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Politique - Géopolitique de la présidentielle au Liban

Charles Hélou : le Liban à l’heure palestinienne

Dans les milieux politiques, on dit souvent du Liban qu’il est le pays des ambassades et des consulats. Si cette expression est utilisée à outrance et permet aux acteurs de se dédouaner de leurs propres responsabilités, il n’empêche qu’elle raconte aussi une réalité : le rôle prépondérant des puissances extérieures dans les grandes échéances libanaises, en particulier la présidentielle. Depuis 1943, aucun président ne peut se targuer d’avoir été élu sans un feu vert régional et international, même si, du Royaume-Uni à l’Iran en passant par la France, la Syrie, l’Égypte et les États-Unis, les acteurs impliqués se sont succédé au cours des décennies. Une fois élu, le mandat du président libanais dépend aussi le plus souvent de facteurs régionaux. C’est cette histoire, celle des jeux des puissances, des interférences diplomatiques et des équilibres géopolitiques précaires, que « L’Orient-Le Jour » se propose de raconter dans une série de treize épisodes. Le quatrième, aujourd’hui, raconte comment le mandat de Charles Hélou, entamé dans la continuité du chéhabisme, se retrouve confronté à l’activisme armé des fedayin palestiniens qui finira ultérieurement par faire exploser le consensus libanais.

Charles Hélou : le Liban à l’heure palestinienne

Le président Charles Hélou lors d’une cérémonie à Beyrouth. Photo d’archives L’OLJ

Président du Liban entre 1964 et 1970, Charles Hélou incarne le prolongement du chéhabisme, ligne politique qui porte le nom de son prédécesseur Fouad Chéhab, dont le mandat était né et avait reposé essentiellement sur un équilibre géopolitique issu...
Président du Liban entre 1964 et 1970, Charles Hélou incarne le prolongement du chéhabisme, ligne politique qui porte le nom de son prédécesseur Fouad Chéhab, dont le mandat était né et avait reposé essentiellement sur un équilibre géopolitique issu...

commentaires (13)

"Les organisations palestiniennes sont terrassées par l’armée jordanienne. Celles-ci se tournent donc de plus en plus vers le Liban, un pays d’autant plus accueillant pour elles qu’il vient de conclure un accord dans lequel il accepte de céder une partie de sa souveraineté au profit des fedayin" Il ne faudrait pas oublier deux choses importantes: d'abord le refus de Rachid Karamé de voyager au Caire à la tête de la délégation qui partit négocier avec Yasser Arafat, préférant envoyer Emile Boustani, qui a eu le culot de concocter un accord dont plusieurs points n'avaient pas été approuvés par le président Hélou [à tel point que Arafat lui aurait dit: mon général, je vous considère comme chef de notre délégation avant d'être celui de la délégation libanaise!(source: Rachid Karamé, par Georges Farchakh, 2016)].Ensuite, que les fedayins passaient de Jordanie en Syrie, qui nous les envoyait avec toutes leurs armes, alors qu'ils n'avaient pas le droit d'ouvrir la bouche en Syrie! Alors il faudrait cesser de faire assumer la responsabilité de la guerre civile au seul "front libanais"!

Georges MELKI

09 h 51, le 06 février 2023

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Commentaires (13)

  • "Les organisations palestiniennes sont terrassées par l’armée jordanienne. Celles-ci se tournent donc de plus en plus vers le Liban, un pays d’autant plus accueillant pour elles qu’il vient de conclure un accord dans lequel il accepte de céder une partie de sa souveraineté au profit des fedayin" Il ne faudrait pas oublier deux choses importantes: d'abord le refus de Rachid Karamé de voyager au Caire à la tête de la délégation qui partit négocier avec Yasser Arafat, préférant envoyer Emile Boustani, qui a eu le culot de concocter un accord dont plusieurs points n'avaient pas été approuvés par le président Hélou [à tel point que Arafat lui aurait dit: mon général, je vous considère comme chef de notre délégation avant d'être celui de la délégation libanaise!(source: Rachid Karamé, par Georges Farchakh, 2016)].Ensuite, que les fedayins passaient de Jordanie en Syrie, qui nous les envoyait avec toutes leurs armes, alors qu'ils n'avaient pas le droit d'ouvrir la bouche en Syrie! Alors il faudrait cesser de faire assumer la responsabilité de la guerre civile au seul "front libanais"!

    Georges MELKI

    09 h 51, le 06 février 2023

  • Qu'est-ce qui serait en cause? C'est peut-être le sentiment, pas toujours justifié, d'être acculé au mur, de lutter pour sa survie, rien de moins. Ainsi, on se justifie de faire place aux Palestiniens (afin de mettre en échec les revendications des musulmans), d'inviter les troupes syriennes (afin de se débarrasser des Palestiniens), puis l'armée israélienne (afin de se débarrasser des Palestiniens et des Syriens), puis de se jeter corps et âme dans les bras des Américains (afin de se débarrasser de tous ceux qui ont précédé)...Mais est-ce qu'il n'y avait pas d'autres choix, à chaque fois?

