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Moyen-Orient - Portrait

Cheikh Nawaf, six décennies au cœur du pouvoir du Koweït

Avec son style discret, il a réussi à survivre aux remous de la politique koweïtienne marquée par des disputes à répétition entre le gouvernement et le Parlement.

Cheikh Nawaf, six décennies au cœur du pouvoir du Koweït

L'émir du Koweït Cheikh Nawaf al-Ahmad Al-Sabah, le 20 février 2006 à Koweït City alors qu'il était prince héritier. Photo d'archives REUTERS/Stephanie McGehee

Cheikh Nawaf al-Ahmad Al-Sabah n'a été émir du Koweït que pendant trois ans, mais il a été impliqué durant six décennies dans la conduite tumultueuse des affaires du petit pays pétrolier.

Décédé samedi à l'âge de 86 ans, cheikh Nawaf a occupé de multiples postes de responsabilité à Koweit, la capitale de ce pays de 4,2 millions d'habitants, dont 1,3 million de Koweitiens. 

Il a notamment été ministre de la Défense lorsque l'Irak a envahi le pays en 1990, déclenchant l'intervention d'une alliance militaire menée par les Etats-Unis qui a mis fin à l'occupation. Il a également été ministre de l'Intérieur lors de la période de troubles qui a vu les forces de sécurité koweïtiennes combattre les islamistes armés en 2005.

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Avec son style discret, il a réussi à survivre aux remous de la politique koweïtienne marquée par des disputes à répétition entre le gouvernement et le Parlement.

Né en 1937, cheikh Nawaf était le cinquième fils de l'ancien émir cheikh Ahmad al-Jaber Al-Sabah (1921-1950). Il a commencé sa carrière politique à 25 ans en tant que gouverneur de la province de Hawalli, avant de lancer sa carrière ministérielle. Nommé prince héritier en 2006, il a succédé à son demi-frère, cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, après le décès de ce dernier à 91 ans en septembre 2020.

Au pouvoir, cheikh Nawaf a dû gérer une crise d'ordre économique provoquée par une chute des prix du pétrole, qui a vu la note souveraine du pays abaissée par les agences de notation en 2020. Sur le plan diplomatique, il a gardé le statu quo, préférant ne pas nouer de relations avec Israël comme l'ont fait ses voisins de Bahreïn et des Emirats arabes unis. Il a également maintenu des relations équilibrées avec l'Arabie saoudite et l'Iran, les deux grands rivaux de la région.

Incertitudes

"Cheikh Nawaf est considéré comme une personne calme qui, lorsque la situation l'exige, peut prendre des décisions fermes", a résumé Mohammed al-Faily, un constitutionnaliste de l'université de Koweït. Son successeur, le prince héritier cheikh Michal al-Ahmad Al-Sabah, un autre demi-frère de l'émir disparu, est âgé de 83 ans.

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La disparition de cheikh Nawaf et l'âge avancé de son successeur augmentent les incertitudes dans un pays secoué par les divisions au sein même de la famille des Al-Sabah, dont certains membres accusent d'autres de corruption ou de conspiration.

La Constitution du Koweït énonce que le souverain doit être un descendant du fondateur de la nation, Moubarak Al-Sabah. Mais une tradition d'alternance entre les branches familiales des Salem et des Jaber a longtemps été observée. L'ancien émir, cheikh Sabah, de la branche des Jaber, a mis fin à cette tradition en nommant comme prince héritier cheikh Nawaf, un autre Jaber, mettant ainsi à l'écart la branche des Salem.

Cheikh Nawaf al-Ahmad Al-Sabah n'a été émir du Koweït que pendant trois ans, mais il a été impliqué durant six décennies dans la conduite tumultueuse des affaires du petit pays pétrolier.

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