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Moyen-Orient - Conflit

Netanyahu exclut tout cessez-le-feu un mois après le début d’une guerre dévastatrice

Les troupes israéliennes sont « au cœur de Gaza-Ville », affirme le ministre de la Défense.

Netanyahu exclut tout cessez-le-feu un mois après le début d’une guerre dévastatrice

Des Palestiniens inspectent les décombres d’un bâtiment détruit par un bombardement israélien à Rafah, le 7 novembre 2023. Said Khatib/AFP

Les Israéliens ont commémoré mardi dans la douleur l’attaque sanglante sans précédent menée il y a un mois par le Hamas, qui a déclenché une guerre dévastatrice contre le mouvement islamiste dans la bande de Gaza, sans perspective de cessez-le-feu.

Dans la nuit de lundi à mardi, les bombardements aériens israéliens contre le territoire palestinien contrôlé par le mouvement islamiste ont continué de plus belle, tuant plus de 100 personnes selon le ministère de la Santé du Hamas. Plus de 10 000 personnes, en majorité des civils incluant 4 237 enfants, ont péri dans les bombardements israéliens à Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre, s’il faut en croire un dernier bilan mardi de ce même ministère.

Sous une couverture aérienne, les troupes israéliennes au sol ont continué de progresser dans l’enclave après avoir encerclé la ville de Gaza et coupé le territoire en deux, selon l’armée.

En Israël, une minute de silence a été observée dans plusieurs villes et institutions dont le Parlement, à la mémoire des plus de 1 400 personnes, majoritairement des civils, qui ont péri dans l’attaque lancée le 7 octobre par le Hamas à partir de la bande de Gaza qu’il contrôle. Lors de cette attaque, la plus meurtrière de l’histoire d’Israël, les combattants du Hamas infiltrés dans le sud d’Israël ont pris en otage plus de 240 personnes emmenées à Gaza. En représailles, Israël a déclaré une guerre pour « anéantir » le Hamas, pilonnant sans relâche la bande de Gaza et pénétrant en profondeur dans le territoire.

Une cicatrice terrible

« Il n’y aura pas de cessez-le-feu à Gaza sans la libération de nos otages », a dit M. Netanyahu dans un entretien avec la chaîne américaine ABC News. Ni cessez-le-feu ni carburant autorisé à Gaza sans la libération des otages, a-t-il insisté hier.

Alors qu’Israël a retiré unilatéralement de Gaza en 2005 ses soldats et les colons après 38 ans d’occupation, M. Netanyahu a affirmé que son pays prendrait « pour une durée indéterminée, la responsabilité générale de la sécurité » dans le territoire palestinien après la guerre, pour empêcher selon lui un retour du Hamas, une organisation qualifiée de « terroriste » par les États-Unis et l’Union européenne.

Un mois après le début de la guerre, sur l’esplanade de l’université hébraïque de Jérusalem, plus d’un millier de personnes, principalement des étudiants et des enseignants, ont observé ensemble une minute de silence, puis ont prié et chanté l’hymne national. « Les atrocités ont laissé une cicatrice terrible, des traumatismes au niveau personnel mais aussi au niveau national », a dit Asher Cohen, le président de l’université, dont plusieurs diplômés ont été tués, alors que se succèdent au micro des témoignages, interrompus par les larmes.

Appels à un cessez-le-feu

Alors que l’armée israélienne a intensifié dimanche soir sa campagne de bombardements par air et mer, des ONG, l’ONU, des dirigeants du monde arabe et d’autres pays ne cessent d’appeler à un cessez-le-feu. Une idée rejetée aussi par les États-Unis, proche allié d’Israël, qui poussent pour des « pauses humanitaires » et insistent sur « le droit d’Israël à se défendre ».

Mardi, Médecins sans frontières (MSF) a appelé à un cessez-le-feu, « condition sine qua non » pour organiser la réponse humanitaire. Lundi, le patron de l’ONU Antonio Guterres avait encore réclamé d’urgence un « cessez-le-feu humanitaire » dans ce territoire palestinien, transformé selon lui en « cimetière pour les enfants ». Il a aussi condamné les « actes terroristes odieux » du Hamas le 7 octobre et fustigé ce mouvement qui utilise « les civils comme boucliers humains ».

