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Lifestyle - Liban Pop

Toutes les envies musicales de Hiba Tawaji

L’artiste vient de sortir son cinquième opus, « Baad Snin », sous la supervision musicale d’Oussama Rahbani.

Toutes les envies musicales de Hiba Tawaji

Hiba Tawaji revient avec l’album « Baad Snin ». Photo Darren Craig

Au fil de ses 15 ans de carrière, Hiba Tawaji a dévoilé les multiples facettes de son talent entre la France et le Liban. En témoignent ses albums, singles, ses clips, comédies musicales, ses feuilletons, sa participation à un télécrochet et ses doublages au cinéma. Aujourd’hui, elle revient avec son cinquième album studio, Baad Snin (Après des années), produit comme toujours sous la supervision musicale d’Oussama Rahbani, et sur lequel elle s’est laissé emporter par toutes ses envies musicales, libérée de toute hésitation. Le résultat est un opus varié aux sons modernes, riche en collaborations, et qui, au-delà des capacités vocales, fait honneur au parcours atypique de Hiba et ses multiples influences, du théâtre Rahbani jusqu’à la scène musicale française. Il s’agit également de son premier album depuis 2017, l’année où étaient sortis le double album Hiba Tawaji 30 et l’album de Noël Hallelujah. « Ces 6 dernières années ont été marquées par de nombreux projets artistiques comme la tournée mondiale de Notre-Dame de Paris, des concerts dans le monde arabe et des singles, confie Hiba Tawaji à L’Orient-Le Jour. Mais Oussama Rahbani et moi avons décidé en 2019 qu’il était temps de travailler sur un nouvel album, qui a requis plus de trois ans de préparation et d’exécution entre la France, le Liban et les États-Unis. Il faut dire que nous aimons prendre notre temps pour aboutir à un résultat de qualité qui respecte mon parcours et les attentes du public. Sans oublier la pandémie, la situation au Liban, la double explosion du port et des changements dans ma vie personnelle qui ont également retardé le projet. »


« Sur cet album, ajoute Hiba, je collabore pour la première fois avec une maison de disques, Universal Arabic Music, dirigée par Wassim SAL Slaiby, qui a cru en ce projet. La grande majorité des 13 chansons de l’album sont produites et composées par Oussama Rahbani, ou écrites par Ghady Rahbani, qui m’ont toujours accompagnée, et pour la première fois avec de nouveaux artistes qui adhéraient à notre vision. Ces collaborations qui dépassent les frontières confèrent à l’album une ouverture vers l’international. C’est un peu comme si nous bâtissions des ponts entre les pays et les cultures, entre Orient et Occident, avec une grande diversité dans les sujets et les genres. » Hiba Tawaji mentionne ainsi « un renouveau musical tout en conservant l’identité que je construis depuis des années ». À ceux qui ont été surpris par le côté plus accessible et moins traditionnel de ces nouvelles chansons, elle assure : « Par le passé, mes albums étaient variés mais les chansons mises en avant étaient plutôt classiques ou engagées. Là je mise plus sur des chansons d’amour ou pop, car je veux faire la lumière sur ces facettes de mon univers artistique et de ma personnalité. J’aime la musique pour sa diversité et je ne veux pas qu’on m’enferme dans une case. Cet album est le résultat de tout ce que j’ai fait jusque-là et tout ce que j’ai envie de faire. Quand on a construit une identité artistique bien claire, on peut se permettre d’expérimenter. »

J’avais envie dans ce clip d’avoir un univers de femmes. Photo Nader Moussaly

Trois clips

Parmi les 13 plages de l’album, le lead single Baad Snin en dialecte égyptien propose une pop efficace aux sonorités douces. Le tube, qui raconte une idylle amoureuse, est accompagné d’un clip aux couleurs pastel réalisé par Leila Kanaan et tourné dans une maison de village traditionnelle au Liban. « C’est la deuxième fois seulement que je chante en égyptien, raconte Hiba, mais j’aime beaucoup ce dialecte si proche des gens. Dès la première écoute de ce titre, j’ai retenu la mélodie et senti que la chanson était très féminine. Leila Kanaan était le choix idéal avec sa signature visuelle, et j’ai su qu’elle allait sublimer la chanson avec un clip féminin et simple à la fois. J’avais envie d’avoir cet univers de femmes, car cette fille qui raconte son histoire à ses amies est présente dans chaque maison. »

Le clip « Baad Snin » teinté de couleurs pastel et réalisé par Leila Kanaan, a été tourné dans une maison de village traditionnelle au Liban. Photo Nader Moussaly

Deux autres titres ont déjà bénéficié d’un clip en prélude à la sortie de l’album et marquent deux collaborations nouvelles. Le premier est Que sera sera, un duo entraînant tourné à Miami avec le chanteur portoricain Luis Fonsi, connu pour son tube mondial Despacito. « La musique de ce titre remonte à quelques années, explique Hiba. Elle a été produite en France par Fred Savio, qui l’a composée avec Felipe Saldivia, Freddy Marche et moi-même. Quand Oussama a écrit les paroles en arabe, ce mix latin et arabe nous a évoqué un duo avec un artiste latin, et Luis Fonsi était le premier sur ma liste. Enthousiaste, humble et très investi, il a accepté cette collaboration et a même écrit les paroles en espagnol après de nombreux échanges entre lui et moi. Je suis heureuse car la chanson et le clip ont dépassé les frontières sur des chaînes internationales et dans de nombreux sites comme Billboard et Variety. » Quant au deuxième titre filmé à Paris, il s’agit de Habibi Khalas, écrit par Anthony Khoury du groupe Adonis, un artiste que Hiba suit depuis longtemps. « Anthony et son groupe ont su acquérir un public fidèle qui représente une nouvelle génération. C’est un artiste que j’apprécie car il a envie de créer, de partager des choses et notre collaboration s’est passée de manière très spontanée et facile. Il apporte sa touche de fraîcheur à l’album et ce ne sera sûrement pas la dernière. »

