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Dernières Infos - Italie

A Milan, les admirateurs de Berlusconi affluent pour les funérailles d'Etat

Une photo montre un écran géant représentant le défunt homme d'affaires italien et ancien premier ministre Silvio Berlusconi, sur lequel on peut lire "Merci président, pour toujours avec nous", à l'extérieur du siège du club de football AC Milan, le 13 juin 2023. Photo Piero Cruciatti/AFP

es admirateurs de Silvio Berlusconi, décédé lundi à 86 ans d'une leucémie, affluent mercredi à Milan avant des funérailles d'Etat auxquelles sont attendues des milliers de personnes, dont les plus hauts responsables politiques de la péninsule mais peu de dignitaires étrangers. Les obsèques officielles du milliardaire débuteront à 15H00 (13H00 GMT) en la cathédrale de Milan.

Sous un soleil de plomb, la foule d'admirateurs de Berlusconi agglutinés derrière des barrières qui les séparaient du parvis de la cathédrale scandait "Silvio", "Berlusconi président" ou encore "Merci, tu es l'unique!", tout en applaudissant pour rendre un ultime hommage à leur idole.

"Silvio Berlusconi est mon premier et dernier amour politique. C'est une journée très triste pour l'Italie", regrette Luigi Vecchione, un employé d'une entreprise textile de 48 ans, venu de Borgosesia, dans le Piémont.

Tout de noir vêtue elle aussi, Lucia Diele, employée municipale de 30 ans, est venue de Altamura dans les Pouilles, dans le talon de la botte italienne. "Silvio Berlusconi était le plus grand homme politique de l'histoire de l'Italie. Il laisse un vide immense qu'il sera impossible de combler", a-t-elle confié.

Gianfranco Diletta, 65 ans, un manager à la retraite et photographe amateur de Milan, ne partage pas cette opinion. "Je n'ai jamais voté pour Berlusconi qui incarnait pour l'Italie le populisme moderne dans les années 90 et était adepte d'une politique économique ultra-libérale avec des privatisations à tout va. Et jusqu'au bout il aura été l'ami de Poutine, c'était une erreur stratégique qui a mis en péril la sécurité nationale de l'Italie", dit-il.

Orban et l'émir du Qatar

A Milan comme partout en Italie, les drapeaux sont en berne sur les édifices publics.

La cérémonie doit être retransmise sur deux écrans géants positionnés sur la place de la capitale lombarde et le parvis de la cathédrale pour permettre à tous ceux qui ne peuvent pas y entrer de la suivre.

Le président de la République Sergio Mattarella, la cheffe du gouvernement Giorgia Meloni et ses deux vice-Premiers ministres, Matteo Salvini et Antonio Tajani - numéro deux de son parti Forza Italia -, seront présents.

Elly Schlein, cheffe du Parti démocrate, et l'ancien chef du gouvernement de centre-gauche Matteo Renzi, représenteront, entre autres, l'opposition de gauche et centre-gauche.

La Commission européenne sera représentée par son commissaire à l'Economie, l'Italien Paolo Gentiloni, ex-chef de l'exécutif à Rome.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban sera présent et selon l'agence Ansa l'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani devrait également venir.

Ces funérailles d'Etat, prévues par le protocole, seront accompagnées d'une journée de deuil national, une première pour un ex-Premier ministre qui n'est cependant pas du goût de tous les Italiens.

"Les funérailles d'Etat sont prévues et c'est juste, mais le deuil national pour une personne clivante comme Silvio Berlusconi me semble un choix inopportun", s'est ainsi exprimée Rosy Bindi, ex-ministre de gauche dans le gouvernement Prodi II (2006-2008) à la radio publique.

- "Manque de respect" -

Andrea Crisanti, sénateur du Parti démocrate (PD, centre-gauche), a également fait connaître son opposition.

"Il n'a pas eu de respect pour l'Etat quand il a fraudé le fisc", a-t-il dénoncé, rappelant la condamnation définitive du "Cavaliere" en 2013 à quatre années de prison - ramenées par amnistie à une année aménagée -, dans l'affaire de fraude fiscale concernant son empire Mediaset.

Le parcours de cet éternel revenant, dont la mort politique fut maintes fois annoncée à tort, se confond avec l'histoire italienne des trente dernières années. Il était aussi l'un des hommes les plus riches de la péninsule avec une fortune évaluée début avril par Forbes à 6,4 milliards d'euros.

Adoré ou détesté, cet amateur assumé de femmes beaucoup plus jeunes que lui, y compris des call-girls, a été impliqué dans une myriade de procès liés à des réceptions controversées.

A l'étranger, il était surtout connu pour la ribambelle de scandales dans lesquels il fut impliqué, ses gaffes devenues légendaires, ses procès à répétition et ses coups d'éclat diplomatiques.

Sa disparition a suscité des réactions dans le monde entier: un "vrai ami" pour le président russe Vladimir Poutine, "une figure majeure de l'Italie contemporaine" pour son homologue français Emmanuel Macron, en passant par la Maison Blanche, l'ONU et le monde du sport.

Selon les médias italiens, Silvio Berlusconi a opté pour la crémation, demandant l'inhumation de ses cendres dans sa luxueuse demeure à Arcore, dans la banlieu de Milan.

es admirateurs de Silvio Berlusconi, décédé lundi à 86 ans d'une leucémie, affluent mercredi à Milan avant des funérailles d'Etat auxquelles sont attendues des milliers de personnes, dont les plus hauts responsables politiques de la péninsule mais peu de dignitaires étrangers. Les obsèques officielles du milliardaire débuteront à 15H00 (13H00 GMT) en la cathédrale de Milan.Sous un...