Raids aériens en Irak et en Syrie après la mort de neuf soldats turcs

La Turquie a mené samedi des frappes aériennes contre des « cibles terroristes » dans le nord de l'Irak et de la Syrie après la mort de neuf de ses soldats, a annoncé le ministère turc de la Défense.

Neuf soldats turcs ont été tués et quatre autres blessés dans une attaque menée vendredi contre une base militaire turque dans le nord de l'Irak, a indiqué tôt samedi le même ministère, revoyant à la hausse un précédent bilan de 6 morts.

« Conformément à nos droits à l'autodéfense (...), des opérations aériennes ont été menées contre des cibles terroristes dans le nord de l'Irak dans les régions de Metina, Hakurk, Gara et Qandil, et dans le nord de la Syrie », a rapporté le ministère turc de la Défense dans un communiqué.

L'armée turque a dit samedi soir avoir visé 54 « cibles », notamment des grottes, des abris, des dépôts d'armes et des installations pétrolières utilisés par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et les Unités de protection du peuple (YPG), deux groupes armés kurdes considérés comme terroristes par la Turquie.

L'armée d'Ankara cible régulièrement les combattants du PKK dans le nord de l'Irak, au Kurdistan autonome ou dans la région montagneuse du Sinjar, et des soldats turcs y sont régulièrement tués.

En réaction à cette lourde attaque contre les forces turques, le président turc Recep Tayyip Erdogan a convoqué samedi une réunion sécuritaire d'urgence à Istanbul en présence de ses ministres des Affaires étrangères, de la Défense et de l'Intérieur, du chef d'état-major et du patron des services de renseignement. « La Turquie ne laissera pas se former un Etat terroriste à ses frontières sud », a indiqué la présidence turque dans un communiqué à l'issue de cette réunion.

113 personnes soupçonnées de lien avec le PKK -- que l'armée turque combat depuis 1984 -- ont par ailleurs été arrêtées samedi dans 32 des 81 provinces turques, a annoncé le ministre de l'Intérieur Ali Yerlikaya sur le réseau social X. Dans ce contexte, le parti AKP au pouvoir et le principal parti d'opposition, le CHP, ont décidé de reporter la présentation prévue ce week-end d'une partie de leurs candidats aux élections municipales du 31 mars.