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Dernières Infos - Haut-Karabakh:

Les eurodéputés veulent sanctionner Bakou accusé d'« épuration ethnique »

Ils déconseillent « vivement à l'Azerbaïdjan de se lancer dans une opération militaire contre l'Arménie ». 

Hans Kluge, le directeur de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour l'Europe, en visite à Yerevan, le 4 octobre 2023. Photo AFP/KAREN MINASYAN

Le Parlement européen s'est prononcé jeudi en faveur de sanctions « ciblées » contre Bakou, dénonçant dans un texte voté à une très large majorité, une « épuration ethnique » au Haut-Karabakh, après l'intervention militaire azerbaïdjanaise.

Les eurodéputés, réunis à Strasbourg, « estiment que la situation actuelle équivaut à une épuration ethnique » et réclament des « sanctions ciblées » contre les dirigeants azerbaïdjanais, qui se seraient rendus coupables de violations des droits humains et du cessez-le-feu au Haut-Karabakh.

Après une offensive éclair des forces de Bakou le 19 septembre, la quasi-totalité de la population arménienne a fui la république autoproclamée du Haut-Karabakh, qui a annoncé sa dissolution au 1er janvier 2024.

Les eurodéputés ont également « vivement déconseillé à l'Azerbaïdjan de se lancer dans une opération militaire contre l'Arménie ». Ils ont aussi réitéré leur demande de retrait des troupes de Bakou stationnées dans le sud de l'Arménie.

Plusieurs dirigeants européens, dont le président français Emmanuel Macron, ont exprimé ces derniers jours leur inquiétude concernant une possible offensive militaire contre l'Arménie menée par l'Azerbaïdjan qui a déjà pris position dans le sud du pays près de Djermouk. Le Parlement européen, dont les résolutions ne sont pas contraignantes pour les Etats membres, souhaite enfin un « réexamen complet des relations de l'Union européenne avec l'Azerbaïdjan ».

Importations de gaz

Lors du débat précédant ce vote, plusieurs députés ont réclamé d'aller plus loin en plaidant pour un arrêt des importations de gaz en provenance de l'Azerbaïdjan.

La résolution adoptée jeudi, fruit d'un compromis entre les différents groupes politiques du Parlement de l'UE, a d'abord jugé sur ce point qu'il était nécessaire d'attendre la suite des événements avant de s'engager.

Les eurodéputés se sont dits dans un premier temps favorables à une suspension de toutes les importations d'hydrocarbures en provenance d'Azerbaïdjan, mais uniquement dans le cas où Bakou attaquerait le territoire de l'Arménie ou déstabiliserait de façon « significative » ses institutions démocratiques. Mais, ils se sont finalement ralliés à un amendement abandonnant cette option, pour réclamer plutôt la suspension de l'accord de partenariat conclu l'an dernier entre Bruxelles et Bakou.

Le 18 juillet 2022, alors que l'UE cherchait à diversifier ses approvisionnements en hydrocarbures en remplacement du gaz et du pétrole russes, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avait signé à Bakou un « nouveau protocole sur un partenariat stratégique » énergétique avec l'Azerbaïdjan. Cet accord énergétique prévoit un doublement des importations de gaz azerbaïdjanais d'ici à 2027.

Les eurodéputés ont aussi plaidé pour une « réduction » de la dépendance de l'UE au gaz en provenance de ce pays, dont une « part notable » est d'origine russe, ont-ils déploré. « Est-ce qu'acheter du gaz à Bakou est moins coupable que d'en acheter à Moscou, et d'ailleurs, est-ce que ce n'est pas le même gaz ? », s'est ainsi interrogé lors du débat préalable au vote l'eurodéputé français François-Xavier Bellamy (PPE, droite).

Le Parlement européen n'est pas favorable non plus, en toute logique, à un renouvellement du « partenariat » conclu l'an dernier, et a appelé la Commission européenne à interrompre les négociations sur ce sujet, tant que Bakou n'aura pas donné des garanties sur les droits des Arméniens du Karabakh.

Le Parlement européen s'est prononcé jeudi en faveur de sanctions « ciblées » contre Bakou, dénonçant dans un texte voté à une très large majorité, une « épuration ethnique » au Haut-Karabakh, après l'intervention militaire azerbaïdjanaise.Les eurodéputés, réunis à Strasbourg, « estiment que la situation actuelle équivaut à une épuration ethnique » et...