Rechercher
Rechercher

Culture - Portrait

Frédérique Hébrard, la reine des sagas

L’actrice et écrivaine française (7 juin 1927-7 septembre 2023) avait reçu le Grand Prix du roman de l’Académie française pour « Le Harem » (1987).

Frédérique Hébrard, la reine des sagas

La romancière Frédérique Hébrard, le 26 novembre 2000 à Paris. Jean-Pierre Muller/Archives AFP

La Demoiselle d’Avignon  ou  Le Château des oliviers, c’est elle... La romancière Frédérique Hébrard, décédée à 96 ans, s’était imposée comme la reine française des sagas, avec des histoires d’amour souvent adaptées avec succès à la télévision.

Après des débuts comme comédienne où elle rencontre Louis Velle, avec qui elle restera mariée de 1949 jusqu’à son décès en février 2023, elle bifurque rapidement vers l’écriture pour s’y consacrer ensuite quasi exclusivement.

Née le 7 juin 1927 à Nîmes, elle est la fille de l’historien, romancier et académicien cévenol André Chamson et de l’archiviste Lucie Mazauric, des parents protestants de gauche fortement engagés dans la lutte antifasciste et pour le Front populaire. Pendant la guerre, la famille entre en résistance et cache chez elle l’arrière-petite-nièce du capitaine Dreyfus.

Le père, qui finira sa carrière comme directeur des Archives de France, rejoint les maquis du Lot après avoir supervisé le transfert des chefs-d’œuvre du Louvre vers le château de Chambord.

 Nuit avec la « Joconde » 

« Je me souviens avoir eu la chance de dormir avec la Joconde », racontait-elle. Frédérique Hébrard – le nom de sa grand-mère que, féministe avant l’heure, elle a vite adopté – baigne dans la littérature dès sa plus tendre enfance. « Je suis née dans un encrier. Je suis enfant de la plume comme on est enfant de la balle », disait-elle.

Alors que son père est conservateur du musée de Versailles, les invités du dimanche ont pour noms Malraux, Gide, Saint-Exupéry... « Comme tous les amis de mes parents étaient écrivains, je croyais que, quand on était grand, on était écrivain. » Son père la présente un jour à Louis Jouvet. À 20 ans, elle entre au Conservatoire, y rencontre son futur mari et joue des petits rôles au théâtre.

Si Louis Velle continue sa carrière d’acteur, elle s’oriente vers l’écriture. Elle rencontre un grand succès avec  La Demoiselle d’Avignon  (1971), l’histoire d’une princesse moderne venue en France comme jeune fille au pair et amoureuse d’un diplomate. La romance est aussitôt transposée à la télévision. Le feuilleton fait un tabac et révèle l’actrice Marthe Keller, qui joue le rôle principal aux côtés de... Louis Velle.

Secrets de famille 

Car, chez les Velle-Hébrard, tout se fait en famille : Frédérique est souvent rejointe à l’écriture par son époux ou l’un de ses trois enfants. Même chose pour le scénario et l’adaptation à la télévision. Et Louis Velle figure toujours au générique.

Suivront Un mari, c’est un mari (1976), adapté au cinéma, où elle joue aux côtés de son époux, Le Mari de l’ambassadeur (1990),  Le Château des oliviers (1993), gros succès de télévision qui obtient notamment le 7 d’or de la meilleure série, Le Grand Batre (1997) ou encore Les Châtaigniers du désert (2010). Des histoires de famille aux lourds secrets... Frédérique Hébrard écrit souvent en pensant à la caméra et a trouvé la recette magique.

Elle remporte aussi en 1987, pour une autre fresque,  Le Harem, le Grand Prix du roman de l’Académie française. Mais elle échoue à obtenir, comme son père, un siège sous la Coupole. « Je suis obsédée par l’amour, c’est mon moteur, disait-elle. Je ramasse toutes les miettes de bonheur et j’essaie d’en distribuer aux autres. »


La Demoiselle d’Avignon  ou  Le Château des oliviers, c’est elle... La romancière Frédérique Hébrard, décédée à 96 ans, s’était imposée comme la reine française des sagas, avec des histoires d’amour souvent adaptées avec succès à la télévision.Après des débuts comme comédienne où elle rencontre Louis Velle, avec qui elle restera mariée de...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut