Il n’y a pas de décision internationale de déclencher une nouvelle guerre interne au Liban. Cette affirmation de sources sécuritaires autorisées devrait rassurer les Libanais, anxieux de revivre un scénario similaire à celui de 1975, lorsque les affrontements ont éclaté entre les Libanais d’une part et les réfugiés palestiniens de l’autre, qui seraient cette fois remplacés par les Syriens.
Pour ces mêmes sources, lorsqu’une telle décision existe, le plus anodin des incidents peut servir d’étincelle, mais actuellement, même les développements graves qui ont secoué le pays au cours des derniers mois n’ont pas dérapé et la situation est restée sous contrôle. Ce qui montre bien qu’au fond, nul ne souhaite que le chaos sécuritaire règne au Liban.
Toutefois, ne pas vouloir une guerre ne signifie pas pour autant que l’on cherche à assurer le calme et la prospérité au Liban. Le dossier des migrants et réfugiés syriens reste la meilleure preuve que le Liban n’est pas au bout de ses peines. Ces derniers temps, ce dossier est devenu particulièrement pressant, d’abord en raison de la nouvelle vague d’exode qui englobe essentiellement des jeunes, fuyant en principe les mauvaises conditions économiques dans leur pays et cherchant ainsi du travail au Liban. Ensuite, à cause de la multiplication des incidents sécuritaires entre Libanais et Syriens, dans de nombreuses localités sur l’ensemble du territoire libanais.
Mais au-delà de ces données concrètes, l’élément le plus inquiétant dans ce dossier, selon les sources sécuritaires, c’est la volonté internationale, qui s’est traduite par des résolutions du Parlement européen et par des déclarations de responsables américains, de pousser vers l’intégration des déplacés syriens dans le tissu social libanais.
Cette insistance internationale peut être interprétée de diverses façons, estiment ces sources. Elle peut d’abord être dictée par un refus de reconnaître que le vaste plan d’en finir avec le régime syrien a échoué, et par conséquent, il n’est pas question de lui offrir la carte des réfugiés. Mais elle peut aussi être destinée à exercer des pressions sur l’importante masse chiite au Liban, en instaurant une masse plus importante sunnite (les Syriens appartiennent en grande majorité à cette communauté) en mesure de contrebalancer le poids chiite. Il peut encore s’agir d’une volonté internationale de mener une guerre d’usure au Liban, toutes tendances confondues, pour le pousser à accepter certaines conditions, concernant par exemple le règlement des litiges frontaliers avec Israël ou même la destruction de la fameuse « équation de dissuasion », selon les termes du Hezbollah.
Pour les sources sécuritaires précitées, quelle que soit l’interprétation retenue, la décision de la communauté internationale n’est pas forcément une fatalité pour le Liban. Il est déjà arrivé à plusieurs reprises que les Libanais déjouent des plans dressés pour leur pays. Mais il faudrait pour cela qu’il y ait une décision unanime libanaise pour traiter ce dossier. Ce qui n’est pas encore le cas. Les sources sécuritaires précisent ainsi qu’en matière de déclarations médiatiques, toutes les parties politiques se font la concurrence, mais lorsqu’il s’agit de passer à l’acte, les choses deviennent moins claires. Lors de la dernière réunion ministérielle consacrée au dossier des déplacés syriens, un plan complet a été soumis par le chef d’un des services de sécurité, mais aucune décision concrète n’a été prise. Alors que cela fait partie des prérogatives et des responsabilités du pouvoir politique.
À ce sujet, les sources sécuritaires rappellent que l’armée et les services de sécurité sont des autorités exécutives, la véritable décision étant entre les mains du pouvoir politique qui, jusqu’à présent, n’a pas de vision claire sur ce sujet. Selon les sources précitées, le Liban n’a même pas de chiffres précis sur la présence syrienne sur son territoire, puisque les migrants utilisent des voies de passage clandestines et qu’il existe le long de la frontière libano-syrienne des zones communes : un territoire syrien peuplé par des Libanais, et vice versa. Ce qui fait que la circulation des personnes dans ces secteurs ne peut pas être recensée. De même, après la dernière crise entre les autorités et le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), celui-ci a réclamé un délai de trois mois (dont deux mois se sont déjà écoulés) pour livrer les données en sa possession. Les mêmes sources sécuritaires affirment toutefois que la présence palestinienne au Liban est très différente de la présence syrienne. La première est régie par l’Unrwa, et ces réfugiés sont attachés au droit au retour, même s’ils n’ont aucune possibilité pour l’instant de revenir chez eux. La présence syrienne est, elle, régie par le HCR, et les Syriens ont un pays, ils peuvent donc y revenir lorsque certaines conditions seront réunies. Pourquoi dans ce cas vouloir les intégrer au Liban ?
Depuis le début, le Liban a adopté l’idée du retour volontaire, et il n’est pas question pour lui de pousser les réfugiés à revenir chez eux de force. Mais cela ne signifie pas non plus qu’ils peuvent rester éternellement, et surtout qu’ils doivent être intégrés dans le tissu social libanais, ajoutent les sources. Depuis l’afflux des réfugiés palestiniens, le Liban a décidé de ne pas être un refuge, mais une terre de passage. Ce statut a même été reconnu par les instances internationales. Il faudrait donc, estiment les sources sécuritaires, que toutes les composantes libanaises se mettent d’accord pour rappeler ces réalités aux instances internationales et les convaincre que le Liban ne peut pas se transformer en pays refuge, sous n’importe quel prétexte. Ce n’est pas impossible, ajoutent les mêmes sources, mais il faudrait pour cela que les parties libanaises parlent d’une seule voix. Pour elles, mener une vaste campagne internationale contre l’intégration des Syriens dans le tissu social libanais est plus efficace que de prendre des mesures sur le terrain.
- L,AFFLUX DE JEUNES SYRIENS, - LEVE EN L,ESPRIT PLUS D,UN DOUTE. - NOTAMMENT CHEZ LES CHRETIENS. - EN GENERAL ON REDOUTE, - QUE LA BRUSQUE PARUTION, - D,ILLEGAUX EN AFFLUENCE, - NE SOIT UNE MANIGANCE, - DE SINISTE PREVISION.
13 h 25, le 04 octobre 2023