jours suivants.

Thaksin Shinawatra est toujours "adoré" par beaucoup de personnes, a réagi l'actuel chef du gouvernement, Srettha Thavisin, un ancien homme d'affaires dont le profil pro-business a alimenté les comparaisons avec son prédécesseur. "Je suis sûr qu'il pourra nous donner de bons conseils. Je voudrais répéter que tout a été fait dans le respect de la loi", a-t-il insisté.

Clivant

Thaksin Shinawatra est un personnage central de la vie politique thaïlandaise depuis plus de 20 ans. Ses mesures, jugées populistes par ses détracteurs, ont contribué à diviser le pays entre ses soutiens issus des campagnes du Nord et du Nord-Est, les "chemises rouges", et ses adversaires royalistes conservateurs, les "chemises jaunes".

L'émergence récente des réformistes de Move Forward, soutenu par les nouvelles générations, a atténué ce clivage, d'autant que Thaksin Shinawatra est aujourd'hui soupçonné d'avoir aplani ses relations avec l'armée et la monarchie, afin de pouvoir retourner en Thaïlande.

L'ancien policier qui a fait fortune dans les télécoms, a été chassé du pouvoir en 2006 par un coup d'Etat des militaires dont il était la bête noire, après cinq ans au poste, et deux triomphes électoraux, en 2001 et 2006. Il a vécu ensuite 15 années à l'étranger pour échapper à plusieurs condamnations pour corruption et abus de pouvoir, qu'il estimait être politiques.

Quelques heures après son retour au pays, le 22 août dernier, le prisonnier a été transféré dans un hôpital de la police, à Bangkok, en raison de problèmes de santé, qui ont nécessité au moins deux opérations chirurgicales ces derniers mois. L'ancien dirigeant a bénéficié début septembre d'une grâce partielle du roi, qui a réduit son délai d'emprisonnement de huit à un an. 

Le moment choisi pour cette annonce a interrogé les experts autour d'un accord secret entre le clan Shinawatra et ses anciens adversaires, qui permettrait aux militaires et aux royalistes de se maintenir au pouvoir au dépit d'une claque aux législatives de 2023.

Lèse-majesté

En effet, au même moment, le parti contrôlé par les Shinawatra, Pheu Thai, a accepté d'intégrer des formations pro-armée qu'elle dénigrait durant la campagne, dans une coalition gouvernementale qui a fait grincer des dents certains de ses supporters.

Cette union a exclu du pouvoir les réformistes de Move Forward, vainqueurs du scrutin grâce à un programme de rupture vis-à-vis des institutions jugées biaisées en faveur de l'establishment, qui a séduit jusque dans les anciens fiefs de Thaksin Shinawatra.

Depuis l'étranger, le milliardaire a continué à exercer une influence à travers sa famille et son mouvement politique. Sa sœur, Yingluck Shinawatra, a notamment été Première ministre de 2011 à 2014, avant un nouveau coup d'Etat.

Sa fille, Paetongtarn Shinawatra, occupe aujourd'hui la tête du parti Pheu Thai, et son nom revient souvent pour succéder à l'actuel chef du gouvernement, Srettha Thavisin, si jamais celui-ci venait à perdre le soutien de son bloc hétéroclite. "Je pense qu'il est temps pour lui de vivre le restant de sa vie dans la joie", a réagi Paetongtarn Shinawatra, 37 ans.

Thaksin Shinawatra fait également l'objet d'accusations de lèse-majesté pour des propos tenus en 2015 à l'étranger, mais la justice thaïlandaise n'a pas encore décidé des suites à donner sur cette affaire. L'homme d'affaires a nié les accusations et a demandé au procureur général un traitement équitable.



L'ancien Premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra va bénéficier dans les prochains jours d'une remise en liberté conditionnelle, en raison de son âge et de ses problèmes de santé, six mois après son retour d'exil, a indiqué mardi le ministre de la Justice.

Le milliardaire âgé de 74 ans, détenu dans un hôpital, "est dans le groupe...