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Enquête sur le 4-Août : mobilisation au Palais de justice contre les ingérences politiques


Enquête sur le 4-Août : mobilisation au Palais de justice contre les ingérences politiques

Des affiches montrant des personnalités poursuivies dans le cadre de l'enquête sur le drame du 4-Août 2020. Photo tirée du compte Instagram Mada Network

"Des repris de justice" : la veille de la commémoration du drame du 4-Août 2020, la société civile ne cache pas sa colère envers les politiques et hauts fonctionnaires poursuivis dans le cadre de l'enquête sur les explosions meurtrières au port de Beyrouth. Une dizaine d'activistes se sont mobilisés jeudi au Palais de justice de la capitale afin de réclamer une reddition des comptes, alors que l'instruction fait du surplace depuis plusieurs mois en raison des ingérences politiques de tous bords.

Les manifestants ont jeté au sol des affiches montrant plusieurs personnalités poursuivies par le juge Tarek Bitar, en charge de l'enquête, dont l'ancien ministre et député Nohad Machnouk, l'ancien commandant en chef de l'armée Jean Kahwaji, l'ancien directeur de la Sûreté générale Abbas Ibrahim et les députés et anciens ministres Ghazi Zeaïter et Ali Hassan Khalil. Qualifiant ces individus de "repris de justice", les protestataires ont réclamé que ces derniers rendent des comptes. "Plus de 200 victimes. Est-ce honteux de voir les (photos des) criminels par terre ? Non !", lance un activiste dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux. "Restez respectueux", lui répond l'avocat Mohammad Zeaïter, en ramassant les photos de son père, Ghazi Zeaïter.


Contacté par notre publication, Karim Safieddine, coordinateur au sein du réseau Mada, a indiqué que cette mobilisation entre dans le cadre de "la bataille politique qu'ils mènent" pour obtenir justice. "Notre but est non seulement de mettre en lumière la commémoration du 4-Août, mais également de réfuter le fait accompli", que la justice stagne, a-t-il ajouté. "C'était aussi notre but lorsque nous avons couvert de peinture rouge la place des martyrs et le Palais de justice", a-t-il expliqué. Pour lui, "le fait que le fils de Ghazi Zeaïter ait retiré les photos de son père et gardé celles des autres personnes poursuivies montre à quel point la situation est anormale. L'avocat veut protéger son père de la honte", a-t-il constaté.

Plus de 220 personnes ont été tuées, plus de 6.500 autres blessées et des quartiers entiers de la capitale ont été ravagés par cette effroyable explosion, survenue après l’inflammation de centaines de tonnes de nitrate d’ammonium stockées dans le port depuis 2013 sans mesures de sécurité.

Mardi, quinze ambassadeurs de pays signataires de la déclaration commune sur l'explosion au port de Beyrouth au Conseil des droits de l'homme des Nations unies ont exhorté les autorités libanaises à accélérer l'enquête sur ce drame, et exprimé leur inquiétude face à son "obstruction permanente". Plusieurs hauts fonctionnaires et politiques poursuivis par le magistrat Bitar ont refusé de se présenter au tribunal.

A l'occasion de la commémoration du 3e anniversaire du drame, des familles de victimes ont prévu un rassemblement à 16h à la caserne de pompiers à la Quarantaine, située à quelques centaines de mètres du port. La marche se dirigera ensuite vers la statue de l'Emigré, qui fait face au lieu du drame. Un rassemblement sur la place du Trocadéro, à Paris, est également prévu.

"Des repris de justice" : la veille de la commémoration du drame du 4-Août 2020, la société civile ne cache pas sa colère envers les politiques et hauts fonctionnaires poursuivis dans le cadre de l'enquête sur les explosions meurtrières au port de Beyrouth. Une dizaine d'activistes se sont mobilisés jeudi au Palais de justice de la capitale afin de réclamer une reddition des comptes,...