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Dernières Infos - Russie

Ragaillardi, Poutine se présente à la presse et aux Russes

Le président russe, Vladimir Poutine. Photo Mikhail TERESHCHENKO/AFP

Vladimir Poutine, ragaillardi par les difficultés de l'Ukraine et les tergiversations occidentales, se présente jeudi à une séance marathon de questions de journalistes et de citoyens, une semaine après avoir annoncé son intention de rester au Kremlin au moins jusqu'en 2030.

Confiant qu'en 2024 le temps jouera en sa faveur en Ukraine et que les revers de son armée en 2022 appartiennent au passé, le président russe a décidé de reprendre cet exercice de questions-réponses auquel il avait renoncé l'année dernière. M. Poutine doit répondre aux questions, triées par le Kremlin, de journalistes et de citoyens pour faire le "bilan de l'année". 

D'ordinaire il a deux rendez-vous de ce type par an : l'un avec la presse, l'autre avec ses compatriotes. Cette fois-ci les exercices ont été fusionnés. L'an passé, ces rendez-vous politiques n'avaient pas eu lieu, les troupes russes essuyant des revers et l'économie souffrant sous les sanctions.

Attaques de drones

A présent, M. Poutine, qui a annoncé la semaine dernière sa candidature pour un nouveau mandat à la présidentielle de mars 2024 et dont la réélection ne semble guère faire de doute, affiche un optimisme retrouvé. Sur le front, la contre-offensive estivale ukrainienne a échoué et les forces de Moscou ont repris l'initiative, grignotant du terrain depuis plusieurs semaines.

L'armée russe a lancé dans la seule nuit de mercredi à jeudi 42 drones contre le sud ukrainien. L'Ukraine a dit en avoir abattu 41, mais l'ampleur de l'attaque illustre la pression militaire croissante qu'exerce Moscou, forçant l'armée ukrainienne à user les munitions de ses systèmes de défense antiaérienne.

Mardi, c'est la capitale ukrainienne qui avait été visée par dix missiles qui, selon les autorités ukrainiennes, ont tous été neutralisés en vol. Mais les débris ont fait une cinquantaine de blessés en retombant, le bilan le plus lourd à Kiev depuis des mois. 

L'armée ukrainienne a de son côté lancé neuf drones explosifs en direction de la Russie dans la nuit de mercredi à jeudi. Selon le ministère russe de la Défense, tous ont été abattus, au-dessus de la région de Kalouga, à 160 km de la capitale russe, et celle de Moscou. 

Les soutiens occidentaux de l'Ukraine sont engagés dans des querelles politiques sur la poursuite de leur aide militaire et financière à Kiev et sur ses perspectives d'adhésion à l'UE. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a échoué mardi à Washington à convaincre les Républicains de valider une nouvelle tranche d'aide pour son pays, en manque notamment de munitions.

Malgré les tentatives de l'Occident de l'isoler, Vladimir Poutine a entamé un retour sur la scène internationale avec de récents voyages aux Emirats arabes unis et en Arabie saoudite, où il a été reçu avec les honneurs. Nonobstant le mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale à son encontre.

Après quelques turbulences, l'économie russe semble pour le moment absorber le choc des sanctions, même si leurs effets à plus long terme peuvent être dévastateurs. Moscou continue dans l'immédiat de vendre ses hydrocarbures, engrangeant suffisamment de revenus pour financer l'effort de guerre et orienter l'économie sur la production d'armements et de munitions.

1,5 million de doléances

C'est donc avec une confiance retrouvée que le président russe abordera une session de questions-réponses qui concernera tous les sujets : diplomatie, société, prisonniers politiques, Gaza, leçons d'histoire et problèmes locaux comme la rénovation des écoles ou la construction d'hôpitaux.

Selon la télévision russe, plus de 1,5 million de doléances ont déjà été envoyées à Vladimir Poutine. Les principaux thèmes étant le conflit en Ukraine ainsi que les questions liées au logement et aux services publics. M. Poutine devrait aussi s'exprimer sur ses ambitions pour un nouveau mandat qui le portera jusqu'en 2030, année de ses 78 ans. Faute de véritable opposition, méthodiquement éradiquée par le Kremlin, sa victoire en mars 2024 ne fait guère de doutes.

Son principal détracteur, le militant anticorruption emprisonné Alexeï Navalny, est d'ailleurs introuvable depuis plus d'une semaine. Cela pourrait signifier son transfert vers une colonie pénitentiaire aux conditions de détention encore plus rudes, où il devra purger sa peine de 19 ans de prison pour "extrémisme".

Vladimir Poutine devrait cependant aussi devoir répondre à des questions sensibles comme la hausse des prix, la chute brutale du rouble, les grâces accordées à des criminels pour avoir combattu en Ukraine ou encore la crainte d'une nouvelle mobilisation militaire.


Vladimir Poutine, ragaillardi par les difficultés de l'Ukraine et les tergiversations occidentales, se présente jeudi à une séance marathon de questions de journalistes et de citoyens, une semaine après avoir annoncé son intention de rester au Kremlin au moins jusqu'en 2030.

Confiant qu'en 2024 le temps jouera en sa faveur en Ukraine et que les...