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La justice suspend l'arrêté interdisant la conférence de l'avocat franco-palestinien Hamouri

L'avocat franco-palestinien Salah Hamouri. Photo ABBAS MOMANI / AFP

Le tribunal administratif de Nancy a suspendu jeudi l'arrêté préfectoral interdisant la tenue d'une table-ronde avec Salah Hamouri, qui va donc avoir lieu, a-t-on appris auprès des conseils de l'avocat franco-palestinien, ceux-ci saluant une "victoire importante".
"Les requérants sont fondés à soutenir" que "l'interdiction de la conférence +Fils de Jérusalem expulsé de sa terre natale par Israël+", à laquelle devait participer jeudi soir M. Hamouri, "constitue une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d'expression et à la liberté de réunion", indique dans son ordonnance, consultée par l'AFP, le tribunal qui statuait en référé. "L'exécution de l'arrêté (...) du préfet de Meurthe-et-Moselle est suspendue en tant qu'il interdit" cette conférence, écrit le juge administratif. "C'est une victoire importante. La liberté d'association et la liberté d'expression ont prévalu, même s'il est regrettable d'avoir eu à saisir" la justice, ont réagi auprès de l'AFP Mes Vincent Brengarth et William Bourdon.
Soupçonné par Israël de liens - ce qu'il nie - avec le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), une organisation jugée terroriste par l'Etat hébreu et l'Union européenne, Salah Hamouri, 37 ans, vit en France depuis son expulsion d'Israël en décembre, jugée "contraire au droit" par Paris et qualifiée par l'ONU de "crime de guerre".
Une table-ronde à laquelle il devait participer avait été annulée fin janvier par le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet. Celle de Nancy, prévue à 20h00 dans une maison des jeunes et de la culture (MJC), "va avoir lieu", Salah Hamouri "est sur place", selon Me Brengarth.
La préfecture a indiqué à l'AFP que la saisie du Conseil d'Etat pour contester la décision du tribunal administratif de Nancy n'était pas "envisagée".
Pris mercredi, l'arrêté du préfet de Meurthe-et-Moselle Arnaud Cochet avait interdit cette conférence en invoquant les "tensions provoquées" dès son annonce, alors que le "contexte géopolitique" au Proche-Orient est "marqué par une recrudescence des affrontements entre Israéliens et Palestiniens".
Organisée par l'Association France Palestine Solidarité, cette conférence avait suscité dès son annonce "un fort émoi et de vives réactions, notamment de la part d'associations représentantes de la communauté juive" et une "manifestation revendicative le jour de la venue de M. Hamouri" avait été annoncée, relevait encore le préfet, dont l'arrêté interdisait également cette manifestation. "Il existe un risque important de survenance de débordements violents et de troubles manifestes à l'ordre public", estimait le préfet.
Il invoquait également le vote définitif jeudi à l'Assemblée nationale du texte sur la réforme des retraites et la nécessité de mobiliser les forces de l'ordre en cas de manifestations, les effectifs de police n'étant pas suffisants pour sécuriser des "événements sensibles" aux abords de la MJC.
"L'Etat a une obligation (...) de préserver les libertés fondamentales, dont la liberté d'expression", avait estimé Me Brengarth, jugeant que "l'argument de l'ordre public" n'était qu'un "prétexte pour pouvoir empêcher la tenue de cet événement".
Le tribunal administratif de Nancy a suspendu jeudi l'arrêté préfectoral interdisant la tenue d'une table-ronde avec Salah Hamouri, qui va donc avoir lieu, a-t-on appris auprès des conseils de l'avocat franco-palestinien, ceux-ci saluant une "victoire importante"."Les requérants sont fondés à soutenir" que "l'interdiction de la conférence +Fils de Jérusalem expulsé de sa terre natale...