Le patriarche maronite Béchara Raï se rendra lundi matin au Vatican puis en soirée à Paris pour rencontrer le président français Emmanuel Macron. Il abordera au cours de sa visite l'élection présidentielle libanaise et la situation des réfugiés syriens au Liban, rapporte dimanche l'Agence nationale d'information (ANI, officielle).
Depuis le départ de l'ex-chef de l'Etat Michel Aoun le 31 octobre dernier, aucun successeur ne lui a été trouvé. Le Liban est sans président et avec un gouvernement démissionnaire. Quant au sujet des réfugiés syriens sur le sol libanais, il revient régulièrement sur le devant de la scène politique dans le débat public et suscite de nombreuses controverses, notamment autour des aides qui leurs sont versées.
Le chef de l'Eglise maronite s'entretiendra lundi avec Pietro Parolin, cardinal et secrétaire d'Etat du Saint-Siège. Il ira ensuite en soirée à Paris et rencontrera mardi Emmanuel Macron. Mgr Raï sera à la tête d'une délégation comprenant plusieurs prélats ainsi que l'ambassadeur du Liban en France, Rami Adwan. "Il évoquera le dossier présidentiel et demandera à la France son aide sur la question des déplacés syriens, leur retour dans leur pays et le refus de leur naturalisation", ajoute l'agence. Il abordera aussi l'effondrement économique qui ravage le Liban depuis 2019.
Dans son homélie dominicale, le patriarche a déploré le fait que "le Liban souffre d'immoralité et de corruption". Il a cependant salué "une ébauche d'accord entre groupes parlementaires autour de la personnalité du prochain président, qui ne représenterait un défi pour personne, répondrait aux besoins actuels du Liban et inspirerait la confiance à l'intérieur comme à l'extérieur".
Le cardinal Raï a une nouvelle fois exprimé l'espoir qu'un nouveau président sera élu "au plus vite, afin de réorganiser les institutions et de revenir au travail de façon normale (...)".
Samedi, le leader des Forces libanaises Samir Geagea avait affirmé que son rival chrétien et chef du Courant patriotique libre (aouniste) Gebran Bassil aurait décidé de soutenir l'ancien ministre des Finances et actuel haut responsable du Fonds monétaire international Jihad Azour à la présidentielle, selon des échos qui lui sont parvenus des milieux de l'opposition. Des propos face auxquels des sources aounistes, citées par le média du parti Tayyar.org, ont pris leurs distances les qualifiant de "faits erronés".
Raad et la "perte de temps"
Le chef du groupe parlementaire du Hezbollah, Mohammad Raad, a de son côté affirmé dimanche que "le candidat dont le nom circule est celui d'une opération visant à confronter celui que nous soutenons et à le faire tomber", sans citer nommément le candidat en question.
Dans des propos rapportés dans un communiqué du Hezbollah, le député a exhorté l'autre camp "à cesser de perdre du temps" dans les tractations liées à la présidentielle. "Nous voulons une entente nationale et une coopération réelle qui protège le pays, pas des candidats supplémentaires", a-t-il dit.
"Ceux qui ne veulent pas d'un représentant de la moumanaa (camp du Hezbollah et de ses alliés) sont ceux qui nous disent : +Nous avons notre République, vous avez la vôtre+ et qui veulent diviser le pays", a-t-il poursuivi. "Nous sommes fiers de défendre une option nationale, résistante, qui protège le pays. Et nous ne changerons pas", a-t-il prévenu, alors que le tandem chiite Hezbollah-Amal soutient ouvertement Sleiman Frangié.
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