Abbas Ibrahim : Tous les fronts s’ouvriront si Israël entre par la force à Gaza

L’ancien directeur de la Sûreté générale libanaise, Abbas Ibrahim, a déclaré lundi soir au sujet de l’offensive déclenchée contre Israël par le mouvement islamiste Hamas qu’une « décision a été prise d’ouvrir tous les fronts si Israël ose entrer par la force à Gaza ». Il s’exprimait lors d’une rencontre avec des journalistes à Paris.

Le conflit entre Israël et le Hamas a fait des centaines de morts des deux côtés jusque-là. Trois membres du Hezbollah ont également été tués lundi dans des bombardements israéliens en riposte à des tirs de roquettes depuis le Liban.

« Une décision a été prise d’ouvrir tous les fronts si Israël ose entrer par la force dans Gaza, et il est de la sagesse de la communauté internationale d’intervenir », a déclaré le général Ibrahim, selon des propos rapportés par l’Agence nationale d’information (ANI, officielle). 

« Si Israël entre à Gaza avec une importante force militaire, la région entière prendra feu, et si elle commet des assassinats au Liban, en Syrie et en Palestine, il y aura des réactions très violentes, a ajouté Abbas Ibrahim. Israël se trouve dans une situation peu enviable et n’aura d’autre choix que d’engager des négociations et de donner ses droits au peuple palestinien. »

Selon lui, « si Israël envahit Gaza dans une tentative de mettre fin au Hamas, cela ne signifie pas qu’elle éliminera le Hamas ». « Le Hamas a une présence et une extension internationales, a-t-il ajouté. En cas de réponse violente d’Israël, je suis certain que les fronts au Liban et en Syrie s’embraseront, et Israël se retrouvera encerclé de toutes parts. Dans ce contexte, il est certain que le Liban sera affecté». « L’axe de la résistance ne permettra pas que le Hamas soit vaincu », a encore dit le général Ibrahim, réputé proche du Hezbollah.

Selon lui, « la paix est nécessaire, mais une paix juste et globale ». « Il n’y aura pas de paix dans la région tant que le peuple palestinien ne jouira pas de tous ses droits », a-t-il ajouté. Interrogé au sujet de l’unité de la position arabe face à Israël, il a répondu : « La Syrie, le Yémen, le Liban et l’Irak sont capables de diriger des missiles vers le cœur d’Israël. »

Enfin, il a dit regretter qu’aucune réunion officielle n’ait eu au Liban « pour étudier et discuter des répercussions de ce qui se passe en Palestine », qualifiant cela de « honte politique ». « En tant que Libanais, je n’accepte pas d’être représenté par le Hezbollah. Je veux que mon État me représente », a-t-il conclu.

Le gouvernement sortant doit se réunir jeudi pour évoquer, entre autres, le conflit en cours.