Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a salué mercredi à Vilnius l'annonce d'une aide militaire à long terme de la part des pays du G7, mais souligné qu'elle ne pouvait se substituer à une future adhésion de son pays à l'Alliance atlantique.
Au deuxième jour du sommet de l'OTAN dans la capitale lituanienne, et près de 18 mois après le début de l'invasion russe, les membres du G7 (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Canada, Allemagne, Italie, Japon) ont présenté un plan pour la sécurité de l'Ukraine. Il s'agit d'aider Kiev à combattre l'offensive russe actuelle et de dissuader Moscou de toute "future attaque armée" contre son voisin. Si cette annonce a provoqué la colère de Moscou, elle n'a pas effacé la déception de Kiev de ne pas avoir obtenu un calendrier précis d'adhésion à l'Alliance. "La meilleure garantie pour l'Ukraine est d'être dans l'OTAN", a martelé Volodymyr Zelensky, après avoir vertement reproché la veille aux dirigeants de l'OTAN leurs atermoiements qui encouragent Moscou à continuer à semer "la terreur" dans son pays.
"Nous ne restons pas les bras croisés", a souligné sur CNN Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche. "Nous fournissons à l'Ukraine des quantités incroyables d'armes et (...) nous sommes prêts à lui fournir une aide pour la sécurité sur la longue durée, ce qui inclut bien sûr la période durant laquelle elle progresse vers l'adhésion à l'OTAN". Cette déclaration du G7 constitue un cadre pour la conclusion ultérieure d'accords bilatéraux entre ces pays et Kiev, détaillant les armes qu'ils fourniront.
"Nous devons nous assurer que, quand la guerre se terminera, il y ait des mécanismes crédibles en place pour la sécurité de l'Ukraine afin que l'histoire ne se répète pas", a aussi fait valoir le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg, avant la première réunion du "conseil Ukraine-OTAN". Le Norvégien, qui vient d'être reconduit pour un an à la tête de l'Alliance, a insisté sur les progrès réalisés au cours de ce sommet de deux jours. "Aujourd'hui, nous nous rencontrons comme égaux et j'attends avec impatience le jour où nous nous rencontrerons comme Alliés", a-t-il déclaré à l'attention de président ukrainien.
Ce dernier, qui a eu des entrevues avec plusieurs dirigeants, devait encore s'entretenir avec le président américain Joe Biden. Le locataire de la Maison Blanche plaide pour un modèle similaire à celui conclu avec Israël, en vertu duquel Washington s'est engagé à fournir à une aide militaire substantielle dans la durée. Avant même la publication du texte du G7, le Kremlin a jugé que ces "garanties de sécurité" à l'Ukraine porteraient "atteinte à la sécurité de la Russie".
"Frustration"
Les bailleurs de fonds occidentaux ont déjà envoyé des armes d'une valeur de plusieurs dizaines de milliards d'euros à l'Ukraine pour l'aider à lutter contre l'invasion russe.
Mardi, l'Allemagne a déclaré qu'elle fournirait davantage de chars, de missiles de défense Patriot et de véhicules blindés, pour une valeur de 700 millions d'euros supplémentaires.
La France a annoncé l'envoi en Ukraine de missiles à longue portée Scalp, et une coalition de 11 nations a indiqué qu'elle commencerait à former les pilotes ukrainiens sur des avions F-16 à partir du mois prochain. Mais ces promesses, quoique nécessaires aux troupes ukrainiennes, ne répondent pas aux aspirations de M. Zelensky, qui souhaitait placer Kiev sous le parapluie de la défense collective de l'OTAN.
Les dirigeants des pays membres de cette alliance militaire ont promis, au premier jour de leur sommet, que "l'avenir de l'Ukraine" était "dans l'OTAN", et raccourci le processus que Kiev devrait suivre pour rejoindre l'organisation. "Nous serons en mesure d'adresser à l'Ukraine une invitation à rejoindre l'Alliance lorsque les Alliés l'auront décidé et que les conditions seront réunies", indique le communiqué final.
Une déclaration qui ne va pas beaucoup plus loin que l'engagement formulé en 2008 au sujet d'une future adhésion. Les États-Unis, première puissance militaire, s'inquiètent d'être entraînés dans un possible conflit nucléaire avec la Russie. "Il y a, bien sûr, de la frustration du côté ukrainien, et c'est compréhensible", a souligné la Première ministre estonienne Kaja Kallas à son arrivée pour le dernier jour du sommet.
Mercredi dans la soirée, Joe Biden prononcera un discours à l'université de Vilnius, dans lequel il exposera l'engagement de Washington à défendre chaque centimètre carré du territoire de l'OTAN.
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