Les pharmacies appelées à fermer, les stations-service veulent tarifer au taux du dollar sur le marché

L’Ordre des pharmaciens a appelé mardi toutes les officines du Liban à fermer, alors que la livre libanaise poursuit sa chute libre face au dollar sur le marché parallèle après avoir atteint un record de 140.000 LL pour un billet vert ce midi, avant de retomber à 132.000 LL. Quant aux stations-service, elles se dirigent vers une tarification en dollar au taux du marché parallèle, outrepassant ainsi la tarification quotidienne officielle du ministère de l'Energie.

Dans un communiqué publié mardi par le président de l'Ordre des pharmaciens, Joe Salloum, et consulté par L'Orient-Le Jour, l'Ordre "appelle les pharmacies à fermer dès maintenant et jusqu'à ce que les médicaments soient de nouveaux livrés, quelles que soient la formule ou la modalité décidées par les responsables". 

Le texte justifie la décision par "l'effondrement actuel qui survient dans l'indifférence des responsables, et au vu de l'arrêt quasi-total des livraisons de médicaments aux pharmacies par les compagnies depuis plus de deux semaines". 

Contacté au sujet d'un risque de fermeture des stations-service, le porte-parole du syndicat des propriétaires de stations-service, Georges Brax, n'a pas encore donné suite aux sollicitations de la rédaction. Mais deux sources du secteur ont confirmé à L'Orient-Le Jour qu'une réunion est en cours et que les propriétaires des stations-service se dirigent vers l’adoption de paiements en dollar ou en livres libanaises au taux du marché, indépendamment de la tarification quotidienne du ministère de l’Energie et de l'Eau.

En plus de trois ans de crise économique au Liban, la monnaie nationale s'est dépréciée de plus de 98 % par rapport à l'ancien taux officiel. Pendant ce temps, sans président de la République ni gouvernement de plein exercice, les autorités libanaises piétinent dans l'adoption des réformes nécessaires pour enrayer l'effondrement économique et financier.