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Dernières Infos - Conflit

La guerre Israël-Hamas se poursuit sans répit, la population de Gaza "épuisée"

Une manoeuvre de l'armée israélienne près de la bande de Gaza, le 30 décembre 2023. Photo Reuters

La guerre entre Israël et le Hamas, entrée samedi dans sa 13e semaine, se poursuit sans répit dans la bande de Gaza, au grand désespoir d'une population palestinienne « épuisée » face aux bombardements de l'armée israélienne et en l'absence de perspective concrète de cessez-le-feu.

Le sud de la bande de Gaza, où se trouvent un grand nombre de Palestiniens déplacés, mais aussi le centre du territoire assiégé continuent d'être le théâtre d'intenses bombardements, de jour comme de nuit. Et « la guerre va continuer pendant plusieurs mois », a réaffirmé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, malgré les appels de plus en plus pressants à y mettre un terme.

Samedi, des habitants d'al-Zawayda, dans le centre de la bande de Gaza, ont continué d'extraire des cadavres des décombres, dont ceux de neuf membres d'une même famille d'après le directeur de la Protection civile, Rami al-Aidi. A l'extrême sud du territoire, les colonnes de fumée provoquées par les frappes israéliennes ont continué de s'élever dans le ciel de Rafah. Oum Louay Abou Khater, qui a fui sa maison de Khan Younès, a résumé le sentiment d'abattement. « Ca suffit ! Nous sommes totalement épuisés », s'est exclamée cette femme de 49 ans.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir à Gaza, 21.672 personnes, en majorité des femmes, des adolescents et des enfants, ont été tuées depuis le début de la guerre le 7 octobre.

Cette guerre dévastatrice a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien, qui a entraîné la mort d'environ 1.140 personnes, pour la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes. Environ 250 personnes ont en outre été enlevées, dont 129 sont toujours retenues en otage à Gaza.

En réaction, Israël a juré de détruire le mouvement islamiste palestinien et pilonne la bande de Gaza. Il mène aussi des opérations terrestres depuis fin octobre, dans lesquelles 170 soldats israéliens ont été tués, d'après l'armée.

Destruction de tunnels 

Alors que le nord de la bande de Gaza a été en grande partie détruit dès les premières semaines de guerre, l'armée israélienne a publié samedi des images de tunnels du Hamas, équipés selon elle de l'électricité, de systèmes d'aération et d'évacuation des eaux usées, de salles de repos et de prières. Dans un communiqué, elle a affirmé avoir fait exploser vendredi ce réseau souterrain, les images aériennes montrant le souffle impressionnant de l'explosion.

Dans l'ensemble de la bande de Gaza, 85% des quelque 2,4 millions d'habitants ont dû fuir leur foyer depuis le 7 octobre selon l'ONU, et sont confrontés à une situation humanitaire désastreuse. Dans un communiqué, le ministère de la Santé du territoire a « mis en garde sur le risque de famine parmi les plus de 1,9 million de déplacés, qui manquent d'eau, de nourriture, de médicaments, d'infrastructures de base ».

Quelques dizaines de camions d'aide entrent quotidiennement dans le territoire soumis par Israël à un siège complet, via le poste-frontière de Rafah avec l'Egypte, un chiffre très nettement insuffisant.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a réitéré son appel à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat ». L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en garde contre la menace croissante de propagation de maladies infectieuses.

« Ramenez-les » 

Lors d'une conférence de presse samedi soir, le Premier ministre israélien n'a toutefois pas dévié: « La guerre va se poursuivre pendant de longs mois, jusqu'à ce que le Hamas soit éliminé et les otages libérés ».

Dans le même temps, plus d'un millier de personnes ont manifesté à Tel-Aviv en soutien aux otages et à leurs proches, en scandant « ramenez-les à la maison ! ».

Les médiateurs internationaux, parvenus à négocier une trêve d'une semaine fin novembre ayant permis la libération de plus de 100 otages et l'entrée à Gaza d'une aide limitée, poursuivent leurs efforts. Selon les sites américain Axios et israélien Ynet, citant des sources israéliennes anonymes, le Qatar a indiqué à Israël que le Hamas acceptait le principe d'une reprise de pourparlers en vue de la libération de plus de 40 otages en échange d'un cessez-le-feu.

Parallèlement, une délégation du Hamas, mouvement classé terroriste par l'UE, les Etats-Unis et Israël notamment, est arrivée vendredi au Caire pour transmettre « la réponse des factions palestiniennes » à un plan de paix égyptien. Cette réponse sera donnée « dans les prochains jours », a affirmé dans un communiqué Muhammad al-Hindi, secrétaire général adjoint du Jihad islamique, un groupe armé combattant aux côtés du Hamas. Interrogé samedi soir, Benjamin Netanyahu est resté évasif. « Le Hamas posait toute une série d'ultimatums que nous avons rejetés », a-t-il dit, avant d'ajouter: « Nous voyons un changement (mais) je ne veux pas créer d'attente ».

Combattants pro-Iran tués en Syrie 

La guerre entre Israël et le Hamas a ravivé les tensions dans la région. Samedi, un Palestinien a été tué en Cisjordanie occupée, selon le ministère palestinien de la Santé. L'armée israélienne avait auparavant indiqué avoir « neutralisé » une personne suspectée d'une attaque à la voiture-bélier contre un barrage militaire près de Hébron.

Au moins 317 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie par des soldats, et dans certains cas par des colons israéliens, depuis le 7 octobre, selon un décompte du ministère de la Santé de l'Autorité palestinienne. A la sa frontière nord avec le Liban, théâtre d'incidents meurtriers quasi quotidiens, l'armée a dit samedi avoir « identifié » des tirs vers Israël, et ciblé en échange plusieurs positions du mouvement chiite libanais.

Le Hezbollah, proche de l'Iran et qui soutient le Hamas, a lui annoncé que quatre de ses combattants avaient été tués « sur la route de Jérusalem », terme employé pour désigner ses membres tombés depuis le 7 octobre, sans fournir plus de détails.

Dans l'est de la Syrie, au moins 23 combattants affiliés à l'Iran, ennemi juré d'Israël, ont été tués samedi dans des frappes aériennes « probablement israéliennes », selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

La guerre entre Israël et le Hamas, entrée samedi dans sa 13e semaine, se poursuit sans répit dans la bande de Gaza, au grand désespoir d'une population palestinienne « épuisée » face aux bombardements de l'armée israélienne et en l'absence de perspective concrète de cessez-le-feu.Le sud de la bande de Gaza, où se trouvent un grand nombre de Palestiniens...