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Le mouvement des colons remporte une victoire au Parlement


Le mouvement des colons remporte une victoire au Parlement

Une vue générale d'une réunion du Parlement israélien à Jérusalem, le 20 mars 2023. Photo GIL COHEN-MAGEN/AFP

Le mouvement des colons a remporté une victoire mardi au Parlement israélien avec l'annulation d'une disposition législative interdisant aux Israéliens de se rendre dans une zone du nord de la Cisjordanie dont les habitants juifs avaient été évacués en 2005.

En 2005, Israël s'était retiré unilatéralement de la bande de Gaza, évacuant les colonies juives dans ce territoire palestinien ainsi que quatre colonies du nord de la Cisjordanie, dans les environs de Naplouse.

La loi votée pour permettre ce désengagement interdisait depuis lors aux Israéliens de se rendre dans ces zones, mais un amendement adopté définitivement lors d'un vote nocturne au Parlement les autorise désormais à revenir dans la partie évacuée du nord de la Cisjordanie.

Ce vote rend désormais possible une éventuelle légalisation par les autorités israéliennes d'une colonie recréée sans leur aval à Homesh, la seule des quatre colonies juives de la zone dont les habitants avaient dû être évacués de force en 2005, avant la destruction des lieux par l'armée israélienne.

Toute l'entreprise de colonisation israélienne en Cisjordanie est jugée illégale au regard du droit international par l'ONU.

Alors que le conflit israélo-palestinien semble emporté dans une nouvelle spirale de violence depuis l'entrée en fonctions fin décembre d'un des gouvernements les plus à droite de l'histoire d'Israël sous la direction du Premier ministre Benjamin Netanyahu, le Conseil de sécurité de l'ONU a demandé le 20 février aux "parties de faire preuve de calme et de retenue et de s'abstenir de tout acte de provocation".

"Homesh d'abord"

Le Conseil a rappelé qu'il s'opposait "fermement à toutes les mesures unilatérales qui entravent la paix, notamment, entre autres, la construction et l'expansion de colonies de peuplement par Israël, la confiscation de terres palestiniennes et la 'légalisation' des avant-postes de colonies".

Les colons d'extrême droite ont fait de l'avant-poste de Homesh un symbole de leur combat et créé un mouvement nommé "Homesh d'abord". Un petit groupe de militants y a créé une "yeshiva" (institut d'études talmudique) en 2009, évacuée des dizaines de fois depuis par les forces de l'ordre, jusqu'à ce que l'armée finisse par les laisser s'installer.

Le ministre israélien des Finances Bezalel Smotrich, --lui-même habitant d'une colonie de Cisjordanie occupée et pour qui "les Palestiniens n'existent pas", comme il l'a déclaré dimanche-- a qualifié sur Twitter le vote d'"historique".

"Cette nuit, nous commençons à effacer la honte de l'expulsion et à faire avancer la régularisation de notre présence à Homesh", a-t-il ajouté.

La députée Limor Son-Har Melech, du parti d'extrême droite Force juive, qui vivait à Homesh en 2005, a affirmé sur Twitter vivre "un moment de joie infinie".

- "Coup d'Etat messianique" -

Le mouvement israélien anti-colonisation La Paix maintenant (Peace Now) a estimé pour sa part que la modification de la loi allait "renforcer l'occupation".

"En plus d'un coup d'Etat contre le pouvoir, nous assistons à un coup d'Etat messianique dangereux qui va renforcer l'occupation", écrit l'ONG.

Le mouvement islamiste palestinien Hamas a condamné de son côté un "crime" et a appelé la communauté internationale à "stopper l'occupation colonialiste" israélienne.

En décembre 2021, un photographe de l'AFP avait vu à Homesh la yeshiva mais aussi un dortoir, deux installations de fortune constituées de bâches montées sur des armatures en bois, sous bonne garde de l'armée israélienne.

En 2022, de violents heurts avaient eu lieu entre les forces israéliennes et des habitants de la localité palestinienne voisine de Burqa, opposés au retour des colons à Homesh où vivaient environ 70 familles avant le retrait de 2005.

Malgré le vote mardi au Parlement, les installations des colons à Homesh restent illégales au regard de la loi israélienne. A la suite d'un énième recours devant la Cour suprême déposé par des habitants de Burqa demandant que l'Etat chasse les colons de Homesh, la Cour a donné au gouvernement 90 jours en janvier pour justifier de leur non-évacuation. Les plaignants affirment que les terres sur lesquels sont installés les colons leur appartiennent.

Orit Struck, ministre des Missions nationales (chargée des colonies juives en Cisjordanie) et membre du parti d'extrême droite Sionisme religieux, dirigé par M. Smotrich, s'est rendue sur place mardi matin et a déclaré que "c'est un grand jour pour Israël", selon un communiqué de l'organisme public gérant les colonies du nord de la Cisjordanie.

Hors Jérusalem-Est annexée, quelque 490.000 Israéliens résident dans des colonies en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967 et où vivent 2,9 millions de Palestiniens.

Le mouvement des colons a remporté une victoire mardi au Parlement israélien avec l'annulation d'une disposition législative interdisant aux Israéliens de se rendre dans une zone du nord de la Cisjordanie dont les habitants juifs avaient été évacués en 2005.En 2005, Israël s'était retiré unilatéralement de la bande de Gaza, évacuant les colonies juives dans ce territoire palestinien...