Le commandant en chef de l’armée libanaise, le général Joseph Aoun, lors d’une cérémonie à Ras Baalbeck, le 8 septembre 2023. Photo ANI
Le commandant en chef de l’armée libanaise, le général Joseph Aoun, a déclaré vendredi que les jurds (arrière-pays) des localités de Ersal, Ras Baalbeck et Qaa, dans la Békaa, le long de la frontière avec la Syrie, étaient désormais complètement déminés, après avoir été occupés entre 2014 et 2017 par des groupes jihadistes.
En juillet 2017, le Hezbollah avait lancé la bataille du jurd de Ersal contre les jihadistes du Front Fateh el-Cham (ex-Front al-Nosra, branche syrienne d’el-Qaëda). Quelques jours plus tard, l’armée libanaise avait à son tour lancé des combats dans la même région, dans les jurds de Qaa et Ras Baalbeck, contre les combattants de l’État islamique retranchés dans ces régions arides. Les combats s’étaient terminés par un accord prévoyant l’évacuation des jihadistes vers la Syrie.
Dans un discours prononcé à Ras Baalbeck, le général Aoun a affirmé que l’armée avait « restitué aux habitants » de ces régions « leurs terres, désormais débarrassées de tout résidu explosif de guerre, après avoir été libérées des groupes terroristes lors de la bataille de l’“Aube des jurds” ». « L’armée reste engagée pour nettoyer l’ensemble du territoire libanais » d’engins explosifs, a ajouté le commandant en chef.
Il a estimé que les opérations de déminage de ces dernières années, effectuées en coordination avec des ambassades étrangères et des organisations, « ont facilité la rénovation des bases militaires le long de la frontière et le développement d’un réseau routier pour les relier ». Réseau qui est « mis à la disposition des habitants de la région afin de leur permettre d’atteindre leurs terres facilement et en toute sécurité ».
« Notre déploiement le long de la frontière est soumis à de nombreuses difficultés, qu’il s’agisse de la nature du terrain ou du manque de personnel, mais nos soldats mettent tout en œuvre pour la protéger et empêcher les opérations de contrebande et de trafic d’êtres humains », a encore lancé le général, qui a critiqué tous ceux qui accusent la troupe de « manquements ». « Il faut en finir avec les théories et les fausses accusations et se tenir derrière l’armée, qui est la base de la sécurité du Liban », a-t-il lancé.
Prenant également la parole lors de cet événement, l’ambassadrice des États-Unis au Liban, Dorothy Shea, a rappelé la contribution importante de son pays dans les opérations de déminage, qui ont permis de « retirer 219 engins explosifs ». « Que ce soit dans le Mont-Liban, le Akkar, la Békaa, le Chouf ou dans la région de Ersal et Ras Baalbeck, nous sommes déterminés à préserver la sécurité des civils et à assurer que les terrains minés retrouvent un usage productif », a poursuivi Mme Shea.