Hiba Tawaji sur le tournage de son clip. Photo Nader Moussaly

Brel revisité

Autres titres phares qui rappellent les débuts de Hiba, un poème patriotique écrit par le grand Mansour Rahbani et mis en musique par Oussama Rahbani, Raji’on Men Ramadihi, Zaman, une dabké venue d’une autre époque, et la chanson Aa Bali (Kamal Kobeissy/Oussama Rahbani) qui se démarque aussi par sa nostalgie et ses envolées musicales.

Hiba Tawaji et son époux le compositeur et musicien Ibrahim Maalouf à Paris. Photo DR

Dans une tendance plus pop mais toujours avec une grande orchestration qui caractérise les albums de Hiba, on retrouve Salamat Ya Hawa et la ballade Dallak Haddi écrite par Ghady Rahbani et composée par Oussama Rahbani et Hiba Tawaji. L’artiste, qui n’a pas fini de surprendre, s’essaie en effet sur cet album à l’écriture et la composition sur plus d’un titre. « Il est vrai que je me suis très investie sur ce projet, assure Hiba. J’ai toujours utilisé ma voix pour véhiculer mes sentiments et mes chansons, mais j’ai aimé recourir à de nouveaux outils d’expression jusque-là inexploités. Je n’avais pas osé le faire avant et j’avais envie de le tenter. »

Sur le titre Ossit Hob, Oussama Rahbani s’est lâché sur la musique, qu’il a imaginée comme « un concerto pour la voix de Hiba », et sur laquelle elle utilise 48 notes et toutes ses 4 octaves. Les plus francophones reconnaîtront par ailleurs La chanson des vieux amants de Jacques Brel, revisitée en arabe sous le titre Bhebak la akher yawm avec les mots de Ghady Rahbani. « Nous avons un background francophone évidemment, Hiba et moi, explique Oussama Rahbani, et c’est une de nos chansons préférées à laquelle nous sommes très attachés. Nous avons joint la Fondation Brel, notamment la fille de Jacques Brel, qui a accepté de nous céder les droits afin de présenter une version arabe, à condition d’approuver la traduction et qu’elle soit fidèle. Cela a requis de revoir de nombreuses versions pour aboutir au texte final, et j’ai opté pour une grande orchestration que Gérard Jouannest, le compositeur, a beaucoup aimé. » Sur la chanson, son époux, le compositeur et musicien Ibrahim Maalouf, l’accompagne avec sa trompette, sur une chanson d’amour comme l’a souhaité Hiba, qui souligne « la grande chance de l’avoir eu sur cet album ».

Vie de famille

Si l’amour est bien présent sur l’album, c’est qu’il comble aujourd’hui Hiba Tawaji, qui s’est unie à Ibrahim Maalouf en 2020, et est devenue maman de Naël en 2021 et Rita Aya en 2023. « Cette maternité, cet amour inconditionnel que je ressens ont changé ma vie et m’ont bouleversée complètement, confie-t-elle. La famille que je construis est la plus belle chose qui me soit arrivée. Aujourd’hui, c’est ma priorité mais elle ne freine pas ma carrière, car elle m’encourage à évoluer. Je veux que mes enfants soient fiers de mon parcours, qu’ils voient leurs parents comme un exemple d’épanouissement et qu’ils partagent ce bonheur. »

Pour mémoire

Hiba Tawaji : « Rien au monde, pour moi, ne remplace le Liban »

« Ibrahim et moi partageons ce métier et cela facilite les choses, confie-t-elle aussi. Il connaît les difficultés du métier, il a de l’expérience. Il a surtout cette sérénité qui m’influence positivement. C’est un grand bosseur et j’ai beaucoup d’admiration pour lui, pour sa persévérance. » Côté planning, la star libanaise devra décupler ses efforts d’organisation, car l’été s’annonce riche. Outre un quatrième clip qu’elle compte tourner pour une chanson de l’album qu’elle n’a pas encore choisie, elle se produira à l’Opéra du Caire le 16 juin, à Pétra en Jordanie le 21 juillet et peut-être à Beyrouth. Enfin, entre novembre prochain et janvier 2024, elle enfilera à nouveau le costume d’Esmeralda pour les 25 ans de la comédie musicale Notre-Dame de Paris, au Palais des Congrès.

Au fil de ses 15 ans de carrière, Hiba Tawaji a dévoilé les multiples facettes de son talent entre la France et le Liban. En témoignent ses albums, singles, ses clips, comédies musicales, ses feuilletons, sa participation à un télécrochet et ses doublages au cinéma. Aujourd’hui, elle revient avec son cinquième album studio, Baad Snin (Après des années), produit comme toujours sous...

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