Le président polonais a annoncé vendredi un amendement modifiant en profondeur une loi créant une commission sur l'influence russe, vivement critiquée par les Etats-Unis et l'Union européenne.
"Cela enlève beaucoup de controverses qui surgissent à son sujet", a déclaré Andrzej Duda quelques jours seulement après avoir signé ce texte, indiquant que sa proposition supprimait notamment les dispositions permettant d'interdire de facto à des personnes d'exercer des fonctions publiques pendant 10 ans. La loi signée lundi a provoqué des réactions vives aussi bien à Washington qu'à Bruxelles.
La Commission européenne et les Etats-Unis se sont dits "préoccupés" par la création de cette commission, le département d'Etat estimant que cette instance pourrait être utilisée de manière abusive pour interférer avec des élections libres et équitables en Pologne" prévues à l'automne. En Pologne, la commission a été qualifiée d'"anticonstitutionnelle" et "stalinienne" par l'opposition et nombre de juristes.
L'amendement que le président devait déposer vendredi prévoit notamment que la sanction initiale d'interdiction d'occuper des fonctions publiques et pendant dix ans soit remplacée juste par un constat de la commission qu'une personne "agit sous l'influence russe" et qu'elle "ne garantit pas la bonne exécution des activités d'intérêt public".
Tout en soutenant la création de cette commission, le président a notamment indiqué que les neuf membres de la commission ne devraient pas être choisis par le Parlement. Selon le pouvoir populiste polonais, une telle Commission est indispensable pour éliminer l'influence russe en Pologne, allié fidèle de l'Ukraine attaquée par Moscou.
L'opposition qualifie le texte de "lex Tusk" (loi Tusk) du nom du chef de la principale formation de l'opposition centriste Plateforme civique (PO), Donald Tusk, ancien Premier ministre polonais dans les années 2007-2014 puis président du Conseil européen, bête noire du pouvoir en place. Selon elle, la loi est destinée à compromettre les adversaires du pouvoir en place et empêcher M. Tusk de remporter le scrutin d'automne.
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