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Sport - Basket

Riyadi célèbre son triomphe dans la ferveur à Manara

Grâce à un nouveau succès sur le terrain de Dynamo (77-71), Riyadi a remporté haut la main la finale du championnat (4-1) avant de fêter son 17e sacre national avec ses supporters dans son antre de Saëb Salam.

Riyadi célèbre son triomphe dans la ferveur à Manara

Les joueurs de Riyadi célébrant leur 17e titre de champion du Liban avec leurs supporters, venus les acclamer devant et à l’intérieur du stade Saëb Salam, lundi à Manara, dans l’ouest de Beyrouth. Photo Fédération libanaise de basket-ball

« Gagner le titre avec Riyadi ? Il n’y a rien de plus beau. » À peine a-t-il mis un pied en dehors du bus, Hayk Gyokochyan n’a d’autre choix que de suivre le mouvement : il doit grimper sur les épaules d’un des innombrables supporters massés au pied du véhicule, avant d’être littéralement porté en triomphe jusqu’à l’entrée du stade Saëb Salam, que l’on devine au-delà de la marée humaine et du nuage sulfureux émanant des fumigènes.

Médaille autour du cou, pendillant sur leurs tee-shirts blancs estampillés « Lebanese Champions 2023 », les joueurs de Riyadi savourent ce défilé improvisé. Et s’il est déjà peu évident, en temps normal, de tendre un micro à hauteur d’un basketteur de 2,03 mètres, la tâche s’avère encore plus périlleuse lorsque celui-ci culmine à une telle altitude. « Ce public est incroyable ! » lâche l’international libanais avant de signifier qu’il n’entendait strictement rien à cause des coups de tambour qui résonnent quelques mètres plus loin.

« Chaque titre nous rend encore plus heureux »

Reste à savoir comment des êtres normalement constitués parviennent à soulever de tels gaillards sur une distance aussi importante. « Moi, avec mes problèmes de dos, je ne pourrais pas », plaisante Mustapha, la quarantaine à peine entamée, venu sur les lieux peu après le coup de sifflet final pour acclamer les héros de la soirée. « Ce sont des héros, ils nous rendent tellement fiers. (...) Les années passent, et Riyadi reste au sommet du basket libanais et asiatique. Chaque nouveau titre nous rend encore plus heureux que le précédent », assure-t-il.

Il y en a un autre qui est loin d’être lassé par les titres à répétition. Ismail Ahmad (qui a gentiment refusé la balade à dos de fan) semble célébrer son 14e titre national comme s’il s’agissait du premier. De quoi faire de lui le joueur le plus titré de l’histoire du championnat libanais, devant un certain Fadi el-Khatib.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’à presque 47 ans, « Somaa » fait mieux que tenir le coup.

Quelques heures plus tôt, sur le parquet de la Rockland Arena, près de l’aéroport, le vétéran égyptien a de nouveau été appelé à la rescousse par Ahmad Farran au moment de suppléer Duop Reath, sorti sur blessure au milieu du deuxième quart-temps.

Nouvelle pièce maîtresse dans la raquette de Riyadi depuis son arrivée il y a un mois et demi, le pivot australien a dû quitter ses partenaires après avoir tout de même inscrit une douzaine de points. De quoi permettre aux riyadistes de conclure le premier acte avec une confortable avance de 10 points (36-46). Mais c’était sans compter sur la réaction d’orgueil des hommes de Jad el-Hajj, qui ont progressivement recollé au score au fur et à mesure de la deuxième période.

Amir Saoud porté en triomphe avec l’un des filets du panier de la Rockland Arena, lors des célébrations du 17e titre de champion du Liban remporté ce lundi par Riyadi. Photo Fédération libanaise de basket-ball

« Chacun sait élever son niveau quand il le faut »

L’espace d’un instant, on a même cru que Dynamo parviendrait à prolonger le suspense en amenant la finale dans un sixième match. Surtout lorsque Zach Lofton, auteur d’un double-double avec 37 points et 13 rebonds, prenait de vitesse toute la défense adverse pour glisser un « lay-up » remettant les deux formations à égalité (62-62) à cinq minutes et demie du terme.

L’Américain faisait grimper le niveau sonore de quelques décibels supplémentaires lorsqu’il réussissait son 100e panier à trois points de la saison quelques instants plus tard. Grâce à cette banderille, Dynamo prenait l’avantage pour la première fois de la rencontre (65-64).

Mais sous la houlette de ses leaders habituels – Kevin Murphy (18 points, 5 passes), Karim Zeinoun (12 points, 3 rebonds) et de l’inévitable Wael Arakji, 20 points, 4 passes) –, l’équipe de Manara a, comme d’habitude, su laisser passer l’orage et marquer les paniers importants dans les instants fatidiques. « C’est ça l’ADN de Riyadi : lorsqu’un joueur-clé comme Duop doit sortir du terrain, on se serre les coudes. Chacun sait élever son niveau quand il le faut et prendre ses responsabilités devant le panier », se félicite Miguel Martinez, juste après le terme de la rencontre.

Les joueurs de Dynamo pourront tout de même regretter les quelques possessions qui leur auraient permis de reprendre la tête dans la dernière minute. Mais après une énième récupération de la défense riyadiste, Karim Zeinoun pouvait marquer dans un fauteuil les trois derniers points de la partie (71-77) et ainsi sceller le 17e sacre national de l’histoire de Riyadi.

« Riyadi a parfaitement joué cette finale, ils méritent leur titre, félicitations à eux », a déclaré, beau joueur, Jad el-Hajj. « En début de saison, nous n’avions pas prévu de nous hisser au niveau de Riyadi, Sagesse et de Beirut Club. Le Dynamo n’a que trois ans d’existence, c’est déjà un grand exploit d’être arrivé jusqu’en finale. Nous reviendrons encore plus forts l’année prochaine », conclut le sélectionneur de l’équipe nationale.

Un dernier défi

Lui et ses hommes n’ont pas à rougir de leurs performances, tant ils auront su pousser dans ses derniers retranchements une équipe partie pour tout rafler sur cette fin de saison. Déjà vainqueurs de la Ligue d’Asie de l’Ouest il y a deux semaines, les Jaunes iront défier le reste du continent dans le cadre du « Final 8 » de la WASL à la mi-juin.

Et s’ils veulent garder suffisamment de souffle pour se donner une chance d’ajouter un trophée de plus dans leur armoire déjà bien garnie, mieux vaut qu’ils ne tardent pas trop pour vider les boîtes de cigares mises à leur disposition dans les vestiaires. Mais cela ne nous… regarde pas.

« Gagner le titre avec Riyadi ? Il n’y a rien de plus beau. » À peine a-t-il mis un pied en dehors du bus, Hayk Gyokochyan n’a d’autre choix que de suivre le mouvement : il doit grimper sur les épaules d’un des innombrables supporters massés au pied du véhicule, avant d’être littéralement porté en triomphe jusqu’à l’entrée du stade Saëb Salam, que l’on...

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