Le drone qui a tué des soldats américains a été fabriqué en Iran, affirment les États-Unis

Les États-Unis ont conclu que l'Iran avait fabriqué le drone qui a visé une base américaine en Jordanie le week-end dernier, tuant trois soldats américains et en blessant plus de 40 autres, ont déclaré jeudi quatre responsables américains à l'agence Reuters.

Washington a imputé cette attaque - la première à tuer des troupes américaines au Moyen-Orient depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement Hamas le 7 octobre - à des militants soutenus par l'Iran, ajoutant qu'il tenait l'Iran pour responsable, compte tenu de son soutien à leurs organisations.

Les fonctionnaires américains, qui ont parlé sous le couvert de l'anonymat, n'ont pas divulgué de détails sur le modèle du drone. Si les premières indications laissaient penser que le drone était probablement iranien, une évaluation formelle n'a été faite que récemment, après la récupération de ses fragments.

Le groupe armé pro-iranien des Kataëb Hezbollah (Brigades du Hezbollah, le parti de Dieu) a annoncé mardi la suspension de toutes ses opérations militaires contre les troupes américaines dans la région pour éviter d'embarrasser le gouvernement de Bagdad.

L'administration du président Joe Biden a déclaré qu'elle ne cherchait pas à entrer en guerre avec l'Iran, même si les pressions exercées par les Républicains sur le président pour qu'il réagisse de manière énergique se sont accrues.

Téhéran a souligné qu'il répondrait à toute menace des États-Unis, et de manière décisive à toute attaque contre le territoire iranien, les intérêts ou les ressortissants iraniens.

Les troupes américaines ont été attaquées plus de 160 fois en Irak, en Syrie et en Jordanie depuis le 7 octobre, et les navires de guerre ont également subi des attaques en mer Rouge. Les rebelles houthis du Yémen ont tiré des drones et des missiles sur les navires en mer Rouge en signe de solidarité avec les Palestiniens.

L'attaque en Jordanie, et toute réponse des États-Unis, sont susceptibles d'alimenter les craintes d'un conflit plus large au Moyen-Orient après le raid mené le 7 octobre dans le sud d'Israël par le groupe islamiste palestinien Hamas, au cours duquel 1 200 personnes ont été tuées et 253 prises en otage. L'assaut israélien sur la bande de Gaza qui a suivi a coûté la vie à plus de 26 000 Palestiniens, selon le ministère de la santé du Hamas.

Les États-Unis ont déjà riposté en Irak, en Syrie et au Yémen en réponse à des attaques antérieures menées par des groupes soutenus par l'Iran.

Les experts ont mis en garde contre le fait que toute frappe contre les forces iraniennes à l'intérieur de l'Iran pourrait forcer Téhéran à répondre, ce qui entraînerait une escalade susceptible d'entraîner les États-Unis dans une guerre majeure au Moyen-Orient.

Cet article est une traduction d'une information diffusée en anglais par Reuters.