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Dernières Infos - Justice

Procès après l'assassinat d'un couple de policiers au nom de l'Etat islamique en France

Le drapeau du groupe jihadiste Etat islamique. Photo d'archives AFP/AHMAD AL-RUBAYE

Sept ans après l'assassinat, au nom de l'organisation Etat islamique, d'un couple de policiers à leur domicile de la région parisienne, sous les yeux de leur fils âgé alors de trois ans, le procès de Mohamad Lamine Aberouz, complice présumé de l'assaillant, s'est ouvert lundi à Paris.

Ce double assassinat de fonctionnaires de police, à leur domicile, avait profondément choqué l'institution et ému le pays tout entier entier, encore traumatisé par les attentats jihadistes du 13 novembre 2015 (130 morts), à Paris et dans sa banlieue, ainsi que par l'attentat contre le journal Charlie Hebdo le 7 janvier 2015 dans la capitale (12 morts). C'est la première fois en France que des policiers ont été tués en dehors de leur service, à leur domicile.

De nombreux policiers en civil étaient présents lundi au début de l'audience, devant la cour d'assises spéciale de Paris, dans une salle pleine à craquer. Acquis à la cause du groupe Etat islamique, l'assassin du couple, Larossi Abballa, 25 ans, avait été tué lors de l'assaut de policiers d'élite pour libérer l'enfant qu'il retenait en otage.

Dès le premier jour de son procès, son complice présumé Mohamad Lamine Aberouz, 30 ans, s'est catégoriquement démarqué de l'assassin du couple, tué à l'arme blanche, en juin 2016 dans leur pavillon de Magnanville, à l'ouest de Paris: "Je réitère mes condamnations les plus fermes à l'encontre de Larossi (Abballa) pour cet acte monstrueux qu'il a commis". "J'exprime ma compassion à la famille des victimes. (Leur) recherche de vérité est logique. J'espère y participer. J'espère être écouté. Je réitère mon innocence", a-t-il ajouté.

"Assassinat barbare"

Poursuivi pour complicité d'assassinat sur personne dépositaire de l'autorité publique, association de malfaiteurs terroriste criminelle et complicité de séquestration en relation avec une entreprise terroriste, il encourt la réclusion criminelle à perpétuité. En visite dans le nord du pays, le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin a évoqué "ces policiers qui ont été tués par la barbarie islamiste parce que policiers, dans leur domicile, devant leur enfant". "J’espère que la justice - j’en ai même l’intime conviction - condamnera cette personne de complicité, s’il est prouvé qu’elle était effectivement en lien avec cet assassinat barbare", a-t-il déclaré devant des journalistes.

"Alors que s’ouvre le procès de l’attentat de Magnanville, j’ai une pensée pour les deux policiers Jessica Schneider et Jean-Baptiste Salvaing lâchement assassinés il y a sept ans lors d’une attaque terroriste", a indiqué de son côté l'ancien chef de l'Etat François Hollande sur son compte X (ex-Twitter). "J’exprime mon soutien à leurs proches et à leurs collègues qui vivent chaque jour avec le souvenir de ce terrible drame", a-t-il ajouté.

Jessica Schneider, 36 ans, morte égorgée, était agente administrative au commissariat de Mantes-la-Jolie. Son compagnon Jean-Baptiste Salvaing, 42 ans, tué à l'arme blanche alors qu'il regagnait son domicile, était commandant au commissariat des Mureaux, également dans la région parisienne. 

L'assassin du couple a-t-il agi seul?  C'est tout l'enjeu du procès. L'accusation est persuadée qu'il bénéficiait d'un complice dans la maison. C'est M. Aberouz qui lui a "désigné" le couple de policiers "comme cible de l'attentat", soutient le parquet général. Des traces de l'ADN de Mohamad Lamine Aberouz ont été trouvées sur le repose-poignet de l'ordinateur du couple utilisé pour la revendication de l'assassinat.

En dehors de ces traces ADN, aucune autre preuve tangible de sa présence sur les lieux n'a pu être établie, font valoir ses avocats Vincent Brengarth et Nino Arnaud. Ils entendent plaider l'acquittement. Selon eux, Larossi Abballa était un "loup solitaire" qui n'avait pas besoin de complice. Le procès doit durer jusqu'au 10 octobre.

Sept ans après l'assassinat, au nom de l'organisation Etat islamique, d'un couple de policiers à leur domicile de la région parisienne, sous les yeux de leur fils âgé alors de trois ans, le procès de Mohamad Lamine Aberouz, complice présumé de l'assaillant, s'est ouvert lundi à Paris.

Ce double assassinat de fonctionnaires de police, à leur...