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Moyen-Orient - Guerre Israël-Hamas

Les exportations d'armes britanniques vers Israël face à la justice à Londres

Plusieurs plaignants menés par le groupe de défense des droits des Palestiniens ont saisi la Haute Cour à Londres, estimant que le Royaume-Uni ignore ses propres règles dans le cadre du conflit à Gaza.

Le corps du militant palestinien Wissam Khachan, tué dans les combats avec Israël à Jenine, dans la bande de Gaza, est préparé aux funérailles, le 25 janvier. Photo AFP/Jaafar Ashtiyeh

Sur fond d'accusations de violations du droit international dans la guerre à Gaza, les exportations britanniques d'armes vers Israël font l'objet d'une procédure judiciaire devant la Haute Cour de Londres.

Une grande partie des armes utilisées par Israël, qui s'est engagé dans une guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas depuis les attaques sans précédent du 7 octobre, contiennent des pièces venues du Royaume-Uni, ont pointé 16 organisations humanitaires dans un rapport publié mercredi. Dans la foulée, un député de l'opposition travailliste, Tahir Ali, a accusé le Premier ministre britannique Rishi Sunak d'avoir « le sang de milliers d'innocents sur les mains ». Le ministre britannique des Affaires étrangères David Cameron, en tournée cette semaine au Moyen-Orient, a lui aussi été accusé de manquer de transparence dans son rôle dans la poursuite des ventes d'armes. 

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Dans ce contexte, plusieurs plaignants menés par le groupe de défense des droits des Palestiniens al-Haq et qui comprend le Global Legal Action Network (GLAN) ont saisi la Haute Cour à Londres, estimant que le Royaume-Uni ignore ses propres règles sur l'exportation des armes dans le cadre du conflit à Gaza.

Les critères britanniques prévoient en effet que les armes ne doivent pas être exportées lorsqu'il y a un risque clair qu'elles puissent être utilisée en violation du droit international. « Cette affaire est un test pour la crédibilité du système national de contrôle des armes », et notamment le rôle de la justice dans la surveillance à cet égard, a déclaré à l'AFP Dearbhla Minogue, avocate du GLAN.

Décision politique

Le mois dernier, un tribunal néerlandais a jugé que les Pays-Bas pouvaient continuer à livrer des pièces pour des avions de chasse F-35 à Israël, et a rejeté une procédure déposée par des organisations de défense des droits humains. Le tribunal de La Haye a conclu que la fourniture de pièces était une décision politique dans laquelle les juges ne doivent pas interférer.

Cette guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, qui a entraîné la mort de plus de 1 140 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles. Israël a juré « d'anéantir » le Hamas et a lancé une vaste opération militaire qui a tué 25 700 Palestiniens, en grande majorité des femmes, des enfants et des adolescents, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste.

Dans le cadre de la procédure britannique, des documents produits par les avocats du gouvernement éclairent sur les débats internes au Royaume-Uni concernant les licences d'exportation d'armes, et plus généralement sur la manière dont Israël conduit cette guerre.

Un document du 12 janvier fait ainsi état de « sérieuses préoccupations » au sein du ministère des Affaires étrangères britannique concernant certains aspects de la campagne militaire israélienne. Il souligne également que les responsables se sont montrés jusqu'à présent dans l'incapacité de déterminer de manière concluante si Israël respectait ou non le droit international.

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Mais les 22 pages révèlent que la ministre du Commerce international Kemi Badenoch – responsable de ces licences – a néanmoins décidé le 18 décembre de ne pas les suspendre ou les révoquer. Elle a choisi de les soumettre à un examen attentif, une position en ligne avec une recommandation six jours plus tôt de David Cameron. Le chef de la diplomatie était « convaincu qu'il y avait de bons éléments de preuves » pour penser qu'Israël entendait respecter le droit humanitaire international, selon les documents légaux. Un point de vue contesté par l'avocate des plaignants, qui estime que le Royaume-Uni reconnaît dans sa défense qu'ils n'ont pas examiné les preuves de manière objective.

David Cameron s'est aussi vu reprocher de s'être montré évasif quand il a été interrogé le 9 janvier par les députés britanniques, qui cherchaient à savoir si les juristes du gouvernement avaient émis des avis selon lesquels Israël aurait violé le droit international. « Je ne peux pas me souvenir de chaque bout de papier qui m'a été présenté. Je regarde tout », a-t-il déclaré.

Il a finalement répondu par la négative, avant d'ajouter : « Ce n'est pas vraiment une question à laquelle on répond par oui ou non. »

Sur fond d'accusations de violations du droit international dans la guerre à Gaza, les exportations britanniques d'armes vers Israël font l'objet d'une procédure judiciaire devant la Haute Cour de Londres.

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