L’Union européenne avait lancé un appel au printemps en ce sens, soutenu par la présidence émiratie de la COP28 puis successivement assumé par les pays du G7 et ceux du G20 (80 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre). « Aujourd’hui, notre appel s’est transformé en un puissant mouvement. Plus de 110 pays l’ont déjà rejoint », a déclaré vendredi à Dubaï la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen qui s’exprimait à la tribune. « Je vous invite tous à inclure ces objectifs dans la décision finale de la COP, nous enverrons ainsi un message fort aux investisseurs et aux consommateurs », a-t-elle ajouté.
Cet objectif est un point de négociation à la fois parallèle et étroitement lié aux discussions, bien plus difficiles, sur la réduction, voire la sortie des énergies fossiles. Illustration de cette tension : quand le G20 s’est engagé en septembre à « encourager les efforts » pour parvenir à cet objectif, sa déclaration finale était restée silencieuse sur le sort des énergies fossiles.
Le triplement des énergies renouvelables (éolien, solaire, hydroélectricité, biomasse...) est le premier ressort des scénarios pour la neutralité carbone. Si le monde veut rester sous 1,5 °C de réchauffement par rapport à la période préindustrielle, c’est « le levier le plus important », pour remplacer charbon, gaz et pétrole, souligne l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Des progrès sont déjà là. De 2015 à 2022, les installations renouvelables ont crû en moyenne de 11 % chaque année. Et sur fond de flambée des prix pétrogaziers et d’insécurité énergétique liée à la guerre en Ukraine, l’AIE attend en 2023 une croissance inédite (+30 % environ). Tous les pays n’auront pas les mêmes efforts à fournir, souligne le groupe de réflexion Ember dans une analyse qui juge la cible « atteignable » : certains sont déjà sur une trajectoire de doublement. D’autres gros émetteurs (Australie, Japon, Corée du Sud, Émirats arabes unis...) ont des marges de progrès.
La Turquie se porte candidate pour accueillir la COP31 en 2026
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé vendredi la candidature de la Turquie pour accueillir la Conférence internationale pour le climat COP31 en 2026. La Turquie entre ainsi en compétition avec l’Australie qui avait annoncé sa candidature plus tôt cette année. « Nous avons annoncé notre candidature pour accueillir la 31e conférence des Nations unies pour le climat qui aura lieu en 2026 », a affirmé M. Erdogan lors de son discours à la COP28 à Dubaï. La Turquie a été le dernier pays du groupe des Vingt à signer en 2021 l’accord de Paris sur le climat et s’est engagée à atteindre l’objectif de neutralité carbone en 2053. « Nous avons l’intention d’augmenter la proportion d’énergies renouvelables à 69 % d’ici à 2053 », a affirmé le président turc. Ébranlée par un tremblement de terre qui a fait plus de 50 000 victimes en février, la Turquie avait renoncé à accueillir une réunion-clé des Nations unies sur la biodiversité en 2024 afin de concentrer ses ressources sur les efforts de reconstruction.
Source : AFP