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Dernières Infos - Turquie

Erdogan accuse la Cour constitutionnelle d'accumuler les erreurs


Le président turc Recep Tayyip Erdoğan, le 9 novembre 2023, participe au 16e Sommet de l'Organisation de coopération économique à Tachkent. Photo d'illustration AFP

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a pris le parti de la Cour de cassation dans la crise qui l'oppose à la Cour Constitutionnelle, accusant cette dernière d'accumuler les erreurs, selon ses propos rapportés vendredi par des médias turcs. « Malheureusement à ce stade, la Cour constitutionnelle a commis une erreur après l'autre », a déclaré le chef de l'Etat.

C'est la première fois que le président intervient dans la controverse entre ces deux hautes cours au sujet de Can Atalay, un avocat de 47 ans élu au Parlement en mai dernier, condamné à 18 ans de prison et dont la Cour constitutionnelle a ordonné la remise en liberté le mois dernier.

La Cour de cassation a indiqué ne pas reconnaître cette décision et annoncé mercredi une plainte au pénal contre les membres de la Cour constitutionnelle qui ont ordonné la libération de M. Atalay. Pour M. Erdogan, les poursuites engagées par la Cour de cassation « ne peuvent être renversées ou mises de côté » puisque cette Cour « est aussi une haute cour » du pays.

« Coup d'Etat »

A Ankara, des centaines d'avocats vêtus de leurs robes noires, la constitution turque en main et en évidence, ont marché vendredi du palais de justice au siège de la Cour de Cassation pour défendre la Cour constitutionnelle.

« Nous ne permettrons pas la liquidation de la constitution ni de la Cour constitutionnelle. Nous continuerons à élever la voix », a affirmé aux journalistes le président du barreau d'Ankara, Mustafa Köroglu. La controverse entre les deux hautes cours suscite aussi de vives réactions au sein de l'opposition et chez les défenseurs des droits de l'homme.

« C'est clairement une tentative de coup d'Etat. (...) C'est une tentative d'éliminer l'ordre constitutionnel (de la part) de la Cour de cassation », a réagi jeudi le chef du principal parti de l'opposition CHP (social-démocrate) Ozgur Ozel. L'appel du CHP à une réunion extraordinaire du Parlement à propos de la crise a été rejeté par le parti du chef de l'Etat, l'AKP.

S'exprimant en fin de matinée, le président turc a par ailleurs estimé qu'une nouvelle constitution était nécessaire pour prévenir ce genre de crises. « La priorité est de répondre aux besoins soulevés par cet incident, plutôt que de savoir qui a raison ou qui a tort. La nécessité pour notre pays de se doter le plus rapidement possible d'une nouvelle constitution est évidente », a-t-il affirmé.

Le chef de l'Etat a également défendu le maintien en détention de Can Atalay en faisant valoir qu'une éventuelle levée de son immunité parlementaire par ses pairs prendrait du temps. « Malheureusement », a-t-il expliqué, « de nombreux terroristes ont pu gagner l'étranger par le passé parce que la procédure de levée de leur immunité au Parlement tardait ».

« Ces affaires doivent être traitées rapidement » sinon « vous en voyez un ressurgir en Amérique, un autre en Allemagne et un autre en France et de là, menacer la Turquie », a-t-il continué. « Mon pays ne doit et ne peut pas subir les menaces de pervers qui se sont enfuis à l'étranger », a-t-il martelé.

Can Atalay est l'un des sept accusés condamnés l'an dernier lors du procès, controversé, du mécène Osman Kavala dont il était le défenseur. Tous deux ont dénoncé un procès « politique » et des accusations fictives. La Cour de cassation avait rejeté l'appel de M. Atalay en juillet.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a pris le parti de la Cour de cassation dans la crise qui l'oppose à la Cour Constitutionnelle, accusant cette dernière d'accumuler les erreurs, selon ses propos rapportés vendredi par des médias turcs. « Malheureusement à ce stade, la Cour constitutionnelle a commis une erreur après l'autre », a déclaré le chef de l'Etat.C'est...