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Sport - Football

Après son baiser forcé sur une joueuse, le patron du foot espagnol refuse de démissionner et contre-attaque

Cette photo prise le 20 août 2023 montre le président de la Fédération espagnole de football Luis Rubiales portant sur son épaule l'Espagnole Athenea del Castillo Beivide alors que les joueuses célèbrent leur victoire lors de la finale de la Coupe du monde féminine Australie et Nouvelle-Zélande 2023, à Sydney. Photo David Gray/AFP

Poussé de tous côtés à la démission depuis qu'il a embrassé de force sur la bouche la joueuse Jenni Hermoso après la victoire de l'Espagne dimanche au Mondial féminin, le grand patron du foot espagnol, Luis Rubiales, a pris tout le monde à contre-pied vendredi en refusant de démissionner.

« Je ne démissionnerai pas ! Je ne démissionnerai pas ! », a lancé M. Rubiales dans un discours de combat devant l'assemblée générale extraordinaire de la Fédération royale espagnole de football (RFEF) réunie près de Madrid, à laquelle étaient convoquées quelque 140 personnes. M. Rubiales, qui est en poste depuis 2018, a dénoncé le « faux féminisme » qui « ne cherche pas la vérité » et a fustigé une « tentative d'assassinat social » lors de ce discours d'environ une demi-heure, applaudi à plusieurs reprises.

Il a certes présenté ses « excuses », mais pas pour le baiser, qui était, selon lui, « spontané », « réciproque » et « consenti », mais pour « le contexte dans lequel il s'est produit ». S'en prenant à plusieurs ministres et personnalités de la gauche espagnole qui avaient fustigé son geste dès les premières heures et parlé de « violence sexuelle sans consentement », il a affirmé qu'il allait « se défendre » contre « ces gens qui tentent de (l)'assassiner publiquement ». « Mon Dieu, que vont penser les femmes qui ont vraiment subi des agressions sexuelles ? », a-t-il encore lancé.

« Inacceptable »

En Espagne, embrasser quelqu'un sans son consentement est considéré comme une agression sexuelle et constitue un délit qui tombe sous le coup de la loi. Il a attaqué nommément trois femmes membres du gouvernement, dont la ministre communiste du Travail et numéro trois du gouvernement, Yolanda Díaz, qui avait été l'une des premières à exiger sa démission.

Père de trois filles, M. Rubiales a, dès le début de son discours, demandé « pardon à la reine » Letizia pour son geste sur le balcon du stade de Sydney, lorsqu'il avait empoigné ses parties génitales, alors qu'il se trouvait à moins de deux mètres de la reine et de l'infante Sofía. « Ce que nous avons vu aujourd'hui à l'Assemblée de la fédération est inacceptable (...). C'en est fini de l'impunité des actes machistes. Rubiales ne peut rester à son poste », a réagi immédiatement Mme Díaz sur X, anciennement Twitter, exigeant des « mesures urgentes » du gouvernement.

Depuis cette annonce fracassante, de nombreuses voix s'élèvent pour condamner l'atttitude de M. Rubiales, à l'instar de la footballeuse du FC Barcelone Alexia Putellas, double Ballon d'Or. « C'est inacceptable. Finissons-en. Je suis avec toi chère Jenni Hermoso », a-t-elle déclaré sur X.

Mondial 2030

Pour sa part, l'ancien gardien du Real Madrid et de la « Roja » Iker Casillas a parlé de « honte totale » à propos de Rubiales. L'avant du Betis Borja Iglesias a annoncé qu'il ne porterait plus le maillot de l'équipe nationale. « En tant que footballeur et en tant que personne, je ne me sens pas représenté par ce qu'il s'est passé aujourd'hui », a-t-il dit.

Le club de l'Espanyol Barcelone a dit attendre « des mesures » de la part de la fédération, manifestant la « condamnation et le rejet de la manière de procéder du plus haut responsable de la RFEF ». L'affaire a éclaté alors que l'Espagne est candidate, avec le Portugal et le Maroc, à l'organisation du Mondial masculin de 2030, qui sera attribuée à la fin de l'année prochaine.

M. Rubiales avait été filmée pendant la célébration de la victoire de la « Roja » féminine sur l'Angleterre lors de la finale du Mondial, embrassant sur la bouche par surprise Jenni Hermoso. Il avait présenté lundi des excuses, expliquant qu'il s'agissait d'un geste « sans aucune mauvaise intention ».

Plaintes

Mais les condamnations de la classe politique espagnole, dont le Premier ministre Pedro Sánchez, et des milieux du football, dont la célèbre joueuse américaine Megan Rapinoe, n'ont fait que s'amplifier. L'affaire est finalement remontée jusqu'à la Fifa - pourtant connue pour sa neutralité en matière de questions de société - qui a lancé jeudi une procédure disciplinaire à l'encontre de M. Rubiales.

Le président de LaLiga, Javier Tebas, qui était jusqu'alors resté silencieux, a sévèrement attaqué vendredi M. Rubiales, son ennemi juré. « La liste des femmes et des hommes offensés ces dernières années par Luis Rubiales est trop longue, cela doit cesser », a-t-il écrit sur X. Le Conseil supérieur des Sports, un organisme gouvernemental, a annoncé qu'il allait porter l'affaire devant le Tribunal administratif des Sports. Son président, le secrétaire d'Etat aux Sports Victor Francos, doit donner une conférence de presse à 17H00 (15H00 GMT).

Par ailleurs, le parquet espagnol a indiqué à l'AFP avoir reçu quatre plaintes à l'encontre de M. Rubiales, mais celles-ci n'ayant pas été déposées par les victimes elles-mêmes, il y a un doute sur leur recevabilité.

Poussé de tous côtés à la démission depuis qu'il a embrassé de force sur la bouche la joueuse Jenni Hermoso après la victoire de l'Espagne dimanche au Mondial féminin, le grand patron du foot espagnol, Luis Rubiales, a pris tout le monde à contre-pied vendredi en refusant de démissionner.« Je ne démissionnerai pas ! Je ne démissionnerai pas ! », a lancé M....

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