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Monde - France

Attentat de la rue Copernic en 1980 : le Libano-Canadien Hassan Diab condamné en son absence à la perpétuité

Pendant le procès, l'accusation a estimé que la perpétuité était la seule peine "envisageable" pour Hassan Diab et qu'il était "sans aucun doute possible" l'auteur de l'attentat jamais revendiqué du 3 octobre 1980.

Un inspecteur dans les décombres de la synagogue de la rue Copernic à Paris, le 3 octobre 1980, après un attentat. Photo Georges GOBET / AFP

Quarante-trois ans après l'attentat à la bombe contre la synagogue de la rue Copernic à Paris, qui a fait quatre morts et des dizaines de blessés, l'unique accusé, le Libano-Canadien Hassan Diab, a été condamné vendredi en son absence à la réclusion criminelle à perpétuité.

Après trois semaines de débats et près de huit heures de délibéré, la cour d'assises spéciale de Paris a condamné cet universitaire de 69 ans à la peine maximale et décerné un mandat d'arrêt à son encontre. La décision a été accueillie dans un grand silence dans la salle d'audience où s'étaient pressés quelques parties civiles, qui réclamaient que "justice passe" après quatre décennies d'attente.

Le 3 octobre 1980, vers 18h35, l'explosion d'une bombe posée sur une moto à proximité de la synagogue de la rue Copernic, non loin de l'avenue des Champs-Elysées, avait marqué les esprits: c'était la première fois depuis la fin de la Seconde guerre mondiale que la communauté juive de France était la cible d'une attaque meurtrière.

Pendant le procès, l'accusation a estimé que la perpétuité était la seule peine "envisageable" pour Hassan Diab et qu'il était "sans aucun doute possible" l'auteur de cet attentat jamais revendiqué. La défense avait, elle, plaidé l'acquittement, demandant aux cinq magistrats professionnels d'"éviter une erreur judiciaire".

Le dossier, l'un des plus longs de l'antiterrorisme français, s'appuie essentiellement sur des renseignements, qui ont attribué dès les années 1980 l'attentat au Front populaire de libération de la Palestine-Opérations spéciales (FPLP-OS), un groupe dissident du FPLP.

Après une longue mise en sommeil de l'instruction, de nouveaux renseignements avaient désigné en 1999 un commando auquel appartenait Hassan Diab, qui aurait confectionné la bombe avant de l'abandonner devant la synagogue. De cet insaisissable accusé, la cour n'aura vu que des photos à divers âges de sa vie, les confrontant avec les portraits-robots de l'homme qui avait acheté la moto utilisée pour l'attentat.

"Pièce centrale" 
Défense et accusation auront surtout bataillé autour d'une autre photographie, celle de piètre qualité du passeport d'Hassan Diab, au cœur de l'accusation. Ce passeport comportant, à des dates entourant l'attentat, des tampons d'entrée et de sortie d'Espagne, pays d'où serait parti le commando, avait été saisi en 1981 à Rome sur un membre présumé du FPLP-OS. Son existence n'avait été révélée que dix-huit ans après les faits. La cour a considéré que cette "pièce centrale" prouvait l'appartenance de Hassan Diab à cette organisation et que "des éléments matériels accréditent le renseignement" le désignant comme le poseur de la bombe. Elle a par conséquent écarté les "alibis" présentés par le Libano-Canadien, qui a toujours assuré qu'il passait des examens à l'université de Beyrouth au moment de l'attentat.

Les explications "variables" et "peu crédibles" de Hassan Diab sur ce passeport "prétendument perdu" n'ont pas emporté la conviction de la cour, a souligné son président Christophe Petiteau. La défense avait rétorqué, en vain, qu'"aucun élément matériel, aucune preuve" ne permettait d'attester de la présence à Paris de l'ancien étudiant de sociologie lors de l'attentat.

Hassan Diab avait dans un premier temps bénéficié d'un non-lieu en janvier 2018. Remis en liberté, il était reparti au Canada. Ce non-lieu avait été infirmé trois ans plus tard par la cour d'appel, qui avait ordonné la tenue de ce procès pour assassinats, tentatives d'assassinats et destructions aggravées en relation avec une entreprise terroriste.

L'audience aura permis de "libérer la parole" d'une poignée des 320 fidèles présents dans la synagogue quand la bombe a explosé, qui se sont constitué parties civiles après quatre décennies de "mutisme contraint", avait relevé un avocat de victimes, Me David Père. Elles "ne sont pas mues par un esprit de vengeance et ne cherchent pas particulièrement un coupable, une tête que l'on voudrait promener au bout d'une pique", avait-il assuré.

"Les voies de recours ne pourront être effectives que le jour où le mandat (d'arrêt) sera notifié" à Hassan Diab, qui pourra se conformer à la décision ou y "faire opposition", a précisé le président Petiteau.

L'issue d'une éventuelle nouvelle procédure d'extradition est incertaine. La première, qui avait abouti au bout de six ans, avait tendu les relations diplomatiques entre la France et le Canada.

Quarante-trois ans après l'attentat à la bombe contre la synagogue de la rue Copernic à Paris, qui a fait quatre morts et des dizaines de blessés, l'unique accusé, le Libano-Canadien Hassan Diab, a été condamné vendredi en son absence à la réclusion criminelle à perpétuité.Après trois semaines de débats et près de huit heures de délibéré, la cour d'assises spéciale de Paris a...

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