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Monde - France

Attentat de la rue Copernic : perpétuité requise contre l'unique accusé Hassan Diab

Ce Libano-Canadien de 69 ans est "sans aucun doute possible" l'auteur de cet "odieux attentat", assurent les avocats généraux.

Attentat de la rue Copernic : perpétuité requise contre l'unique accusé Hassan Diab

Vue des dégâts causés par l'attentat de la rue Copernic, le 3 octobre 1980 à Paris. Photo d'archives AFP

"Quelle autre peine peut être envisagée ?". Près de 43 ans après l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic à Paris, le 3 octobre 1980, le Parquet national antiterroriste a requis jeudi la réclusion criminelle à perpétuité contre l'unique accusé jugé en son absence, Hassan Diab.

Les avocats généraux Benjamin Chambre et Olivier Dabin avaient démarré leur réquisitoire à deux voix en faisant part de leur "intime conviction" de la culpabilité de cet universitaire libano-canadien de 69 ans, qui a laissé sa chaise vide à l'audience. Ils l'ont terminé cinq heures plus tard en vilipendant la "lâcheté" de Hassan Diab, qui "(leur) impose de requérir la peine la plus lourde", la perpétuité assortie d'un mandat d'arrêt "afin d'assurer (son) effectivité".

Hassan Diab, qui a toujours clamé son innocence, était reparti libre au Canada en janvier 2018 après avoir dans un premier temps bénéficié d'un non-lieu dans ce dossier, l'un des plus longs de l'antiterrorisme français. Cette décision avait été infirmée trois ans plus tard par la cour d'appel, qui avait renvoyé l'ex-professeur de sociologie devant la cour d'assises spéciale pour assassinats, tentatives d'assassinats et destructions aggravées en relation avec une entreprise terroriste.

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Cité comme témoin au procès, le juge d'instruction Jean-Marc Herbaut a expliqué à la barre les "doutes" et les "incertitudes" qui l'avaient conduit à prendre cette décision de non-lieu. "Sans aucun doute possible", Hassan Diab "est bien" l'auteur de cet "odieux attentat", ont rétorqué les représentants du Pnat.

Le 3 octobre 1980, vers 18H35, l'explosion de la bombe posée sur une moto à proximité de la synagogue de la rue Copernic, dans le XVIe arrondissement de Paris, a tué quatre personnes - un étudiant qui passait à moto, un chauffeur privé, une journaliste israélienne en vacances et un voisin - et blessé 46. Cette attaque meurtrière, qui visait pour la première fois depuis la Libération la communauté juive de France, a été attribuée par les enquêteurs au Front populaire de libération de la Palestine-Opérations spéciales (FPLP-OS), un groupe dissident du FPLP.

"Opiniâtreté" 

L'instruction, mise plusieurs fois en long sommeil, était "repartie de zéro" après des renseignements désignant en 1999 Hassan Diab comme celui ayant confectionné et posé la bombe devant la synagogue, a rappelé Olivier Dabin. Son collègue Benjamin Chambre a salué avant lui "l'opiniâtreté" de magistrats et d'enquêteurs rendant possible la tenue de ce procès, "même plus de 42 ans après".

L'"enquête à l'ancienne", sans téléphonie ni ADN, avait commencé grâce à la "carcasse de moto" du poseur de bombe près de la synagogue, qui avait permis de remonter à son acheteur, un homme se présentant sous la fausse identité chypriote d'Alexander Panadriyu, qui a également laissé cinq mots sur une fiche d'hôtel.

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Pour l'accusation, ce Panadriyu et Hassan Diab ne font qu'un, en raison des "similitudes" entre ses photos et les portraits-robots du suspect dessinés à l'époque et de quatre expertises en écriture n'excluant pas qu'il soit "le scripteur" de la fiche. Mais l'élément le plus "incriminant" est la découverte a posteriori par le contre-terrorisme, dix-neuf ans après les faits, de la saisie à Rome en 1981 sur un membre présumé du FPLP-OS du passeport libanais de Hassan Diab.

Ce passeport comportait un tampon d'entrée le 20 septembre 1980 en Espagne, pays d'où serait parti le commando de la rue Copernic, et un tampon de sortie du même pays dix-sept jours plus tard. Hassan Diab a toujours affirmé avoir perdu ce passeport authentique et qu'il ne pouvait être à Paris ou en Espagne au moment des faits puisqu'il passait ses examens à l'université de Beyrouth.

Sa version avait été corroborée par d'anciens étudiants et son ex-compagne, des témoignages "crédibles" pour les deux juges d'instruction qui avaient ordonné le non-lieu. Les avocats généraux les ont balayés, estimant que ces examens, dont les dates n'ont pu être précisées, "ne constituent pas un alibi pour Hassan Diab".

La défense a commencé à plaider l'acquittement dans l'après-midi, assurant qu'il n'y avait "aucun élément matériel", "aucune preuve" d'une présence de Hassan Diab en France lors de l'attentat. Le verdict est attendu vendredi en fin de journée.

"Quelle autre peine peut être envisagée ?". Près de 43 ans après l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic à Paris, le 3 octobre 1980, le Parquet national antiterroriste a requis jeudi la réclusion criminelle à perpétuité contre l'unique accusé jugé en son absence, Hassan Diab.Les avocats généraux Benjamin Chambre et Olivier Dabin avaient démarré leur réquisitoire à deux...

commentaires (1)

Comme quoi, le militantisme extrémiste peut mener à tout quand la justice vous oublie, y compris à l'enseignement de la sociologie !

Ca va mieux en le disant

17 h 56, le 20 avril 2023

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Commentaires (1)

  • Comme quoi, le militantisme extrémiste peut mener à tout quand la justice vous oublie, y compris à l'enseignement de la sociologie !

    Ca va mieux en le disant

    17 h 56, le 20 avril 2023

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