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Des personnalités palestiniennes condamnent les propos d'Abbas sur la Shoah

Le président palestinien Mahmoud Abbas lors d'une visite à Jénine, en Cisjordanie occupée, le 12 juillet 2023. Photo REUTERS/Mohamad Torokman

Plus de 200 personnalités palestiniennes ont critiqué le président palestinien Mahmoud Abbas pour ses propos « répréhensibles » selon lesquels les Juifs ont été assassinés pendant la Shoah en raison de leur « rôle social » et non de leur religion.

Dans une lettre ouverte disponible en ligne, ces personnalités « condamnent sans équivoque les commentaires moralement et politiquement répréhensibles » de M. Abbas.

Parmi les signataires figurent Rashida Tlaib, membre démocrate du Congrès des Etats-Unis, l'historien Rashid Khalidi et la juriste Noura Erakat, trois figures américaines d'origine palestinienne très critiques d'Israël.

« Nous rejetons catégoriquement toute tentative de minimiser, de déformer ou de justifier l'antisémitisme, les crimes nazis contre l'humanité ou le révisionnisme historique vis-à-vis de la Shoah », ont-ils écrit.

Cette lettre fait suite à la diffusion le 6 septembre d'une vidéo dans laquelle M. Abbas déclare devant la direction de son parti, le Fatah, à Ramallah en Cisjordanie: « Ils disent que Hitler a tué les Juifs parce qu'ils étaient Juifs et que l'Europe haïssait les Juifs parce qu'ils étaient Juifs. [Mais ce n'est] pas vrai. »

« Cela a été très bien expliqué: [les Européens s'en sont pris aux Juifs] à cause de leur rôle social et non à cause de leur religion. A cause de l'usure et de l'argent », ajoute-t-il lors de la même allocution,

Ces propos ont été sévèrement condamnés par Israël, l'Union européenne et les Etats-Unis.

M. Abbas « ne nous représente pas légitimement [...] ce n'est pas son rôle de donner des leçons d'histoire », a déclaré mercredi à l'AFP l'un des signataires de la lettre, l'homme d'affaires palestinien Sam Bahour, estimant que les propos de M. Abbas étaient « déplacés ».

Mais le Fatah a cherché à défendre son chef, qualifiant la lettre de « déclaration de la honte » dans des commentaires publiés par l'agence de presse officielle palestinienne Wafa.

Le Conseil national palestinien, organe législatif, a qualifié la lettre de « terrorisme politique et intellectuel contre notre peuple », selon Wafa.

Qualifiant lui aussi la lettre ouverte de « déclaration honteuse », le ministre de la Culture de l'Autorité palestinienne, Atef Abou Saïf, a estimé mercredi sur Facebook que les propos de M. Abbas « reflètent une lecture de l'Histoire courante dans la littérature et les écrits historiques ».

Agé de 87 ans et à son poste depuis plus de 18 ans, M. Abbas a tenu à plusieurs reprises des propos similaires relativisant la Shoah, mot signifiant « cataclysme » en hébreu et désignant l'extermination de six millions de Juifs par l'Allemagne nazie pendant la seconde guerre mondiale.

Plus de 200 personnalités palestiniennes ont critiqué le président palestinien Mahmoud Abbas pour ses propos « répréhensibles » selon lesquels les Juifs ont été assassinés pendant la Shoah en raison de leur « rôle social » et non de leur religion.Dans une lettre ouverte disponible en ligne, ces personnalités « condamnent sans équivoque les commentaires...