Le chef de la diplomatie italienne suggère une force de l'ONU pour Gaza

L'ONU a "un rôle à jouer" pour apaiser la situation à Gaza, a souligné jeudi le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani, évoquant une solution similaire à la Force intérimaire des Nations unies au Liban.

Forte de plus de 10.000 hommes, la Finul est stationnée dans le sud du Liban depuis 1978 pour faire tampon avec Israël, les deux pays étant toujours techniquement en état de guerre.

"Si nous voulons essayer de pousser l'idée (...) d'une solution de deux états, l'un palestinien et l'autre Israël, il ne suffit pas de le dire, il faut agir, (...) il faut travailler à une solution (...) et mettre des idées sur la table", a déclaré Antonio Tajani lors d'une conférence de presse.

"Je ne sais pas si ce sera la solution que tout le monde va accepter mais je pense que l'ONU peut jouer un rôle comme elle est en train de le faire avec la Finul entre le Hezbollah et Israël", a poursuivi le ministre qui a participé jeudi à Paris à la conférence humanitaire en faveur de Gaza.

"On pourrait faire une chose similaire entre Israël et les Palestiniens à Gaza", a-t-il fait valoir.

Selon lui, une solution à deux Etats devra passer par le renforcement de l'Autorité palestinienne, "la seule autorité" représentant les Palestiniens, a-t-il ajouté.

"Le Hamas est une organisation terroriste. Nous ne discutons jamais avec des terroristes. On discute au niveau politique", a-t-il martelé, accusant le groupe islamiste palestinien d'utiliser les civils de Gaza "comme boucliers humains".

"L'Italie est convaincue qu'il faut soutenir l'Autorité palestinienne, la seule capable de bâtir avec les Nations unies une stratégie pour un nouvel Etat palestinien", a-t-il également déclaré. "Il faut le faire car il faut donner un rêve, une solution: avoir un état démocratique capable de reconnaître aussi Israël".

"L'objectif final, c'est la paix", a-t-il également dit tout en soulignant que si l'Italie était favorable à une "pause humanitaire", "on ne peut pas avoir un cessez-le-feu quand des missiles partent encore de Gaza".

"On ne peut pas ne pas se préoccuper de la peur de la population civile d'Israël", a-t-il également réagi. 

Gaza est assiégé depuis l'attaque d'une violence sans précédent lancée en Israël le 7 octobre par le Hamas, qui a fait plus de 1.400 morts, majoritairement des civils. Les frappes d'Israël ont fait plus de 10.000 morts, essentiellement des civils, selon le mouvement islamiste palestinien.