Les affrontements au sol les plus intenses se déroulent dans le nord du territoire, où se trouve la ville de Gaza qui abrite selon Israël le « centre » du Hamas.

Ces dernières 24 heures, « les troupes (y) ont sécurisé un bastion militaire du Hamas (...) saisissant missiles, lanceurs antichars, armes et divers matériels de renseignement », selon l’armée israélienne. Des avions ont également détruit des « tunnels du Hamas ».

Les troupes israéliennes sont « au cœur de Gaza-Ville », a affirmé mardi soir le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant. « Nous allons détruire le Hamas (...) Nos forces sont prêtes sur tous les fronts », a-t-il dit au cours d’une conférence de presse à Tel-Aviv, ajoutant que « Gaza est la plus grande base terroriste jamais construite ». « Il n’y aura pas de trêve humanitaire sans le retour des otages », a-t-il ajouté.

Les bombardements israéliens éprouvent durement les quelque 2,4 millions de Palestiniens, piégés dans le territoire de 362 km2. Ils sont privés de livraisons d’eau, d’électricité et de nourriture par le siège imposé par Israël depuis le 9 octobre, alors que Gaza était déjà soumise à un blocus israélien depuis plus de 16 ans. Ils ont aussi poussé sur les routes 1,5 million de personnes, selon l’ONU.

Pas d’endroit sûr

« Nous sommes des civils. Les juifs (israéliens) disent d’aller en lieu sûr. Il n’y a pas d’endroit sûr dans la bande de Gaza », s’est insurgé Bilal Loubad, un déplacé palestinien à Rafah, alors que des gens se rassemblent autour des corps de leurs proches tués dans une frappe.

« Arrêtez cette guerre injuste (...). Ils prennent pour cible des civils dans leurs maisons. Arrêtez cette machine à détruire. Sauvez-nous », a lancé pour sa part un autre déplacé, Hicham Koulab.

L’armée israélienne a maintes fois appelé les civils palestiniens dans des tracts ou des messages SMS à quitter le nord de la bande de Gaza vers le sud. Mais les bombardements israéliens continuent de toucher le sud du territoire assiégé.

À Khan Younès, également dans le sud, des secouristes recherchaient sous les décombres des survivants après des bombardements israéliens nocturnes qui ont détruit des habitations.

Après des frappes le matin sur des quartiers de la ville de Gaza, des milliers d’habitants parmi lesquels des enfants ont pris la route vers le sud et devront parcourir des kilomètres à pied. Sur l’une des rues empruntées par les déplacés, des chars israéliens étaient stationnés.

Des centaines de personnes, détentrices de passeports étrangers, attendaient mardi au terminal de Rafah, le seul point de passage de la bande de Gaza non contrôlé par Israël, d’être évacuées vers l’Égypte. De premières arrivées côté égyptien ont été observées par des journalistes sur place, notamment une femme palestinienne blessée transférée dans une ambulance égyptienne.

Des évacuations ont déjà eu lieu entre mercredi et vendredi, laissant sortir des dizaines de blessés palestiniens et des centaines de détenteurs de passeports étrangers.

Outre les bombardements et les combats dévastateurs, les Palestiniens en fuite dans la bande de Gaza se plaignent de n’avoir ni eau ni nourriture, et selon M. Guterres les 569 camions d’aides arrivés à Gaza depuis le 21 octobre, ne sont « rien face à l’océan de besoins ».

Alors que la communauté internationale craint une extension du conflit, les échanges de tirs continuent à la frontière israélo-libanaise, entre l’armée israélienne, d’une part, et le Hezbollah et ses alliés incluant le Hamas, de l’autre.

Les violences se sont également multipliées en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où plus de 150 Palestiniens ont été tués par des tirs de soldats ou de colons israéliens depuis le 7 octobre, d’après l’Autorité palestinienne.

Source : AFP

Les Israéliens ont commémoré mardi dans la douleur l’attaque sanglante sans précédent menée il y a un mois par le Hamas, qui a déclenché une guerre dévastatrice contre le mouvement islamiste dans la bande de Gaza, sans perspective de cessez-le-feu.Dans la nuit de lundi à mardi, les bombardements aériens israéliens contre le territoire palestinien contrôlé par le mouvement...
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