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Retraites : les syndicats maintiennent la pression, nouvelle journée d'action le 6 juin

Retraites : les syndicats maintiennent la pression, nouvelle journée d'action le 6 juin

Des graffitis sur une baie vitrée à Paris, le 2 mai 2023 à Paris au lendemain d'une manifestation contre la réforme des retraites. Photo Alain JOCARD / AFP

Les syndicats en France ont appelé mardi à une quatorzième journée d'action le 6 juin, pour "se faire entendre" des députés qui examineront le 8 juin une proposition de loi visant à abroger la réforme des retraites qui suscite toujours une vive colère sociale, au lendemain d'une forte mobilisation lors des manifestations du 1er mai.

"Nous appelons unitairement nos organisations à aller rencontrer les députés partout pour les appeler à voter cette proposition de loi. Dans ce cadre, l'intersyndicale appelle à multiplier les initiatives avec notamment une nouvelle journée d'action commune, de grèves et de manifestions le 6 juin", écrivent les syndicats dans un communiqué.

Cette proposition de loi déposée par un petit groupe centriste "permettra pour la première fois à la représentation nationale de se prononcer par un vote sur la réforme des retraites", soulignent-ils.

La décision du gouvernement français de recourir mi-mars à l'article 49-3 de la Constitution --qui permet d'adopter un texte sans vote au Parlement-- pour faire passer cette réforme controversée a entraîné un net durcissement de la contestation.

L'essentiel de la réforme a ensuite été validée par le Conseil constitutionnel et elle a été promulguée.

La colère se cristallise sur le report de 62 à 64 ans de l'âge légal de départ à la retraite, mesure phare que syndicats et manifestants jugent "injuste", en particulier pour les femmes et ceux qui exercent des métiers pénibles.

Un éventuel vote favorable de la proposition de loi le 8 juin ne serait que le début d'un parcours parlementaire, mais constituerait une claque pour l'exécutif français.

"Il y a forcément un risque parce que nous sommes dans une majorité relative", a reconnu lundi soir le ministre du Travail, Olivier Dussopt.

Les manifestations du 1er mai ont rassemblé en France près de 800.000 personnes selon la police (2,3 millions selon le syndicat CGT). Si elle était loin des niveaux record de fin janvier --près de 1,3 million de manifestants selon le ministère de l'Intérieur--, la mobilisation est restée forte après 12 journées de défilés, et bien au-delà d'un 1er mai classique.

"Pas de retour à la normale"

Les défilés ont été marqués par des heurts parfois violents dans plusieurs villes dont Paris, Nantes (Ouest) et Lyon (Est).

Dans son communiqué, l'intersyndicale prend note du fait que "le gouvernement a annoncé l'ouverture d'un cycle de concertations sans que l'objet ni le cadre ne soient précisément fixés".

"La défiance est profonde et le dialogue ne pourra être rétabli que si le gouvernement prouve sa volonté de prendre enfin en compte les propositions des organisations syndicales", concluent-elles.

A plus court terme, les syndicats attendent la décision du Conseil constitutionnel qui doit se prononcer mercredi sur une deuxième demande de référendum d'initiative partagée (RIP).

De son côté, la cheffe de file des députés LFI (La France Insoumise - gauche radicale), Mathilde Panot, a martelé mardi qu'il n'y aurait "pas de retour à la normale" à l'Assemblée nationale et dans le pays, tant que la réforme des retraites est maintenue. "Nous n'allons pas tourner la page", a-t-elle assuré devant la presse, à la reprise des travaux parlementaires après quinze jours de pause.

"Manifestations: Mai après?", a titré mardi le quotidien de gauche Libération, notant que "la colère ne faiblit pas" et qu'"opposition et syndicats étudient de nouvelles pistes de riposte". "Les jours d'après", titrait dans son éditorial le journal Le Figaro (droite). "Parlement bloqué, opinion à vif, corps intermédiaires rétifs... Les cortèges auront beau s'étioler avec l'été, l'adversité s'est installée".

Après plus de trois mois de conflit, les manifestants se sont dits toujours autant déterminés à obtenir le retrait de la réforme.

"Je ressens de la colère, de la révolte même contre le mépris de ce gouvernement", a déclaré lundi à Strasbourg (Est) à l'AFP Lucie Acker, 42 ans, cadre en collectivité territoriale. "Je suis vraiment écoeurée par l'entrée en vigueur de la réforme des retraites. J'ai même ressenti une forme d'humiliation d'être à ce point ignorée".

Alors que la France est l'un des pays européens où l'âge de départ à la retraite est le plus bas, mais avec des systèmes très différents, l'exécutif a justifié son projet par la nécessité de répondre à la dégradation financière des caisses de retraite et au vieillissement de la population.

Les syndicats en France ont appelé mardi à une quatorzième journée d'action le 6 juin, pour "se faire entendre" des députés qui examineront le 8 juin une proposition de loi visant à abroger la réforme des retraites qui suscite toujours une vive colère sociale, au lendemain d'une forte mobilisation lors des manifestations du 1er mai.
"Nous appelons unitairement nos organisations à aller...