Les Égyptiens vivant à l’étranger pourront s’exonérer de service militaire moyennant 5 000 dollars

Dans le cadre de nouvelles mesures pour stimuler l’afflux de devises étrangères, l’Égypte propose à ses citoyens vivant à l’étranger et qui n’ont pas encore fait leur service militaire de s’en décharger contre le paiement d’une somme compensatoire. Dans la même veine, les autorités prévoient aussi un plan de retraite en dollars, dans lequel ils pourraient investir.

Le gouvernement espère ainsi récolter des devises étrangères en permettant aux Égyptiens vivant à l’étranger qui n’ont pas effectué leur service militaire de s’en acquitter de manière permanente en payant 5 000 dollars ou 5 000 euros. Une offre qui durera un mois à compter de lundi dernier. Les autorités prévoient le paiement de la somme sur un compte spécialement créé à la succursale d’Abou Dhabi de la banque publique égyptienne Misr. Le ministère des Affaires étrangères a annoncé mardi 15 août la mise en place d’un numéro WhatsApp et d’une adresse électronique pour les demandes de renseignements sur ce programme qui, selon lui, seront disponibles 24 heures sur 24, tout en incitant à s’enregistrer rapidement. 

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La plupart des Égyptiens âgés de 19 à 30 ans sont tenus de servir dans l’armée. Nombre d’entre eux bénéficient d’exemptions provisoires pour voyager afin de poursuivre leurs études, suivre un traitement médical ou travailler, mais finissent par rester à l’étranger. Ceux qui ne se conforment pas à l’obligation de service ne pourront néanmoins pas renouveler leur passeport. L’amnistie proposée sera également accessible aux hommes de plus de 30 ans qui n’ont pas terminé leur service.

Par le passé, le gouvernement avait autorisé des exemptions de service militaire moyennant le paiement de 3 000 livres égyptiennes (actuellement environ 97 dollars), à condition que les hommes retournent en Égypte et comparaissent devant un comité militaire pour plaider leur cause, a déclaré Mahmoud Salem, un analyste égyptien vivant à Berlin. Mais la valeur de la livre a fortement diminué ces dernières années.

La quête de devises fortes
Par ailleurs, l’Autorité de régulation financière a annoncé dans un communiqué publié lundi les contours d’un plan de retraite permettant aux Égyptiens vivant à l’étranger de créer un fonds de pension d’un minimum de 500 dollars, qui leur garantirait des paiements mensuels pendant 10 à 15 ans à partir de l’âge de 50 ans.

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Ces mesures sont les dernières d’une série de tentatives engagées par l’État égyptien pour faire entrer des devises étrangères dans le pays en crise. Les données officielles montrent que la dette extérieure a augmenté pour atteindre 165,4 milliards de dollars à la fin du mois de mars, contre moins de 40 milliards de dollars en 2015. Au moins 50 milliards de dollars de remboursements seront dus au cours des prochaines années, selon la banque centrale égyptienne.

Au cours des deux dernières années, l’Égypte a puisé dans ses avoirs en devises étrangères après une vague d’emprunts à l’étranger, qui a fait suite au double choc de la pandémie de coronavirus et de la crise ukrainienne. Les transferts de fonds de l’étranger, qui constituent de loin la principale source de devises de l’Égypte, ont fortement chuté entre janvier et mars par rapport à la même période en 2022, selon les données de la banque centrale.

Pour faire face à ces difficultés, les banques détenues par l’État ont commencé ces derniers mois à vendre des obligations dénominées en dollars et assorties de taux d’intérêt élevés. Depuis mai, une nouvelle loi accorde en outre une résidence temporaire aux étrangers qui achètent une propriété pour au moins 50 000 dollars ou qui déposent 50 000 dollars dans des banques appartenant à l’État. Ces initiatives font par ailleurs partie d’un projet initié en 2022 visant à accorder aux expatriés égyptiens des abattements fiscaux pour le paiement en devises des taxes sur les importations de voitures, ainsi que d’autres mesures destinées à attirer les investissements en devises étrangères dans les secteurs du foncier et industriel. 

Si le nombre d’habitants en Égypte se situe aujourd’hui autour de 105 millions, les chiffres les plus récents de la banque centrale, datant de 2018, indiquaient alors que 8,9 millions d’Égyptiens vivaient à l’étranger, alors que 97,1 millions de citoyens résidaient en Égypte. 

Cette article est une traduction d’une information de l’agence de presse Reuters parue en anglais.