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Monde - Haut-Karabakh

Le dirigeant séparatiste arménien annule la dissolution prévue le 1er janvier

Ce spectaculaire retournement de situation intervient à moins de dix jours de la dissolution de la république séparatiste autoproclamée du Haut-Karabakh.

Un point de contrôle frontalier entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan près du village de Sotk, en Arménie, le 18 juin 2021. Photo AFP/Karen MINASYAN

Le dirigeant des séparatistes arméniens du Haut-Karabakh, chassés en septembre par l'Azerbaïdjan de ce territoire disputé depuis plus de trois décennies, a indiqué vendredi annuler la dissolution des entités sécessionnistes qu'il avait pourtant auparavant annoncée pour le 1er janvier 2024.

« Dans le domaine juridique de la République d'Artsakh (nom donné par les séparatistes arméniens au Haut-Karabakh, ndlr), il n'existe pas de document prévoyant la dissolution des institutions gouvernementales », a déclaré leur dirigeant Samvel Chakhramanian lors d'une réunion avec d'autres dirigeants à Erevan.

Ce spectaculaire retournement de situation intervient à moins de dix jours de la dissolution de la république séparatiste autoproclamée du Haut-Karabakh, prévue depuis fin septembre par un décret de M. Chakhramanian au 1er janvier 2024, plus de 30 ans après sa création.

Dans les faits, le responsable n'a toutefois plus de pouvoir réel sur le sort de l'enclave depuis que l'Azerbaïdjan a repris l'ensemble de cette région montagneuse à l'issue d'une offensive victorieuse en septembre, contraignant les séparatistes à rendre les armes.

Le décret, « c'est un papier vide », a toutefois affirmé vendredi à l'AFP le bureau de M. Chakhramanian. « Aucun document ne peut conduire à la dissolution de la République qui a été établie par la volonté du peuple », ont encore fait valoir les services du dirigeant des séparatistes arméniens.

Engagés depuis des décennies dans un conflit territorial portant sur cette région, l'Azerbaïdjan et l'Arménie se sont livré deux guerres, l'une entre 1988 et 1994 et l'autre à l'automne 2020. Mais la victoire azerbaïdjanaise de septembre a permis à Bakou de prendre ce territoire qui échappait jusque-là à son contrôle.

Dans la foulée de cette opération militaire de 24 heures, les autorités de Bakou avaient également arrêté plusieurs représentants séparatistes et le Haut-Karabakh s'était vidé de la quasi-totalité de ses habitants, plus de 100.000 personnes sur les 120.000 recensées fuyant vers l'Arménie. C'est ainsi que le 26 septembre, quelques jours après la reprise par Bakou de l'enclave, Samvel Chakhramanian a signé un décret sur la dissolution de « toutes les institutions gouvernementales » de la république séparatiste « au 1er janvier 2024 ».

En conséquence, « la République du Nagorny Karabakh » cessera « son existence », était-il notamment écrit.

Echange de prisonniers 

Depuis, le président autoritaire de l'Azerbaïdjan, Ilham Aliev, 61 ans, s'est rendu mi-octobre à Khankendi, la principale ville du Haut-Karabakh (Stepanakert selon son nom arménien), et y avait hissé fièrement le drapeau tricolore azerbaïdjanais.

« Si les dirigeants arméniens nourrissent encore des idées de revanche, si les pays habitués à manipuler et à soutenir l'Arménie conçoivent encore des plans astucieux contre l'Azerbaïdjan, qu'ils regardent le défilé d'aujourd'hui », avait-il averti quelques jours plus tard, lors d'une parade militaire organisée dans la ville. « Nous sommes prêts à nous battre sur tous les fronts », avait-il appuyé, le ton menaçant.

Fort de cette victoire militaire au Haut-Karabakh, le président azerbaïdjanais a d'ailleurs convoqué début décembre une élection présidentielle anticipée le 7 février 2024, qui pourrait prolonger son règne entamé en 2003 à la suite de la mort de son père.

Mais signal positif récent, les deux pays rivaux du Caucase se sont engagés début décembre à prendre « des mesures concrètes » pour « normaliser » leurs liens, une annonce saluée par les nombreux médiateurs du conflit (Russie, Union européenne, Etats-Unis, Turquie).

Dans la foulée, Bakou et Erevan ont procédé le 13 décembre à un échange de prisonniers de guerre, faisant espérer un accord de paix futur, même si nombre d'observateurs restent encore prudents sur l'avancée réelle des négociations.

Le dirigeant des séparatistes arméniens du Haut-Karabakh, chassés en septembre par l'Azerbaïdjan de ce territoire disputé depuis plus de trois décennies, a indiqué vendredi annuler la dissolution des entités sécessionnistes qu'il avait pourtant auparavant annoncée pour le 1er janvier 2024.« Dans le domaine juridique de la République d'Artsakh (nom donné par les...

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