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Dernières Infos - Droits humains

Bahreïn veut réviser les conditions des détenus après une grève de la faim

Un Bahreïni brandit une pancarte portant des portraits de militants politiques emprisonnés lors d'une manifestation antigouvernementale dans le village de Jannusan, à l'ouest de la capitale Manama, le 26 décembre 2014. Photo Mohammed Al-Shaikh / AFP

Les autorités de Bahreïn ont annoncé leur intention de réviser les conditions de détention dans les prisons, au 22e jour d'un vaste mouvement de grève de la faim observée par des centaines de détenus dans cette monarchie du Golfe.

Ce mouvement lancé le 7 août par quelque 800 détenus à la prison de Jau (sud) est « le plus important dans l'histoire de Bahreïn », a affirmé tard lundi Sayed Alwadaei, un responsable à l'Institut bahreïni pour les droits et la démocratie (BIRD), basé en Grande-Bretagne.

Les autorités bahreïnies ont en revanche assuré à l'AFP que seuls 121 détenus y participaient.

Dans un communiqué publié lundi soir, le ministère bahreïni de l'Intérieur a déclaré qu'il allait « augmenter la durée des visites » aux détenus et qu'il examinait la possibilité d'accroître le temps octroyé à la « récréation extérieure quotidienne ». Les soins médicaux fournis par les hôpitaux publics aux prisonniers ont également été discutés.

Malgré cette annonce, les grévistes ont poursuivi leur mouvement, selon BIRD. Parmi eux, de nombreux dissidents appartenant à la majorité chiite, condamnés pour leur implication dans un mouvement de contestation en 2011, durement réprimé avec l'appui du puissant voisin saoudien.

« L'offre (des autorités) est insuffisante et trop tardive (...) », a dit à l'AFP Sayed Alwadaei. Le mouvement « se poursuivra jusqu'à ce que le gouvernement réponde sérieusement et de bonne foi » aux revendications des prisonniers.

D'après le principal groupe d'opposition chiite, Al-Wefaq, les grévistes protestent notamment contre leur confinement en cellule pendant 23 heures et réclament des soins médicaux et l'allongement de la durée des visites.

« Tous les détenus ont le droit de manifester de manière non violente », ont déclaré mardi les autorités dans un message envoyé à l'AFP.

Selon elles, Bahreïn cherche « une solution qui protège au mieux la santé et le bien-être des détenus » grévistes, assurant qu'ils bénéficiaient de « l'intégralité de leurs droits ».

« Aucun détenu participant au mouvement n'a eu besoin de soins critiques », ont-elles ajouté.

Parmi les grévistes figure Abdulhadi Al-Khawaja, défenseur des droits humains bahreïno-danois de 62 ans, incarcéré depuis 12 ans. Le 11 août, il a été transporté dans un hôpital militaire après la détérioration de son état de santé, selon sa fille et des militants.

Ce célèbre activiste a besoin de soins médicaux « que les autorités pénitentiaires ne lui fournissent pas », ont affirmé des ONG, dont Human Rights Watch et Amnesty International, dans une lettre adressée au président américain Joe Biden.

Partenaire stratégique des Etats-Unis et siège de la Ve Flotte américaine, Bahreïn a emprisonné des centaines d'opposants depuis la répression en 2011, dans la foulée du Printemps arabe, d'un mouvement de contestation mené essentiellement par des chiites réclamant des réformes au pouvoir sunnite.

Les autorités de Bahreïn ont annoncé leur intention de réviser les conditions de détention dans les prisons, au 22e jour d'un vaste mouvement de grève de la faim observée par des centaines de détenus dans cette monarchie du Golfe.Ce mouvement lancé le 7 août par quelque 800 détenus à la prison de Jau (sud) est « le plus important dans l'histoire de Bahreïn », a...