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L'Ukraine, "priorité de la France" malgré la crise au Proche-Orient


Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, à l'Elysée, le 12 janvier 2024. Photo Ludovic MARIN / AFP

Le chef de la diplomatie française a promis samedi à Kiev que l'Ukraine resterait « la priorité de la France », quelques heures après des frappes russes sur l'Ukraine, promettant son soutien sans faille « en dépit de la multiplication des crises ».

« C'est en Ukraine que se joue la défense des principes fondamentaux du droit international, des valeurs de l'Europe mais aussi des intérêts de la sécurité des Français », a estimé Stéphane Séjourné lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue ukrainien Dmytro Kuleba. « La Russie espère que l'Ukraine et ses soutiens se lasseront avant elle. Nous ne faiblirons pas, notre détermination est intacte », a insisté le tout nouveau ministre français des Affaires étrangères, relevant que choisir Kiev pour sa première visite officielle était en soi un « message adressé aux Ukrainiens ».

Sa visite réaffirme la pérennité de l'engagement français alors que la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas menace la stabilité de l'ensemble du Proche-Orient et mobilise les efforts diplomatiques des chancelleries occidentales.

Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, en février 2022, la France a soutenu Kiev tant sur le plan militaire que diplomatique, mais a parfois été accusée de ne pas en faire assez. Cette visite intervient à un mois du deuxième anniversaire de l'invasion russe et alors que la contre-offensive des forces ukrainiennes ces derniers mois a échoué à produire les effets escomptés.

L'armée de l'air ukrainienne a accusé samedi matin la Russie d'avoir lancé des dizaines de missiles et de drones sur l'Ukraine dans la nuit. Elle affirme que huit missiles ont été détruits et que 20 engins n'ont « pas atteint leur cible, détournés par des « contre-mesures électroniques », sur un total de 40 projectiles. L'armée russe a pour sa part revendiqué avoir frappé des usines d'armement, assurant avoir touché, avec des missiles hypersoniques Kinjal, « toutes » ses cibles parmi des installations « du complexe militaro-industriel » ukrainien fabricant obus, drones et poudre à canon.

« La Russie continue à cibler volontairement et frapper les infrastructures civiles au mépris du droit international » et à « se rendre coupable de crimes de guerre », a dénoncé Stéphane Séjourné.

Production locale d'armements
« Nous avons fourni aux forces armées ukrainiennes de l'artillerie » ainsi que « de la défense antiaérienne » par le passé, a-t-il fait valoir. « Nous entrons dans une phase nouvelle de la coopération de défense », avec en particulier pour objectif de « renforcer la capacité ukrainienne de produire sur son sol » les armes dont elle a besoin.

Le chef de la diplomatie française, nommé jeudi soir et qui a remplacé au pied levé sa prédécesseure Catherine Colonna dans ce voyage, a par ailleurs renouvelé le soutien de Paris à la candidature de Kiev dans l'UE. « L'avenir de l'Ukraine est au sein de l'Union européenne », a-t-il assuré, promettant par ailleurs que la France pèserait « de tout son poids » pour que le pays obtienne une enveloppe d'aide européenne de 50 milliards d'euros, pour l'instant bloquée par le veto de la Hongrie.

Dmytro Kuleba a confirmé pour sa part des discussions pour « la création des conditions les plus favorables à l'interaction entre nos entreprises de défense », à commencer par les aspects juridiques. Une coopération engagée au niveau bilatéral, puis entre l'Ukraine et l'UE, a-t-il précisé. « Les possibilités de cette coopération sont bien plus grandes », a-t-il martelé, envisageant en particulier une « production conjointe » de capacités militaires sur le sol ukrainien. « Dans le contexte des bombardements de la nuit, je voudrais rappeler que beaucoup de composants occidentaux ont déjà été trouvés dans des missiles russes qui volent au dessus des têtes des Ukrainiens », a-t-il aussi relevé, réitérant un point déjà plusieurs fois soulevé par Kiev. M. Kuleba a aussi appelé de ses voeux la mise en place « d'étapes concrètes » au premier semestre 2024 pour engager l'Ukraine sur la voie d'une adhésion à l'EU.

La visite du chef de la diplomatie française suit celle à Kiev vendredi du Premier ministre britannique. Rishi Sunak a annoncé la signature d'un accord de sécurité d'une durée de dix ans entre son pays et l'Ukraine, salué comme « sans précédent » par le président Volodymyr Zelensky.

Après l'Ukraine, le chef de la diplomatie française est attendu en Allemagne et en Pologne.

Le chef de la diplomatie française a promis samedi à Kiev que l'Ukraine resterait « la priorité de la France », quelques heures après des frappes russes sur l'Ukraine, promettant son soutien sans faille « en dépit de la multiplication des crises ».« C'est en Ukraine que se joue la défense des principes fondamentaux du droit international, des valeurs de l'Europe...