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Dernières Infos - Justice

Procès de cinq Autrichiens accusés d'avoir protégé un criminel du régime syrien

Le drapeau autrichien flotte sur le Parlement à Vienne le 22 avril 2015. Photo d'illustration AFP/JOE KLAMAR

Cinq hauts fonctionnaires autrichiens, soupçonnés d'avoir protégé un haut gradé syrien accusé de crimes contre l'humanité, sont jugés à partir de vendredi à Vienne pour abus de pouvoir dans une affaire d'espionnage international.

"Les prévenus ont sciemment abusé de leur pouvoir d'accomplir des actions officielles au nom de l'Etat" en aidant un ancien général syrien à obtenir l'asile en Autriche, selon l'acte d'accusation du parquet consulté par l'AFP.

Les procureurs estiment que quatre agents des services de renseignement et un agent de l'office de protection des réfugiés ont "illégalement" offert l'asile à Khaled al-Halabi, le "Syrien le plus haut gradé" responsable d'exactions et présent en Europe selon des ONG.  Ils ont agi dans le cadre d'un accord conclu en mai 2015 avec un "service partenaire étranger", selon les conclusions de leur enquête. La presse autrichienne estime pour sa part qu'il s'agit du Mossad, chargé du renseignement extérieur israélien. 

Pour le parquet, le "service partenaire étranger" a exfiltré "illégalement" ce militaire syrien de France, où il était visé par une interdiction de sortie du territoire, pour le mener en Autriche "dans une voiture avec des plaques diplomatiques" sans autre précision.  Puis les services autrichiens l'ont conduit "à l'aide d'un véhicule de service" dans un logement et lui ont organisé l'obtention de l'asile en décembre 2015, sans respecter leur obligation de rapport au ministère public. Les accusés, qui plaident non coupable, risquent jusqu'à cinq ans de prison.

En 2016, l'ONG Commission internationale pour la justice et la responsabilité (CIJA) qui lutte contre l'impunité des criminels de guerre en Syrie a informé les autorités autrichiennes de l'implication présumée dans des crimes de guerre de Khaled al-Halabi, qu'elle avait identifié à Vienne sous une fausse identité. Khaled al-Halabi était chef de la sécurité de l'Etat à Raqqa de 2009 à 2013 et il est accusé dans ce cadre d'avoir supervisé des actes de torture et d'autres crimes sur la population civil. A l'arrivée des islamistes en 2013, il a fui vers la France où il faisait face à des difficultés pour obtenir l'asile.

L'enquête le concernant est toujours en cours, a indiqué le parquet. Le régime syrien fait l'objet de multiples actions en justice en Europe.

En Autriche, un ancien combattant rebelle de l'Armée syrienne libre (ASL), a été condamné en mai 2017 à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'exécution de 20 soldats gouvernementaux blessés et désarmés. La sentence a été confirmée en appel deux ans plus tard.


Cinq hauts fonctionnaires autrichiens, soupçonnés d'avoir protégé un haut gradé syrien accusé de crimes contre l'humanité, sont jugés à partir de vendredi à Vienne pour abus de pouvoir dans une affaire d'espionnage international.

"Les prévenus ont sciemment abusé de leur pouvoir d'accomplir des actions officielles au nom de l'Etat" en...