    A.Harouni

    15 h 40, le 05 février 2023

  • - MAUDIT JOUR QUE CELUI DE CET ACCORD MINABLE, - QUI FAVORISA DES HORDES PALESTINIENNES, - D,ENVAHIR DU LIBAN MONTAGNES ET DOMAINES, - ET D,ETRE L,AMORCE A LA GUERRE ABOMINABLE, - QUI FIT DES LIBANAIS DES FRERES ENNEMIS, - ET DONT LES EFFETS SONT ENCORE RESSENTIS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 01, le 05 février 2023

  • Merci l'OLJ pour cet éclairage de l'histoire de votre pays ainsi qu'à vos lecteur pour les précisions qu'ils apportent. J'apprécie énormément ce genre d'article !

    Fabrice HURON

    12 h 49, le 05 février 2023

  • Je vois surtout le fait qu'ils ont troqué la souveraineté du pays contre leur intérêt politicien !

    Samer R.

    21 h 56, le 04 février 2023

  • "De leur côté, Pierre Gemayel et Camille Chamoun acceptent l’accord, y voyant une sorte de troc avec les musulmans (...) afin de les pousser à ne plus réclamer un rééquilibrage du système politique". Quelle myopie! Ils auraient dû faire le troc à l'envers: accepter de rééquilibrer le système politique avec les musulmans et exiger, en contre-partie, la sauvegarde de la souveraineté du pays!

    A.Harouni

    16 h 04, le 04 février 2023

  • Il est faux d'écrire que le parlement n'a pas discuté de son contenu, puisqu'en réalité IL NE CONNAISSAIT PAS SON CONTENU, Hélou a dit que son contenu était secret. Raymond Eddé a appris son contenu par les journaux Al-Ahram et Le Monde. Ledit accord servait comme une soupape de décompression pour Nasser et tous les arabes sur le dos du Liban. N'importe quelle personne, à peine lettrée, était capable d'estimer que cet accord est en contradiction avec la situation de cessez-le-feu avec Israël. Le hic est que les USA, l'URSS, et Israël n'ont pas empêché le Liban de signer. Le complot avait déjà commencé. Hélou voulait renouveler son Mandat, il s'est précipité dans l'abîme entrainant avec lui le peuple libanais.

    Céleste

    12 h 45, le 04 février 2023

  • Instructif cet article. Merci. Cela nous montre à quel point les libanais n’ont rien appris de leurs douloureuses expériences. La différence des valeurs entre eux est flagrante. Ceux qui ne voient que leur religion à défendre et ceux qui veulent sauver leur pays des usurpateurs qui le menacent. Regardez donc ou ça nous a mené droit dans le 7eme siècle. Grâce à des opportunistes qui pour changer la donne ont préféré cette fois ci vendre leur communauté et leur pays contre un simili de pouvoir, des villas et des voitures, simplement pour exister en tant que losers.

    Sissi zayyat

    11 h 49, le 04 février 2023

  • Cela ne s’est pas passé comme cela….la question était :donne t on le sud liban aux palestiniens? Charles Helou avait délégué Boustany au Caire qui revient avec les fameux « accords du Caire ».Les dirigeants chrétiens n’étaient pas d’accord. Mais après une réunion fermée du parlement, Chamoun et Gemayel votéent pour . Les trio Helou Chamoun et Gemayel avalisaient les accords du Caire. En donnant le sud , pensant ainsi satisfaire les sunnites, et en sacrifiant les chiites, ils ont programmés ainsi l’explosion du pays. La responsabilité première revient à Charles Helou. Une tache noire dans l’histoire du Liban.

    HIJAZI ABDULRAHIM

    11 h 11, le 04 février 2023

  • Article factuel et instructif. Merci l’OLJ. si c’était à refaire, les libanais répèteraient ce scénario sans y changer une virgule, tellement ils demeurent insouciants de leurs propres intérêts. Et ça continue. Bonne chance!

    Mago1

    03 h 48, le 04 février 2023

  • Suggestion à M. Rabih: parler de l'élection de Sleimane Frangieh et de ce qu'on a reporté sur le rôle de Kamal Joumblatt. Certaines sources historiques disent que Joumblatt a divisé les votes de ses députés, intimant à la majorité de voter Sarkis et à deux de voter Frangieh (façon de courir tous les lièvres à la fois). Est-ce correct?

    Naccache Georges

    02 h 05, le 04 février 2023

  • Merci pour cet article. Surtout qu’il n’existe pas de Manuel d’histoire qui relate ces événements. Nous constatons que Raymond edde avait eu encore raison de contester que ces racailles armées palestiniennes se dotent d’armes légalement et fassent leur guerre à partir de notre pays. A cause d’eux et de leurs présence armée, le liban fut détruit.

    LE FRANCOPHONE

    01 h 06, le 04 février 2023

  • .......""""où, en 1969, les premiers heurts éclatent entre l’armée libanaise et les Palestiniens, qui prennent d’assaut plusieurs positions de la troupe."""" Les premiers heurts, accrochages , datent de quelques années plus tôt. Pour plus de précision, se référer à une édition de l' Olj de 1982. On lit bien dans ce numéro, le jour, le mois, et l'année. La désintégration de l'Etat, date du début du mandat du président Hélou, et non de sa fin où furent consacrés les fameux "Accords du Caire". Le souci de la souveraineté d'un pays est le souci permanent d'un chef d'Etat. Ça me suffit.

    Nabil

    00 h 27, le 04 février 2023

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